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Ignazio GIUNTI

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  • #91
    En cette fin de saison, AUTODELTA n’a plus le choix et se doit de confronter sa T33 3 litres à la concurrence lors de l’ultime manche du championnat constructeur courue sur 1000 kms, à l’occasion de l’inauguration du tout nouveau circuit de ZELTWEG. Malgré les résultats en net progrès constatés à l’occasion des courses du NORISRING et d’HOCKENHEIM et pour se rassurer, CHITTI et ses hommes décidèrent d’inscrire deux voitures à l’occasion de la course inaugurale du tracé autrichien devant se dérouler une semaine avant la manche du championnat du monde. Devant une concurrence très clairsemée, cette épreuve de 250 kms vit la toute première victoire d’une 33 3 litres mais pas celle de notre héros qui ne finit que 5ème après avoir connu des soucis de surchauffe. La victoire de DE ADAMICH sur l’autre ALFA mérite d’être comptée car elle fut loin d’être limpide. Dominées par les PORSCHE 908 privées de GREGORY et BROSTROM, celles-ci passèrent bien en premier la ligne d’arrivée, sauf que l’américain précéda le suédois grâce à une poussette de celui-ci dans la dernière ligne droite le premier étant tombé en panne d’essence, DE ADAMICH finissant donc seulement 3ème. Mais ALFA ROMEO porta réclamation et les deux 908 furent déclassées au profit de l’ALFA. Une victoire à la Pyrrhus peu rassurante à la veille des 1000 Kms.

    Nous y voilà cette fois plus d’excuse pour la 33 3 litres qui depuis le désastre de SEBRING a multiplié développements et séances d’essais. Il convient maintenant de se jauger face à la concurrence et celle-ci en Autriche est essentiellement constituée dans la catégorie prototype 3000 cm³, par MATRA et sa barquette V12, ainsi que la toute nouvelle MIRAGE de John WYER dotée maintenant du V8 COSWORTH de F1. Autant le dire tout de suite, tant aux essais qu’en course, à aucun moment les 3 spyders ALFA ROMEO engagés ne furent en mesure d’apporter la moindre contestation à leurs deux challengers. Si le duo GIUNTI-GALLI réalisa la meilleure performance des ALFA aux essais, elle était déjà reléguée à plus d’une seconde de la MIRAGE en pole. En course ce fut pire puisqu’aucune des 3 T33 ne réussit à franchir la ligne d’arrivée. Dès le second tour celle de CASONI-ZECCOLI, s’arrêtait alors que celle de DE ADAMICH-VACCARELLA sortait de la piste peu après. Restait notre duo GIUNTI-GALLI qui vaille que vaille, pointait à la 5ème place loin des leaders, se battant avec des PORSCHE privées, lorsque peu après la mi course et après avoir connu des ennuis d’embrayage, le moteur céda.

    Malgré tous les efforts, la 33 3litres est toujours loin du compte
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    Pour la dernière fois associé avec l’ami fidèle Giovanni GALLI








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    • #92
      Malgré cette nouvelle déconvenue et ne voulant sous aucun prétexte manquer le rendez-vous des 500 kms d’IMOLA, AUTODELTA inscrivit à nouveau trois T33 3litres pour DE ADAMICH, GALLI et Ignazio, faisant des bolides italiens de sérieux prétendants à la victoire. Face à eux il y avait bien les PORSCHE 908 sous la bannière autrichienne, aussi les ABARTH officielles, mais surtout la fameuse MIRAGE spyder à V8 COSWORTH de John WYER qui en Autriche avait déjà montré toute sa vélocité à défaut de sa fiabilité. Les essais confirmaient cette situation, ICKX au volant de cette dernière signait aisément la pole, presque 2 secondes plus vite que la meilleure des T 33 de DE ADAMICH. GIUNTI lui n’était que 5ème précédé par l’ABARTH de MERZARIO et une des 908 autrichiennes. Dès le départ ICKX s’envole et tourne en moyenne une seconde plus vite que tout le monde. Derrière DE ADAMICH et GIUNTI prennent rapidement le dessus sur la concurrence, mais sont bien incapables de suivre le rythme de la MIRAGE. Peu avant la mi course, la pluie se met à tomber, d’abord fine elle s’intensifie de plus en plus, ce qui ne ralentit pas le leader mais fait de gros dégâts derrière en multipliant les incidents dont sont victimes deux des 3 T33 mais pas celle de GIUNTI qui se retrouve ainsi solide second. Mais à des années lumières de Jacky ICKX impérial. Quand la pluie devient déluge, les organisateurs décident d’en rester là, le classement étant ainsi définitivement figé.

