Brian Herman Thomas REDMAN

[Tonton Claude]

Une machine bien joueuse, cette TS07, non ? !!

[CMTARGA]

Que veux tu dire TONTON ???

[tipo 151]

Merci TIPO pour cette belle photo du couple REDMAN. En ce qui concerne la CHEVRON sud africaine je précise simplement que ta photo est prise aux 9H de KYALAMI 1970 que Brian a fini à la 5ème place scratch ( 1er 2litres) en compagnie de John HINE, alors que mes photos, pour être raccord avec mon titre, concernent les épreuves disputées en 1971 à GOLDFIELDS en Afrique du Sud aussi .   

J'ai choisi la meilleure photo que j'ai trouvée.
Tu pinailles un peu, même auto, même série.
Godfields c'est le 2 janvier 71, les 9 Heures de Kyalami  le 7 novembre 70
Entre les deux, il y a 4 courses de la série en novembre/décembre ou il porte le #4 ... 

[CMTARGA]

Bien sûr mon TIPO ta photo est top ( pas comme la mienne) Je l'avais dans mes archives mais j'ai préféré à tort ou à raison caler sur 1971 exclusivement. On dit que je suis buté ...ça doit être vrai. Quoi qu'il en soit continue à m'épauler car à part toi...pas grand monde....

[Tonton Claude]

Que veux tu dire TONTON ???

Et bien 2 photos, et 2 jolis travers, dont un pas loin du fond de butée. Ce qui me fait penser que l'auto est joueuse (survireuse)  CQFD ;-)

 

[CMTARGA]

A l'époque toutes étaient comme ça ...on appelait ça du pilotage 

[CMTARGA]

De retour en Europe (avec armes, bagages et famille...), Brian rapidement va se rendre compte qu'il n'est pas encore l'heure de la retraite et que nombreux sont ceux qui ont encore envie de l'avoir dans leur équipe à commencer par Sid TAYLOR pour qui, on s'en souvient il a déjà piloté. Celui-ci, qui a brillamment emporté avec Peter GETHIN au volant de sa McLAREN CHEVY le championnat européen de F5000 1970, propose à notre héros de disputer sous ses couleurs celui de 1971. Brian compte tenu de la qualité de cette proposition et de la garantie de ne pas quitter le continent européen accepte. 2 victoires et une 5ème place au championnat sanctionneront cette nouvelle collaboration qui sera appelée à se renouveler.

Brian nous décrit  Sidney dit Sid : "Au début de l'année 1971, je suis rentré de ma brève retraite sud-africaine pour apprendre que j'étais devenu professionnellement invisible. D'une certaine manière, il semblait inévitable que Sid Taylor, cet irrépressible participant à la course, deviendrait mon ange sauveur. A l'époque, je correspondais parfaitement au modèle de Sid : nécessiteux, bon marché et prêt à conduire n'importe quoi. Dans ce qui est devenu une habitude en série, Sid et moi sommes entrés et sortis de la vie de l'autre avec une fréquence déconcertante. Sid Taylor n'était rien d'autre qu'un personnage haut en couleur, présent dans les courses automobiles mais pas dans le cercle restreint des équipes établies. Il avait pour habitude d'acquérir les voitures de course les plus récentes et de capitaliser sur les pilotes talentueux confirmés ou les pilotes talentueux au stade de la formation ou de l'opportunité de leur carrière. La liste des pilotes de sa vie se lit comme un Who's Who ? de la course automobile."

Enfin Derek BENETT saura lui aussi persuader l'ex retraité de ne pas raccrocher casque et gants en lui confiant une CHEVRON B19 à l'occasion de 2 manches du championnat européen des 2 litres mais là pour une fois sans succès.

La F5000 avec la McLAREN CHEVY de Sid TAYLOR


2 courses avec la CHEVRON B19 2 litres sans succès cette fois ( ici aux 500 KM du NURBURGRING)

[tipo 151]

Brands Hatch avril 71, retour d'Afrique du Sud, première course sur la McLaren M18 de Sid Taylor et première victoire.



Pour la petite histoire, Sid Taylor Irlandais d'origine a fait fortune en Angleterre, comme Régine en France, en créant et animant des boites de nuit.
Il est mort en Mai de cette année a 90 ans.

