Brian Herman Thomas REDMAN

[camerat]

Je peux en mettre un petit peu.

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Brands Hatch 68





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Ring 68

[CMTARGA]

Voilà comme prévu on reparle des 1000KM de SPA et du GP d'ESPAGNE.....

Comme déjà largement évoqué  les 1000KM de SPA FRANCORCHAMPS allait voir la domination écrasante de la GT 40 du duo ICKX REDMAN qui ne quitta pratiquement jamais la tête, comptant un tour de 12KM d'avance dès avant la mi course pour s'assurer sa deuxième victoire de la saison. Magistrale !



Une victoire fêtée dignement avec son équipier et les produits locaux

[CMTARGA]

Enfin avant de poursuivre avec les propos de Brian, un petit mot aussi sur le GP d'ESPAGNE F1 à JARAMA  et la belle 3ème place de Brian au volant de la pourtant peu performante COOPER-BRM  qui va constituer malheureusement son meilleur résultat F1 et qu'une nouvelle fois, Brian minimise en mettant ce résultat flatteur sur la seule fiabilité de sa voiture. Certes il n'y avait que 13 partants et Brian, comme son équipier chez COOPER, Ludovico SCARFIOTTI, s'élançaient de la dernière ligne de la grille à 3 secondes du pole man Chris AMON et sa FERRARI. Certes aussi, seules 5 voitures franchirent la ligne d'arrivée mais les deux COOPER classées respectivement 3ème et 4ème ne concédèrent qu'un tour au vainqueur du jour Graham HILL et sa LOTUS COSWORTH. Ceci, compte tenu de la taille réduite de ce circuit, démontre quand même que notre héros et son équipier, n'ont pas amusé le terrain et commis malgré tout aucune erreur à l'inverse de pas mal de leurs concurrents. Ce résultat ainsi que ceux obtenus en endurance avec la GT40 incita Colin CHAPMAN lui-même à venir au devant de Brian qui raconte:

Avant le GP de Belgique , Colin Chapman, le célèbre propriétaire et concepteur de Lotus, est venu me voir et m'a dit : 'Brian, combien de courses encore comptez-vous sur votre contrat avec Cooper ?' J'ai dit, 'Trois.' Chapman a dit: "À la fin de votre contrat, j'aimerais que vous conduisiez pour Lotus." Bien sûr, Lotus était vraiment la meilleure équipe même si elle était un peu redoutée par les pilotes car les voitures cassaient souvent. Si elles  ne cassaient pas, elles étaient imbattables. J'avais une nouvelle maison, une nouvelle fille et j'avais deux super volants et la promesse de la meilleure voiture  de Formule 1.Mais la suspension de ma Cooper s'est cassée pendant la course et j'ai été blessé dans l'accident qui a suivi.

[CMTARGA]

Maintenant redonnons la parole à Brian pour un épisode douloureux de sa carrière dont il serait bien passé..Son spectaculaire accident lors du GP de BELGIQUE.

CMS : Vous avez parlé un peu des différentes équipes qui vous ont engagé pour piloter pour elles ; ramenez-nous à la fin des années 60. Qu'est-ce que cela signifiait lorsque vous avez signé un contrat pour être pilote de Formule 1 en 1967 ?

BR : Cela signifiait environ 1000 dollars par course - si vous aviez de la chance. Parce que parfois ils ne pouvaient pas payer ; vous savez, il n'y avait pas d'argent.

CMS : C'est certainement différent de ce que c'est aujourd'hui.

BR : (rires)

CMS : Donc vous auriez mieux réussi dans le secteur de l'épicerie ?

BR : Oui... oui.

CMS : En tout cas, l'année ne s'est pas déroulée comme vous l'aviez prévu, n'est-ce pas ?

