Mais ce n'est pas tout. Pour la première fois ORECA débarque aux 24 Heures du MANS et pas n'importe comment. C'est avec une monture d'hyper favorite que l'équipe d'Hugues DE CHAUNAC fait connaissance avec la piste mancelle. A la surprise générale, RENAULT qui vise la victoire absolue aux 24H avec sa barquette A442 née ALPINE et dotée de son V6 GORDINI turbo compressé et qu'elle aligne en 3 exemplaires officiels, en a confié un 4ème au tout dernier moment à ORECA pourtant totalement novice en la matière. En fait il s'agit du mulet qui a servi à tous les tests préparatoires et qui est donc particulièrement éprouvé pour assurer à priori un haut degré de fiabilité. Ce n'est que 6 semaines avant l'épreuve qu'a été décidé cet engagement avec les moyens du bord, savoir l'équipe F2 et deux ingénieurs RENAULT soit une douzaine de personnes. Pour piloter l'engin, bien sûr les duettistes ORECA de la F2, ARNOUX et PIRONI qui lui à l'inverse de son équipier, a une petite expérience au MANS pour avoir disputé l'épreuve en 1976 avec une PORSCHE 911 KREMER. Pour compléter ce duo juvénile, RENAULT lui a adossé un 3ème pilote plus expert en la personne de Guy FREQUELIN. Bien sûr il ne fallait pas s'attendre à un miracle pour de tels novices, le but étant d'apprendre et assurer le coup. Malheureusement tel ne fut pas du tout le cas. Si PIRONI signa une bonne performance aux essais en plaçant sa barquette en 5ème position, intercalée entre les PORSCHE officielles, par contre l'expérience s'acheva avant même la fin du premier tour, dans un brasier impressionnant provoqué par une fuite d'huile sur les turbos incandescents, suite à un collier mal serré. Heureusement ORECA a depuis une longue histoire d'amour avec les 24H mais ce ne fut pas toujours facile.
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1 tour ! ah oui, des débuts difficiles. La miniature ma Came, si tu passes par là, IXO et Sparks. Elle ne doit pas être si courante. ça devient passionnant...Vous aimez les 24 heures, le polar, le suspens, la pop music, la 2è guerre mondiale, la poésie ? c'est ici!
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1978
Bien sûr 1978 c'est la consécration pour ORECA puisque DE CHAUNAC et ses hommes atteignent le graal avec la MARTINI F1. Mais avant de narrer cette aventure qui sera malheureusement sans lendemain, restons les pieds sur terre comme DE CHAUNAC sait si bien le faire. Bien que la reine de la course ait pleinement accaparé ORECA en cette année 78, la petite équipe de MAGNY COURS ne se désintéressa pas des disciplines se situant à un niveau inférieur. Ce fut le cas avec la F3, en investissant à fond sur la nouvelle vedette du sport auto français, Alain PROST avec l'aide et la bénédiction de RENAULT. Malheureusement le moteur français dont est équipée sa MARTINI, qui débute dans la discipline, n'est pas à la hauteur de son rival nippon TOYOTA et mise à part une victoire à JARAMA, PROST connut beaucoup de déboires sur les 10 courses auxquelles il participa.
PROST chez ORECA en F3 pour faire débuter le moteur RENAULT avec 1 victoire quand même
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Envoyé par can the can Voir le message1 tour ! ah oui, des débuts difficiles. La miniature ma Came, si tu passes par là, IXO et Sparks. Elle ne doit pas être si courante. ça devient passionnant...
La mienne je ne sais plus, elle est au grenier et le grenier est innaccessible pour l'instant.Avant c'était mieux
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Merci ma Came. Si tu peux m'en trouver une d'occase sur le net, n'hésite pas ! Et met là de côté car j'aimerais bien acquérir les voitures de DE CHAUNAC au Mans, j'ai l'AUDI de 2005. (IXO) je me demande si c'était pas un cadeau d'Altaya pour les abonnés.Vous aimez les 24 heures, le polar, le suspens, la pop music, la 2è guerre mondiale, la poésie ? c'est ici!