      Ignazio et l’ALFA T33 3litres cette fois à l’arrivée d’une course tronquée par la pluie


      Les ALFA-ROMEO en formation mais bien loin du leader


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      • #93
        Il était dit qu’Ignazio ne pouvait finir sa carrière chez ALFA-ROMEO sans, encore une fois, prendre le volant d’une GTA, car même si à la date des 3 Heures de JARAMA fin septembre, son recrutement par FERRARI n’est pas encore officielle, il n’ignore plus son avenir pour 1970. C’est donc à l’occasion de la pénultième manche du championnat d’Europe des voitures de tourisme, que GIUNTI fait ses adieux à la marque au trèfle dont on a vu combien celle-ci fut à l’origine de tout. Pole man dans sa division 2, GIUNTI ne laissa pas passer sa chance d’en être également le vainqueur et par la même se classer 4ème scratch derrière un doublé de BMW et une PORSCHE 911. Quelle meilleure conclusion que celle-ci pour parachever 8 ans de fidélité !

        A défaut de toute photo de cette ultime épreuve, je n’hésite pas à y substituer celle-ci prise à MONZA ou l’osmose entre pilote et machine saute aux yeux.


        Avant son départ pour « l’ennemi », le grand patron d’ALFA ROMEO a tenu à remercier Ignazio.




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        • #94
          Voilà maintenant c’est fait et lors de la présentation de la toute nouvelle 512 fin novembre à Maranello, Ignazio est officiellement pilote de la Scuderia FERRARI pour la saison 1970 où il est appelé à défendre ses couleurs tout au long du championnat des constructeurs. A peine sorti de son contrat AUTODELTA, que le voilà à pied d’œuvre pour dégrossir le prototype de celle qui sera le fer de lance de la Scuderia pour affronter la PORSCHE 917 dans le prochain championnat. C’est dire la confiance mise en lui pour définir les derniers ajustements et figer le modèle définitif qui, rappelons le, est appelé à être produit à 25 exemplaires pour être homologué dans la catégorie sport 5 litres. Mieux vaut donc ne pas commettre d’erreurs qui pourraient s’avérer catastrophiques tant pour l’équipe d’usine que pour ses clients, la 512 étant destinée aussi à être vendue à des équipes privées.

          Ignazio en bonne compagnie pour son entrée dans la Scuderia FERRARI


          Les premiers essais de la 512S, Ignazio à l’ouvrage. Notez les évolutions aérodynamiques




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          • #95
            Bonjour. SUPER de revoir ces ancirns pilotes. Ignacio + Regga + Tutur + ????? + Schetty. Qui c'est le 4ème ? Merci. Autre question, c'est une Formule ABARTH, la monoplace derrière la 512 S ?

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            • #96
              Ernesto BRAMBILLA quant à la formule ABARTH ???

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              • #97
                RE. Tino, d'accord . Quand à la monoplace, c'est peut-être une Dino ?

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                • #98
                  Le premier rendez-vous à lieu comme de tradition à DAYTONA pour les 24 Heures où pas moins de cinq 512 sont alignées dont 3 par l’usine elle même, qui ont pour équipage ICKX-SCHETTY, ANDRETTI-MERZARIO et Ignazio avec le vétéran Nino VACARELLA. Il est clair que pour ce dernier, on a voulu associer expérience et sagesse, à la fougue de la jeunesse. Ce tandem un peu insolite doit être l’équipage réserve pour assurer le coup. Aux 2 autres le soin de faire le lièvre face à sa véritable rivale la PORSCHE 917. A ce titre, il est bon de rappeler que l’allemande a déjà une demie saison dans les jantes derrière elle et même une victoire à son actif, alors que la 512 mise à part des séances d’essais intensifs, n’a jusque là rien démontré, DAYTONA constituant donc son premier banc d’essai en compétition.

                  Le premier test constitué par les essais officielles de cette course, allait s’avérer très positif, ANDRETTI signant la pole au nez et à la barbe des deux 917 sous la houlette de John WYER ( pour plus de détail pour cette épreuve et pour toutes les manches du Championnat, je vous renvoie à mon « excellent » CARNET 1970). Notre nouveau duo, lui ne se place qu’au 8ème rang, étant même devancé par une des MATRA 3 litres démontrant ainsi parfaitement le rôle qui lui est dévolu. Sa course va malheureusement ne pas être à la hauteur de cet objectif, bien au contraire. Après avoir pris un départ prudent, VACCARELLA se retrouve au sein du peloton de chasse derrière le duo SIFFERT-ANDRETTI qui mène grand train devant toutes les autres SPORTS 5 litres. Mais dès la 3ème heure alors qu’Ignazio a pris le relais sur leur 512 N°26, un pneu éclate sur le banking, propulsant la belle italienne contre le mur, puis directement dans le paddock pour abandonner. Décidément l’anneau de DAYTONA ne réussit guère à Ignazio après sa mésaventure de 1968 avec l’ALFA T33. Signalons que peu de temps après Jacky ICKX comme Brian REDMAN seront victimes de la même mésaventure avec la même conséquence, sur leur propre voiture l’une et l’autre étant chaussée FIRESTONE.