[CMTARGA]

Oui TIPO Sid TAYLOR un sacré coco qui va encore avoir une influence déterminante sur la carrière de Brian...

Mais la principale démonstration du renoncement de Brian de mettre fin à sa carrière de pilote, c'est son retour dans le championnat du monde des constructeurs qu'elle se concrétisera définitivement.

Comme nous l'avons vu, Brian disposait d'un contrat pour poursuivre en 1971 sa fructueuse collaboration avec Jo SIFFERT au volant des PORSCHE engagées par John WYER. Son brutal renoncement peu avant le début de saison entraîna la titularisation de son compatriote Derek BELL aux côtés du suisse. Pour autant chez PORSCHE on n'avait pas oublié les qualités de notre héros et quand l'équipe PORSCHE MARTINI dû suppléer l'absence de son jeune poulain, Helmut MARKO pour cause de dualité de programme à l'occasion des 6H de BRANDS HATCH, tout naturellement sur un tel terrain, le nom de REDMAN s'imposait. Voilà donc Brian de retour au volant d'une 917 et qui plus est à partager avec son compatriote Vic ELFORD. Là et pour plus de détails sur les péripéties de ce duo britannique dans leur jardin, je vous renvoie à la bio que j'ai commis à propos du second nommé en vous signalant simplement, qu'à défaut d'une monte pneumatique adaptée, ils ne purent jamais se mêler à la bagarre en tête et que leur course s'acheva dans les stands quand leur 917 s'embrasa suite à un réservoir d'essence percé.

Brian raconte cet épisode brûlant: " Je me suis installé au volant pour mon relais et immédiatement j'ai senti une forte odeur d'essence. Le gars devant moi me fait signe de lancer le moteur et tout de suite il y a eu une grande flamme , j'ai bondi hors de la voiture et les pompiers on éteint immédiatement l'incendie mais j'ai eu chaud...très chaud !!!"
 

[tipo 151]

Et ici devant la voiture soeur de Gérard Larousse - Gijs van Lennep :

[CMTARGA]

A propos d'embrasement, Brian allait à nouveau êtres servi, mais cette fois à la TARGA FLORIO où il avait retrouvé son habituel complice Jo SIFFERT et les PORSCHE WYER. Estimant que ses jeunes pouces, BELL et OLIVER, les habituels équipiers des expérimentés SIFFERT et RODRIGUEZ, étaient totalement novices sur ce tracé spécifique, l'équipe anglaise fit appel aux vieux briscards et à ce titre Brian et le suisse Herbert MULLER étaient assurément les hommes de la situation. Brian en plus du plaisir de partager à nouveau avec Jo le volant d'une voiture WYER, retrouvait également la même monture que celle qui leur avait permis de triompher en 1970, la redoutable PORSCHE 908/03 leur assurant bien évidemment un rôle de favoris. Quelle ne fut pas la désillusion de notre duo et de l'ensemble des représentants de STUTTGART une fois la course achevée. Aucune des trois 908/3 engagées ne franchit la ligne d'arrivée permettant un triomphe ALFA ROMEO sur ses terres. Tout avait mal commencé avec un problème d'approvisionnement en pneumatiques obligeant un contingentement des gommes à se partager entre les 3 équipages PORSCHE et des essais en conséquence réduits. C'est donc dans une relative inconnue, que s'élançaient RODRIGUEZ, ELFORD et notre héros qui assurait le premier relais. Ce manque de repère allait être fatal aux deux 908 aux couleurs GULF. RODRIGUEZ comme Brian, sortaient de la route et si pour le mexicain cela se limitait à de la tôle froissée, pour notre héros c'était beaucoup plus dramatique. Instantanément sa monture s'enflammait et Brian ne dû qu'à son instinct de survie de s'échapper du brasier avec quelques sérieuses brûlures. Il reprendra, malgré tout, le volant deux mois plus tard.