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Venons en maintenant à la F1. Après avoir triomphé en F2, Tico MARTINI se dit que maintenant il pouvait viser plus haut, d'autant que ELF qui soutenait à bout de bras la discipline, avait décidé de s'en désengager vu son investissement aux côtés de RENAULT pour la F1. A cette époque construire une F1 à partir du moment où on maîtrise la conception d'une monocoque aluminium est relativement aisé. Il suffit d'acheter un bon vieux COSWORTH et vogue la galère. C'est ce que se sont dit Tico et Hugues à l'orée de cette saison 1978 en lançant la construction de la MK23 dans les ateliers de MAGNY COURS. Celle-ci de facture très classique reprenant tous les atouts des autos made MARTINI, ne fut pas achevée au début de saison. Ce n'est qu'au GP d'Afrique du sud à KYLAMI qu'elle fit ses débuts aux mains du pilote maison René ARNOUX, lui aussi parfaitement débutant dans la discipline. Des débuts compliqués puisque non qualifiés, ceux-ci furent reportés au GP de Belgique à ZOLDER après une nouvelle non qualification à MONACO.
Sur le circuit flamand, ARNOUX après avoir signé un honnête 19ème temps (devant ICKX et PIRONI) franchira la ligne d'arrivée à une prometteuse 9ème place. DE CHAUNAC et ses hommes s'abstiendront d'aller en Espagne et en Suède pour mieux préparer la GP national au CASTELLET. Qualifié 18ème, ARNOUX mène une course opiniâtre en réussissant un bon départ qui le voit gagner 3 places et finir 14ème. Pour le GP de Grande Bretagne à SILVERSTONE désillusion puisque la MK23 est tout simplement refusée pour favoriser les équipes britanniques (morale et esprit sportif es-tu là???). Enfin en Allemagne, nouvelle non qualification, mais en Autriche à ZELTWEG, ARNOUX décroche son ticket pour la course en obtenant la 26ème et dernière place sur la grille. A nouveau une course solide et pleine de sagesse, l'amène à une nouvelle 9ème place, bien aidé il est vrai par les conditions météos et ses aléas. Puis c'est le GP de HOLLANDE à ZANDVOORT qui constituera la dernière sortie de la MARTINI F1 et par la même d'ORECA dans la discipline. Une dernière guère satisfaisante car si la monoplace française démarre à une relative bonne 23ème place en grille sur les 27 qualifiés, sa course s'arrête brutalement au 40ème tour, suite à la rupture de l'aileron arrière alors qu'elle occupait l'avant dernière position.
C'est donc sur cette dernière piètre prestation que s'achève l'aventure MARTINI ORECA en F1. Les caisses étant vides et conscients que le courage et la bonne volonté ne suffisent plus pour affronter la discipline reine, Tico comme Hugues décident d'un commun accord d'en rester là. Est-ce cette expérience malheureuse qui incitera, DE CHAUNAC à ne jamais y remettre les pieds, alors que son palmarès ultérieur et la qualité de son entreprise lui aurait assurément permis de réintégrer un jour la F1? Toujours est-il qu' ORECA ne figura et risque de ne jais figurer à son palmarès.
Le cadre très champêtre et le côté très artisanal de l'équipe pour la présentation de la F1 MARTINI ne cadrent plus vraiment avec la discipline reine
4 non qualifications comme ici à MONACO…
….et deux 9ème place comme meilleur résultat à ZOLDER et ZELTWEG
La dernière sortie de la MARTINI F1 se solde par un aileron cassé ….pas rassurant!