                  FORGHIERI au petit soin pour Ignazio pendant les essais


                  La 512 du duo GIUNTI-VACCARELLA n’ira pas bien loin dans la course


                  C’est déjà fini Nino, Ignazio et Mara (sa copine) quittent DAYTONA

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                  • #99
                    L'avant de cette 512 M est bien, mais les rétros sont moches et l'arrière grossier.
                    Vous aimez les 24 heures, le polar, le suspens, la pop music, la 2è guerre mondiale, la poésie ? c'est ici!
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                    • L'esthétique de MARA ne t'intéresse pas la Canette ???

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                      • Envoyé par CMTARGA Voir le message
                        L'esthétique de MARA ne t'intéresse pas la Canette ???
                        Si tu me parles de l'une de mes préférées, la 512 BB LM , si.
                        D'ailleurs, je suis sur un coup. Faudra forcément un malentendu.

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                        • Comme de tradition aussi après DAYTONA, SEBRING et ses 12 heures et autant le dire tout de suite, l’épreuve floridienne va être inscrite au panthéon du palmarès d’Ignazio et constituer un tournant décisif dans sa carrière de pilote FERRARI et malheureusement aussi de sa vie. Mais revenons au départ. Après le relatif échec de DAYTONA, où malgré leur vélocité, une seule 512 réussit à franchir la ligne d’arrivée et loin derrière deux 917, on s’est remis sérieusement à la tache à MARANELLO, pour concocter une version allégée de la 512. Il a été tout simplement opéré la suppression de la partie supérieure du toit, créant ainsi une version spyder. C’est cette version qui est alignée pour les équipages vedettes de la Scuderia identiques à DAYTONA, alors que GIUNTI-VACCARELA eux restaient sur un coupé classique. Cette modification semble payante puisque une nouvelle fois ANDRETTI signe la pole sur un terrain où l’agilité et l’efficacité du châssis sont plus importantes qu’à DAYTONA, ICKX sur le second spyder étant 3ème confirmant la bonne tenue de la 512 ici. Par contre notre duo se contente d’une 7ème place sur la grille devancé entre autre par le spyder 512 du NART. Mais peu importe puisqu’il est clair dans la stratégie FERRARI, qui lui appartient avant tout de finir. C’est bien ce qu’il s’efforcera de faire au début d’épreuve, mais une crevaison mal venue, le fera chuter au classement mais en restant à distance relative des leaders et ceux-ci vont se succéder au gré des avatars. C’est tout d’abord PORSCHE qui est frappé perdant successivement les voitures de SIFFERT et ELFORD puis celle de RODRIGUEZ considérablement retardée elle aussi par des problèmes de porte moyeu, tout ceci faisant les affaires de FERRARI qui a ses 2 spyders 512 en tête. Mais cela ne va pas durer. C’est tout d’abord ICKX qui s’arrête moteur cassé, puis au début de la nuit celle d’ANDRETTI ( boite de vitesses). Reste la 512 de notre duo qui grâce à ces multiples abandons, est remontée à la seconde place mais à plusieurs tours de la PORSCHE 908 privée pilotée par Peter REVSON et Steve McQUEEN en personne, qui profitant de tous ces incidents, se retrouve miraculeusement en tête. Mauro FORGHIERI pour les dernières heures, décide de faire monter ANDRETTI dans la voiture d’Ignazio en lieu et place de VACARRELLA qu’il juge insuffisamment rapide pour assurer la chasse derrière cette maudite 908 où en fait seul REVSON assure l’essentiel, McQUEEN ayant une cheville dans le plâtre. L’italo-américain prend alors le relais d’Ignazio qui déjà remontait fort et se lance alors dans une chasse éperdue qui le voit tourner plus vite que de jour. Même si un ravitaillement s’impose qui redonnera l’espoir au duo américain, rien n’y fit, la furia de Mario fut la plus forte et c’est avec une maigre avance de 20 secondes que la FERRARI franchira l’arrivée devant la PORSCHE. Avec ses 2 compères, GIUNTI inscrit ainsi à son palmarès sa toute première et malheureusement unique victoire dans une épreuve mondiale.

                          GIUNTI-VACCARELLA unis pour le meilleur…


                          Le coupé 512 du trio vainqueur avec Ignazio au volant


                          Conciliabule entre Ignazio et Nino et il me semble Mario derrière


                          FORGHIERI à Ignazio : « à Mario la suite »
                          image lien

                          Un trio pour la victoire dont Mario est incontestablement l’acteur principal




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                          • Merci CM.
                            C'est vraiment bien raconté et très intéressant.
                            Seul hic pour moi, je n'aime pas trop les histoires qui finissent mal ...

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                            • Merci TIPO . Malheuresuement la vie et le monde ne sont pas faits que de belles histoires qui se finissent bien

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                              • Bonjour. Dès l'ouverture de ce post, CMTARGA a bien précisé que le récit de la carrière d'Ignazio s'arrêtait au départ des 1000 km de Buenos Aires. La fin de l'histoire, gardons-en les souvenirs pour nous.

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