BR : Nous sommes retournés à Spa, où nous venions de gagner les 1000 km avec la GT40 ; maintenant, c'est le Grand Prix avec la Cooper. La semaine avant le Grand Prix, j'avais fait ma meilleure course de Formule 2 à Crystal Palace, où j'avais placé la Lola en pole position devant Jochen Rindt et Jean-Pierre Beltoise, Clay Regazzoni, Jacky Ickx - tout le monde - et j'avais terminé deuxième de la course derrière Rindt. À cette époque, j'avais des offres de cinq équipes de Formule 1 différentes, et voilà que j'arrive à Spa, une semaine plus tard, et la suspension se casse et je suis presque tué. J'étais l'un des rares pilotes à porter une ceinture de sécurité, et si je n'en avais pas porté, ça aurait été la fin. Le triangle inférieur avant droit s'est brisé, et je n'avais plus de direction ni de freinage. Je faisais partie de la moitié seulement des pilotes de F1 qui portaient une ceinture de sécurité. Sinon, j'aurais été tué. John Cooper est venu me voir à l'hôpital et m'a demandé : "Qu'as-tu fait ?" J'ai répondu : "Quelque chose s'est cassé". Il m'a dit : "Ne t'inquiète pas, mon garçon, tu vas t'en sortir". Le jeudi matin, Motoring News est sorti, et son rapport disait que Redman prétendait que la direction était cassée. John a téléphoné au rédacteur en chef et a dit : "Je demande une rétractation, c'était une erreur du conducteur". Mais Autosport est sorti le jour suivant avec une photo montrant le triangle avant droit en train de se casser. Brian avait raison. Lorsque le chirurgien de l'hôpital universitaire m'a amené sur la table d'opération, mon bras avait été écrasé entre la voiture et la barrière, et il m'a regardé et a dit : "Monsieur Redman, il se peut qu'il ne soit pas possible de sauver le bras". J'ai ri et j'ai dit : "Merci, professeur." Et il a dit, "Pourquoi souriez-vous ?" J'ai dit, "Parce que je suis ici." Parce que s'écraser à Spa et s'en sortir, c'était bien.

[CMTARGA]

L'été 68 est donc passé, et bien sûr j'avais acheté une nouvelle maison grâce à mes deux contrats avec la Formule 1 et les voitures de sport, et maintenant je ne gagnais plus rien. Mais en octobre, Derek Bennett, de Chevron Cars, m'a demandé si je voulais essayer une B8 à Aintree, ce que j'ai fait, un autre circuit local, et il a dit : " Nous allons l'emmener aux Springbok Series en Afrique du Sud " - faire neuf heures à Kyalami, puis trois heures au Cap, trois heures à Bulawayo, trois heures à Lourenço Marques, trois heures à Durban, et trois heures ailleurs.

J'avais passé deux radios en Angleterre, à Burnley, à l'hôpital local, et ils m'avaient dit que tout allait bien, mais après la course de neuf heures à Kyalami, puis après celle de trois heures au Cap, le bras me donnait du fil à retordre. J'ai appelé Alex Blignaut, l'organisateur de la série à Johannesburg, et j'ai dit : "Connaissez-vous un bon "ossier" à Johannesburg ?" Il a répondu : "Je connais le Christiaan Barnard du monde des os."

Je me suis donc arrêté en route pour Bulawayo, et j'ai vu ce spécialiste, qui a fait une trentaine de radiographies, alors qu'ils n'en avaient fait que deux en Angleterre. Il m'a fait asseoir et m'a dit : "Brian, j'ai deux mauvaises nouvelles pour toi : Tu n'as aucune union des deux os, et je pars en vacances demain." Je venais de signer un contrat avec Porsche, la première course était à Daytona le premier week-end de février 1969, et c'était dans six semaines. Alors je lui ai dit, "Je dois être à Daytona dans six semaines." Et il a dit, "Je vais faire une expérience, ça peut marcher ou pas. "Il l'a ouverte complètement, a retiré les extrémités qui ne guérissaient pas, a retiré l'os de ma hanche, l'a collé en place, ne l'a pas mis dans le plâtre, l'a mis dans une écharpe, et a dit : " Ne l'utilisez que si vous le devez ".

La CHEVRON B8 BMW de la tournée sud africaine avec une 4ème place aux 9h de KYALAMI

[CMTARGA]

1969

CMS : Que s'est-il passé ?