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1979
Marquera donc pour ORECA un net pas en arrière avec retour à la case F3. Certes la poursuite du programme entamé en 1978 avec RENAULT et PROST est ambitieux puisqu'il vise à conquérir le titre européen au détriment des moteurs TOYOTA qui dominent totalement la discipline depuis de nombreuses années, mais il faut bien le reconnaître, quand on a connu l'ivresse de la F1, de la F2 et du MANS, ça parait maigre et DE CHAUNAC va retenir la leçon pour l'avenir en ne mettant plus tous ses fers au même feu. En attendant il faut s'en contenter et à nouveau le rouleau compresseur à victoires qui avait si bien fonctionné précédemment, se remet en marche. Le quatuor PROST-MARTINI-RENAULT-ORECA va triompher plus que de raison. Ce ne sont pas moins de 10 victoires qui tombent dans son escarcelle. PROST remportant haut la main le titre européen avec presque 3 fois plus de points que son dauphin et même le prestigieux GP MONACO F3 ne lui échappe pas. No comment ! Et puis 1979 c'est aussi la mise en place chez ORECA d'un process qui ne fera que croître et embellir tout au long de sa carrière. Celui de l'aide et l'assistance aux clients afin de vendre le plus possible de voitures. En effet DE CHAUNAC a très vite compris, bien avant les anglais maître incontestés du commerce des voitures de course, qu'il ne suffisait pas d'attirer le chaland en lui vendant une voiture, mais qu'il lui fallait l'épauler tout au long des compétitions en s'appuyant sur une équipe technique professionnelle chargée des développements, dont ses clients pouvaient bénéficier. Pour la saison 1979, fut ainsi mise en place une structure autonome de celle faisant courir PROST, avec bien sûr les châssis MARTINI et cette fois le traditionnel TOYOTA. Richard DALLEST et Serge SAULNIER en furent les heureux élus, le premier remportant même une manche du championnat.
Alain PROST avec sa MARTINI-RENAULT ORECA champion d'Europe F3 loin devant
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1980
Fort du triomphe de 1979, inutile de dire qu'on se bouscule aux portes d'ORECA pour les championnats F3 de l'année. Cela aboutit comme nous l'avons vu à deux équipes avec au départ deux moteurs distincts. L'une directement managée par DE CHAUNAC et ses hommes, avec des TOYOTA pour le belge Thierry BOUTSEN et Philippe ALLIOT, l'autre équipe pour l'italien Mauro BALDI qui débute avec le moteur RENAULT avant de passer lui aussi au TOYOTA. Voilà donc une jolie bande de novices sous les couleurs ORECA qui va malheureusement tomber sur plus fort qu'elle. Michele ALBORETO et sa MARCH, propulsée par le 4 cylindres ALAFA-ROMEO, s'avérera plus performant que les autres mécaniques. Ce sont tout de même pas moins de 7 victoires qui tombent dans l'escarcelle ORECA, BOUTSEN finissant second du championnat d'EUROPE avec 3 victoires, BALDI 4ème (4 victoires dont MONACO) et ALLIOT 5ème.
Les MARTINI ORECA en première ligne BOUTSEN au premier plan ALLIOT au second
Mauro BALDI couronné à MONACO avec le moteur TOYOTA
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je te suis mais suis plus réceptif aux protos et en particulier au Mans. Donc, j'attends la prochaine séance mancelle .Vous aimez les 24 heures, le polar, le suspens, la pop music, la 2è guerre mondiale, la poésie ? c'est ici!
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Voili Voilou pour les impatients
La saison 1981 allait marquer un grand changement. Même si la F3 demeurait un axe prioritaire, vint se greffer un tout nouveau programme pour ORECA. DE CHAUNAC conscient que la F1 était hors de portée et que la F2 n'était plus une compétition dynamique, trouva logique de développer ses activités vers d'autres disciplines que la monoplace qui jusqu'à présent avait représentée le gros de l'activité de son entreprise. A cette époque après avoir connu de nombreuses années de vache maigre, le championnat du monde des constructeurs commençait à reprendre des couleurs, grâce à l'implication de nouveaux constructeurs comme LANCIA et BMW. Ce dernier disposait avec sa M1 d'un coupé capable de briller en catégorie GT mais aussi une bonne base pour une groupe 5 "silhouette" permettant toutes les audaces du développement. Jusque là, la firme bavaroise était bridée faute d'homologation de son coupé en GT à défaut d'une production suffisante. Courant 1980 après avoir brillé au MANS (en catégorie IMSA), mais aussi grâce à sa série PROCAR assurant un boum commercial, la firme bavaroise obtenait son sésame pour courir en GT mais aussi développer une silhouette groupe 5, qui en était obligatoirement dérivée. Une nouvelle fois, lorsqu'un grand constructeur n'a pas le service course interne pour développer un programme, quoi de mieux qu'une structure autonome et à ce titre ORECA fut vite conviée. Ce d'autant que ce sont les filiales associées françaises et italiennes qui en assumaient l'intendance compte tenu des épreuves d'endurance retenues où LE MANS figurait bien entendu. Ce qu'il y a de particulier à cette organisation, c'est la présence de Tico MARTINI, toujours et immuablement lié à ORECA alors que pourtant et avant tout spécialiste de la monoplace.
