3è partie
Dimanche 7 Mai 1967
A 10 heures du matin, Lorenzo Bandini avait rejoint le garage où les mécaniciens effectuaient les derniers réglages. Il avait tout de suite tombé la veste, ne pouvant s’empêcher de les aider. En fait, il aimait bien vérifier que tout était en ordre, plus par habitude que par défiance. Ensuite, il avait pris son déjeuner à l’Astoria avec quelques amis et des journalistes français.
A 13 heures 45, tout le monde était à pied d’œuvre dans le stand Ferrari. Margherita était arrivée en pantalon, sa veste sur le bras et un sac avec les chronos, un carnet et une bouteille thermos.
A 13 heures 55, les voitures sont alignées sur la grille de départ, les moteurs tournent. Lini se penche et hurle à l’oreille de son pilote : « Tu devrais remercier les organisateurs. Je ne sais pas pourquoi, mais ils t’ont donné la meilleure position sur la grille, à droite alors que la première courbe est à droite. Cela aurait dû être à Brabham de partir à l’intérieur. Curieusement, ils t’ont donné sa position, tant mieux, c’est très, très bien. A toi de partir comme un diable sort de sa boîte, si tu restes à droite jusqu’à la courbe, tu lui prends 20 mètres, puis c’est tout de suite la montée, comme ton moteur est plus puissant, tu le lâches, ce sera plus facile que ce que nous pensions hier soir, tu vas lui damer le pion, Ciao Lorenzo. »

Margherita pendant la course, avec Barbara Amon. La veste en tweed que l’on aperçoit derrière Marguerita est celle de Ludovico Scarfiotti
Louis Chiron, drapeau en main se poste devant le nez de la Ferrari, Lorenzo Bandini se hause dans son cockpit et lui crie : « Pousse-toi de là, Louis, tu veux que je te passe dessus ? ». Chiron ne se pousse pas, et il expliquera plus tard pourquoi il avait agi de la sorte. Il aimait beaucoup Bandini, mais il connaissait aussi son caractère impulsif. Alors, en se plaçant juste devant sa monoplace, il l’empêchait de faire un faux départ et d’en être pénalisé. Il lui fit un sourire et un clin d’œil, il abaissa son drapeau tout en faisant un saut en arrière. La course était lancée…

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