BR : Je suis arrivé à Daytona, bien sûr je ne l'ai dit à personne, et j'ai conduit d'une seule main, en posant ma main droite sur le volant à 200 mph sur le banking. Cinq Porsche d'usine, dix pilotes, et il n'y avait nulle part où aller pendant 24 heures, mais vers huit heures du soir, le premier de l'équipe d'usine est entré dans les stands avec le moteur "ch-ch-ch-ch". Les ingénieurs l'ont examiné et ont dit : "Nous sommes finis, ils vont tous casser." Et nous étions dehors à 10 heures du soir. Pour moi c'était un sursis.

Ensuite, nous sommes allés à Sebring, pour tester pendant 24 heures, une 908 ; le châssis a cassé à 20 heures. Porsche a dit, c'est bien, la course n'est que de 12 heures. Eh bien, tous les châssis ont cassé pendant la course, parce que la piste s'est dégradée et qu'elle est devenue beaucoup plus accidentée. L'un d'eux a été réparé et je pense qu'il a terminé deuxième derrière la Ferrari 512 d'Andretti. C'était donc en 69.(et non  erreur mon cher Brian ça c'est en 70 ndlr). Il précise à propos de son nouvel équipier Jo Siffert.

 Je suis très facile à vivre, je n'ai jamais aimé les disputes. J'étais chez Porsche et je devais conduire avec Elford. Une nouvelle saison était sur le point de commencer et Rico Steinmann m'a demandé : Voulez-vous être pilote numéro 1 en voiture ou numéro 2 pour Siffert ?Je savais qu'en pilotant avec Siffert, je gagnerais plus de courses, alors j'ai foncé (ndlr: pas très sympa pour Vic the quick!!!) . Jacky ICKX était très différent de Jo. Jo avait toujours quelque chose à faire, un nouveau contrat, une nouvelle fille. Jacky était très attentionné, je me souviens de sa marche de protestation au départ du Mans. J'étais en fait avec lui la semaine dernière et nous avons eu une très bonne conversation. Il a toujours été à fond, un pilote fantastique.

Le Coupé 908 N°52 à DAYTONA en compagnie de Vic the Quick......


....Tout comme le spyder N°31 cette fois et pour la première fois avec SIFFERT ne verront la ligne d'arrivée mais marque le début d'une longue et fructueuse association

[CMTARGA]

Là et j'ignore pourquoi l'interview de Brian fait totalement abstraction du reste de la saison 1969 du britannique qui fut pourtant glorieux et  même triomphale. Peut être toujours la modestie de Brian ?? Je n'ai malheureusement guère trouver de complément sur cette période. Le duo SIFFERT REDMAN empochant pas moins de 5 victoires et contribuant largement au premier titre de champion du monde acquis par PORSCHE toute discipline confondue...Seule la victoire aux 24H du MANS échappant à la firme de Stuttgart.

Donc après les 2 mauvaises courses américaines, il y eu d'abord BRANDS HATCH et une victoire nette et sans bavure des Spyders 908 emmenées magistralement par le duo SIFFERT-REDMAN. Puis MONZA où les coupés 908 durent batailler ferme face aux protos FERRARI 312P pour s'imposer , deux d'entre elles allant au tapis. La paire helvético-britannique maintenant solidement constituée sauvant les meubles des allemandes. A la TARGA FLORIO que découvrait Brian ce fut l'abandon mais des SPA FRANCORCHAMPS la marche vers la victoire reprenait pour notre duo avant de renouveler celle-ci sur le NURBURGRING.

BRANDS HATCH nouvelle victoire at home pour Brian


MONZA et SPA sur la plus haute marche du podium avec la nouvelle 908 3 litres
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Puis le NURBURGRING cette fois avec le spyder 908 aux couleurs de PORSCHE AUTRICHE

[CMTARGA]