En fait et dès le départ, mais aussi tout au long de la saison, les développements de cette groupe 5 seront limitées. ORECA notamment ne touchant pas à la partie moteur boite. Seul le châssis et l'aéro, feront l'objet de modifications. Pour piloter cette machine fort du soutien italien on retrouve l'ancien champion moto et également F1, Johnny CECOTTO italien dans l'âme et le transalpin Téo FABI encore au début de sa future brillante carrière internationale. Un troisième homme est prévu pour LE MANS en la personne de Bernard DARNICHE. Par ailleurs François SERVANIN et Laurent FERRIER ont confié leur M1 groupe 4 GT à ORECA pour en assurer la préparation et l'assistance en s'adjoignant les services de Pierre-François ROUSSELOT comme 3ème pilote.
Après des débuts difficiles au MUGELLO, à MONZA, la Groupe 5 finit à une probante 4ème place et la Gr4 remporte à nouveau sa catégorie. Puis arrive LE MANS. Parées de leurs superbes livrées arc en ciel aux couleurs du magazine VSD, les deux M1 ORECA ont fière allure dans l'allée des stands des 24H. Si la GR4 qui porte le N°72 ne connaît aucun changement dans son équipage, par contre la GR5 N°51 voit ses titulaires modifiés. FABI étant retenu par son programme américain, est suppléé par le pilote maison F3 Philipe ALLIOT aux cotés de l'habituel CECOTTO et de DARNICHE. Aux essais les M1 ORECA ne se distinguent guère. La 51 ne décrochant qu'un très modeste 35ème temps bien éloigné de la M1 de STUCK qui signe un temps inférieur de plus de 8 secondes. Pour la N°72 c'est la 47ème position sur la grille. La course n'allait pas être un long fleuve tranquille pour les deux ORECA. La GR4 ne réussit pas à franchir la ligne d'arrivée, renonçant à la 20ème heure afin d'éviter de casser définitivement le moteur. Par contre la GROUPE 5 de DARNICHE-CECOTTO-ALLIOT elle réussit à aller au bout, décrochant certes une modeste 16ème place finale à 77 tours de la PORSCHE vainqueur, mais avec la satisfaction d'être la seule représentante de BMW à l'arrivée sur les 6 partantes.
Ce maigre résultat marqua le point final de l'aventure ORECA et de la BMW M1 en endurance, tout au moins. D'autant que la nouvelle réglementation mise au point par la FIA en faveur d'une nouvelle catégorie de prototypes dénommée Groupe C, était appelée à suppléer en haut de la hiérarchie les Groupes 5 "silhouette".
DE CHAUNAC et ses hommes dans l'atelier à MAGNY COURS autour des M1
Les deux M1 rutilantes dans l'allée des 24H
La groupe 5 seule rescapée du clan BM
Beaucoup de mécanique pour la Gr4 qui n'ira pas au bout
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Je trouve que les BMW au Mans ont toujours bien "porté " la PUB , en voici encore la démonstration. J'ai cette voiture dans la vitrine. Merci le TARGA.Vous aimez les 24 heures, le polar, le suspens, la pop music, la 2è guerre mondiale, la poésie ? c'est ici!
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Dans le sujet 24 Heures du Mans 1981 (pages 25 et 26 pour la Forum Triumph (auto) et page 39 pour la #72) on peut trouver d'autres photos des deux voitures et de l'équipe .
Merci CM pour ce récit qui (comme pour La Canette ) m'intéresse de plus au fur et à mesure que tu le déroules .
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