Brian raconte sa mésaventure :

" Wyer m'a demandé de piloter avec Siffert dans la 908/3 à la Targa Florio, parce que Derek n'avait jamais fait la course auparavant. John m'a dit, 'Redman, tu commences la course : Je ne veux pas que Siffert et Rodriguez s'entrechoquent". Mais Seppi avait accidenté la voiture à la fin des essais, et dès le départ, la tenue de route était mauvaise. J'avais fait environ 30 kms, je tournais dans l'un des rares virages que je connaissais, et la direction s'est cassée. J'ai heurté un poteau en béton en plein milieu du réservoir d'essence, et il a explosé. J'ai fermé les yeux, appuyé sur la ceinture de sécurité et j'ai sauté dehors. J'étais en feu, tout était en feu, mais pendant une fraction de seconde, j'ai vu l'autre côté de la route et j'ai couru dans cette direction. Je n'ai plus rien vu après ça. On m'a emmené dans une sorte de centre de premiers soins. Ils m'ont fait des bandages partout, sur les mains, la tête. On n'entend jamais parler des spectateurs qui se blessaient dans la Targa, mais un jeune garçon a été amené dans la salle - je ne décrirai pas les détails, mais il est mort pendant que j'étais là. C'était comme votre pire cauchemar. Personne chez Porsche ne savait où j'étais. Je ne pouvais pas communiquer, et je ne pouvais toujours pas voir, car mes yeux étaient brûlés. Pendant ce temps, Pedro Rodriguez et Richard Attwood m'ont cherché dans toute la Sicile, et vers 10 heures du soir, ils m'ont trouvé. Ils m'ont ramené à l'hôtel, le médecin de Porsche a commencé à me donner des analgésiques et le lendemain, ils m'ont ramené par avion à Manchester et je me suis remis rapidement."

  

[tipo 151]

Un Brian détendu en conversation avec Denis Jenkinson :



Pendant les essais ? 

[indy12]

La vérité est-elle dans le journal ?

53577ebc0fb169f372a1ff8dc84175c7b85118cf.jpg

Après l'incendie - Très dur moment pour Brian

Brian Redman - incidente (1).jpg

[tipo 151]

La vérité est-elle dans le journal ?

.... Pedro et Herbert Mûller ont l'air passionnés par leur lecture ...
 

[CMTARGA]

Merci les amis pour ces compléments forts intéressants.. Allez on finit 1971...ou presque !

Enfin et pour définitivement tourner la page de la retraite annoncée, Sid TAYLOR, encore lui, ayant récupéré la BRM P167 que le constructeur britannique avait dérivé de la P154  fabriquée pour la CAN AM 1970 ( cf mon carnet 1970), convainquit Brian  de piloter cette grosse 7 litres propulsée par un V8 CHEVEROLET. Avec cette monture, qui jusque là n'avait rien prouvé, notre héros empochait pour la seconde année consécutive les 500 KM d'IMOLA, puis il montait également sur la plus haute marche du podium lors de l'ultime manche INTERSERIES à HOCKENHEIM . Mais plus fort encore, Brian qui avait fait de son absence de voyages hors des frontières européennes, la condition de son retour en piste, acceptait de disputer la dernière manche CAN AM à RIVERSIDE toujours au volant de cette BRM qui s'était avérée pas si mauvaise que ça. Un belle 4ème place vint ponctuer cette traversée transatlantique, acquise de haute lutte juste derrière les invincibles McLAREN officielles et la non moins officielle LOLA pilotée par un certain Jackie STEWART, mais devant tous les autres habituels compétiteurs de la série. Pas mal non pour un gars qui voulait tirer sa révérence 10 mois plus tôt et dont plus personne ne doute qu'il a retrouvé toute sa niaque, prêt à en découdre dès la saison suivante et ça tombe bien. En effet grâce à sa performance à IMOLA avec la BRM CAN AM, la carrière de Brian en sport proto allait rebondir de façon spectaculaire, il nous raconte:

" A IMOLA il tombait des trombes et la BRM qui n'avait pas une tenue de route fantastique, sur le mouillé était irrésistible, ce qui m'a grandement facilité la vie face aux sports 5litres 917 ou 512.Or ce jour là, les gens de FERRARI étaient présents et Peter SCHETTY le Directeur de course est venu me voir à l'arrivée pour me proposer un contrat pour 1972"   

Avec la BRM CHEVY CAN AM de Sid TAYLOR la victoire à IMOLA qui ne restera pas sans suite


Nouvelle victoire à HOCKENHEIM. Brian porte encore les traces de ses brûlures


4ème à LAGUNA SECA CAN AM