Au MANS la paire SIFFERT-REDMAN va d'abord être confrontée à un dilemme. Quelle auto choisir pour cette course? Sans rentrer dans les détails déjà largement développés à l'occasion de la bio de Vic ELFORD à laquelle je vous renvoie, rappelons simplement qu'en cette année 1969, PORSCHE a développé comme nous l'avons vu deux versions de sa 908 3 litres ( coupé et spyder) aux quelles s'est ajoutée depuis le NURBURRING une version plus aérodynamique du spyder dite "Flunder ". Parallèlement et pour répondre à la catégorie sport, PORSCHE a également construit 25 exemplaires de sa 917 5 litres dont les débuts en compétition à SPA puis au RING ont été laborieux. Cette machine conçue avant tout pour la piste du MANS aurait dû rallier les suffrages de notre duo, vedette incontestée du clan teuton pour les deux tours d'horloge, mais tel ne fut pas le cas, puisqu'il préféra la fiabilité supposée du 8 cylindres de la 908 à celle douteuse du 12 cylindres de la 917. A moins que cela soit la facilité de conduite....Malheureusement ce choix ne changera rien au résultat, leur 908 Flunder aux parements verts, disparaissant après seulement 6 heures de course boite cassée, non sans avoir animé le début de l'épreuve. Brian raconte

"Pendant les essais du Mans en 1969, Jo Siffert et moi avons essayé l'une des Porsche 917, comprenant que le prestige et la fortune de la société dépendaient de son succès et qu'elle était destinée à faire partie de notre avenir. Sur la ligne droite de Mulsanne, la nouvelle 917 est devenue carrément terrifiante, chassant à 225 mph d'une manière qui rendait les tours rapides séquentiels difficiles et épuisants. Pour la course, Jo et moi avons fait pression et obtenu la permission d'utiliser une nouvelle 908 Flunder spéciale, à longue queue, que nous avons trouvée infiniment plus stable et, par conséquent, plus confortable pour une course longue et rapide. Nous avons mené pendant les troisième et quatrième heures jusqu'à ce que la transmission surchauffe et fasse fondre la tuyauterie en plastique qui acheminait l'huile du carter sous pression vers l'arbre principal et le différentiel, probablement parce que la section arrière fermée rendait les conduits de la carrosserie arrière inefficaces. La Flunder nous a peut-être laissé tomber, mais elle nous a gardé en sécurité. "

Brian complète son avis sur la 917 de cette époque et ses pérégrinations avec le constructeur de Stuttgart..

A un moment de cette période, Porsche m'a appelé d'Allemagne, de Stuttgart. (Passant à un large accent allemand, Redman recrée la conversation téléphonique.)« Herr Redman, vous viendrez tester Zee 917?" .J'ai été immédiatement alarmé par cela. Pourquoi me voulaient-ils alors que je vivais en Angleterre et qu'ils avaient 7 Allemands vivant à moins d'une heure de Stuttgart et Jo Siffert en Suisse ? Alors j'ai dit que je suis très occupé mais peut-être que je peux changer mes plans, je vous rappelle dans 2 heures. "Veuillez vous assurer de rappeler, Herr Redman." J'ai immédiatement appelé Siffert et lui ai demandé : « Seppi, as-tu testé la 917 ? Il y eut un long silence avant que Seppi ne réponde (Redman passe à son accent suisse.) "Non, non, Bree-an. Nous laissons les autres découvrir ce qui casse en premier." Bon conseil. J'ai toujours été un testeur réticent.

PORSCHE avait amené une 917 pour son couple vedette...

[CMTARGA]

Finalement c'est la 908 qui fut choisie sans succès.

[can the can]

Ne vas pas trop vite sur le Mans 1969. Faut que je te lise et que j'analyse ce que dit Redman. 

[CMTARGA]

Même à ton grand Age .ça ne devrait pas prendre 3 jours....
 

[can the can]

Même à ton grand Age .ça ne devrait pas prendre 3 jours....
 

c'est bon. Ils appellent REDMAN alors qu'ils ont 7 pilotes Porsche. Evidemment, personne ne voulait la conduire.

On comprend mieux pourquoi John Woolfe, bon pilote mais non professionnel, a perdu le contrôle de sa voiture n° 10, du moins on a pas trouvé d'autres causes...

Donc du coup, si je lis bien, la 15 était pour REDMAN et c'est pour ça qu'elle n'a pas pris le départ ? J'ai toujours cru qu'elle était en " réservé ".

[Tonton Claude]

Petite contribution avec sa 908 :

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