1970 Carnet d'un passionné
Pour changer de mes habituelles bio, j'ai choisi cette fois de remonter le temps et narrer une saison complète de sport auto au niveau mondial. Les courses purement nationales n'ayant jamais été pour moi d'un attrait particulier même si je ne m'en désintéresse pas, car bien conscient quelles sont indispensables pour entretenir le vivier du lendemain. Mais il faut faire des choix et ne pouvant tout traiter, j'ai donc privilégié le niveau international. Alors pourquoi 1970? Il me serait facile de répondre, parce que cela fait pile 50 ans...Mais ce ne serait pas la réalité.
A mes yeux 1970 marque un tournant fondamental pour le sport auto qui va déterminer celui que nous connaissons encore aujourd'hui avec ses excès, ses travers mais aussi sa magnificence qui sans cela l'aurait encore tenu longtemps au rang d'une compétition réservée essentiellement aux initiés loin des projecteurs des médias et du grand public. Peut être, pour nous puristes ça aurait été mieux, mais cela aurait-il permis sa survie ? Car jusque là il faut bien le reconnaître, c'est l'amateurisme et ce terme n'est pas péjoratif de ma part, qui gouvernait notre sport. Au lendemain de la guerre, participants et organisateurs se cantonnaient, mise à part quelques marques de prestige, à des compétitions où la dilettante qui n'interdit pas le sérieux, présidait les compétitions. Puis les années 60 ont apporté une aire de développement tant technique que commercial, mais cela restant dans le domaine du raisonnable.
1970 va connaître une brutale accélération de ce phénomène, sur le plan technique mais surtout l'aspect professionnel du sport auto, qui va devenir le maître mot de son évolution que l'on peut, et je le comprends parfaitement, considérer comme totalement négative mais qui va définitivement s'imposer, qu'on le veuille ou non.
En entrant dans le détail et en commençant par sa majesté F1, il faut bien le reconnaître, jusque là les plateaux des courses se limitaient, mise à part FERRARI, aux constructeurs britanniques dont le modèle de fonctionnement ressemblait plus à des ateliers de mécaniciens géniaux, qu'à des usines policées, tout en étant capables de trouvailles improbables, leur assurant un palmarès enviable. Côté pilotes une bonne douzaine d'entre eux assurait la permanence avec le professionnalisme requis, les grilles étant complétées la plus part du temps par des extras locaux certes capables et méritants mais ne pouvant réellement rivaliser. 1970 voit brutalement, comme issue d'une génération spontanée, une multitude de participants débarquer grâce au double effet de la publicité instituée seulement depuis 1968, mais surtout du V8 COSWORTH permettant à tout à chacun, non seulement de participer, mais également d'envisager sérieusement la victoire. Et puis comment oublier que cette année verra le titre de champion décerné à titre posthume lui donnant un caractère totalement exclusif et terriblement tragique.
L'endurance, elle avait vu une domination outrageuse de FERRARI pendant la première moitié des sixties pour connaître enfin une véritable concurrence avec l'arrivée du géant FORD et de ses puissants moyens. Mais ce ne fut que feu de paille, le législateur frileux mettant fin prématurément à ce grandiose affrontement. PORSCHE alors releva le défi et se lança crânement dans l'aventure 917 et FERRARI ne pouvant se satisfaire d'un rôle de spectateur à son tour entra dans la danse avec ses 512.L'année 1970 fut l'apothéose de cet affrontement même si le palmarès ne le reflète pas totalement.
En rallye, l'affrontement des marques sportives PORSCHE-ALPINE-LANCIA, débuté à la fin des années 60, allait se poursuivre en 70, mais là aussi avec des moyens accrus tant techniques, ces équipes alignant des montures de plus en plus performantes en s'éloignant de la série, que logistiques. La part des pneus et de l'assistance en découlant devenant prépondérante ce qu'elle est encore de nos jours, même si le rallye mondial a changé d'âme.
Je n'omettrai pas également d'autres disciplines qui également connurent une accélération vers le professionnalisme comme la F2 et bien sure les courses américaines les plus importantes ( INDY-DAYTONA-CANAM). Ne m'en voulez pas si j'en oublie mais libre à vous de compléter utilement.
Voilà le couvert est mis, il ne reste plus qu'à déguster et comme tout bon journal de bord, on va suivre tout bêtement la chronologie de cette année 70 en espérant que mes propos réveilleront chez les plus vieux ( qui a dit c..s ???), souvenirs et épopées vécues à nous faire partager. Pour les plus jeunes, qui n'ont pas eu la chance de le vivre, de découvrir ce qu'était le sport auto de l'époque, malgré tout bien différent de celui d'aujourd'hui.
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