Les Premières LIGIER

[CMTARGA]

Bon je ne vais pas vous faire languir plus longtemps je sens une grand impatience de tout savoir ....

Tout d'abord le petit quizz...

Le copain au milieu c'est Ticky HOLGADO qui à l'époque était le secrétaire de Johnny .Je pense que c'est après les exploits "de l'idole des jeunes" au MONTECARLO 67 où il avait couru sur la MUSTANG de FORD FRANCE...Ceci explique cela et son blouson ...
 

[CMTARGA]

Bon maintenant que cette question existentielle est réglée passons ou repassons aux choses sérieuses... 

JS 1

LA GENESE

Construire une voiture de course c'est bien mais encore faut-il en avoir les capacités tant techniques que financières. Si l'entreprise de BTP marche à plein rendement et assure à Guy des revenus confortables, pour se lancer dans l'aventure cela ne suffit pas. Il lui faut des appuis financiers plus conséquents pour l'épauler. Sa carrière de pilote entreprenant lui ouvre les portes de certains industriels à commencer par FORD et BP. La marque à l'ovale bleu lui accorde des subsides en contrepartie de l'usage d'un moteur badgé maison. Le catalogue étant restreint, il s'agira du bloc 4 cylindres de la F2 qui a l'avantage d'être connu, n'équipait-il pas les F2 INTERSPORT, et est dérivé de la série. Cet élément détermine déjà un aspect essentiel de la conception de l'auto. Guy l'imagine avant tout polyvalente, aussi à l'aise sur circuit que sur route, car d'entrée la monoplace a été éliminée. Le but recherché étant également d'entamer la production d'une GT française d'exception, ce qui n'existe plus depuis la disparition des FACEL VEGA de Jean DANINOS. Mais entre le désir et la réalité il y a un gouffre que les capacités limitées de technicien de LIGIER ne peuvent combler. Il s'en ouvre alors à Jean BERNARDET qu'il a côtoyé sur les circuits comme journaliste éminent mais aussi technicien hors pair de part sa formation d'ingénieur. Celui-ci met Guy sur la voie d'un jeunot qui fait ses armes à la soufflerie EIFFEL mais qui s'y ennuie ferme et souhaiterai mener un projet de A à Z. Cet homme rare c'est Michel TETU diplômé de l'ESTACA qui tout de suite adhère au projet de LIGIER et va concevoir la base technique de JS 1.

Celle-ci se caractérise avant toute chose par son châssis poutre, une technique notamment adoptée par Colin CHAPMAN pour ses LOTUS ELAN et EUROPE qui a le mérite de la simplification mais aussi et surtout d'un poids réduit. Ce châssis prévu initialement en acier sera finalement un composé d'aluminium et de polyuréthane, là encore question de poids. Autour de ce châssis, il y aura une carrosserie en fibre de verre. Le moteur sera bien évidemment positionné central et les suspensions seront à double triangulation à l'avant comme à l'arrière. Restait, si je puis dire, le dessin de la robe de la belle. Comme déjà dit, LIGIER voulant une auto polyvalente et élégante, pas question de tout céder à l'aérodynamisme tout en assurant malgré tout un profil efficace pour affronter les hautes vitesses. BERNARDET là aussi intervient et propose à LIGIER de le mettre en rapport avec Pietro FRUA, le célèbre carrossier italien qui a collaboré avec tous les constructeurs. Celui-ci en une soirée à Turin et en présence de notre trio LIGIER-BERNARDET-TETU, dessine les contours principaux de la JS1 ce qui permet très rapidement, un test sur maquette en soufflerie qui se révèle immédiatement efficace tout alliant grâce et élégance comme Guy le souhaitait. Plus de temps à perdre. Guy fixe l'échéance au Salon de l'Auto 1969 où JS 1 doit faire sa première apparition soit dans moins de 12 mois. Ce sera évidemment une course contre la montre mais le pari sera tenu et trônera fièrement sur un stand minuscule dans un recoin de la Porte de Versailles, un magnifique coupé rouge orangé qui grâce à ce plumage ne passa pas inaperçu.

Le fameux châssis poutre base de JS 1


Guy LIGIER et Michel TETU ( de dos ) autour de JS1 en cours de finition


La belle s'expose au salon de Paris 1969

 

[tipo 151]

Jean Bernardet entre Guy et Michel Tetu sur la photo du milieu.

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Bon je ne vais pas vous faire languir plus longtemps je sens une grand impatience de tout savoir ....

Tout d'abord le petit quizz...

Le copain au milieu c'est Ticky HOLGADO qui à l'époque était le secrétaire de Johnny .Je pense que c'est après les exploits "de l'idole des jeunes" au MONTECARLO 67 où il avait couru sur la MUSTANG de FORD FRANCE...Ceci explique cela et son blouson ...
 

C'est bien à lui que je pensais quand je t'ai répondu '' un copain de Johnny''.
Bon comme j'ai bon presque partout à tes quizzzs, qu'est-ce que j'ai gagné ?

[tipo 151]

C'est bizarre comme des essuie-glaces mal conçus et mal positionnés peuvent enlaidir une voiture.
Un peu comme si elle louchait...

[CMTARGA]

Jean Bernardet entre Guy et Michel Tetu sur la photo du milieu.

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C'est bien à lui que je pensais quand je t'ai répondu '' un copain de Johnny''.
Bon comme j'ai bon presque partout à tes quizzzs, qu'est-ce que j'ai gagné ?

Ma sympathie que tu avais déjà .....Bravo pour BERNARDET je ne l'avais pas reconnu ....donc re ma sympathie
 

[CMTARGA]

LES DEBUTS EN COMPETITION

Guy n'aura pas attendu longtemps avant de lancer son bébé dans la course puisque à peine 1 mois après le salon, il inscrit l'unique JS1 existante au Critérium des Cévennes. A priori pas le terrain idéal pour débuter quand on connaît le tracé pour le moins tortueux des routes du coin. Mais comme le dit le patron, autant ne pas attendre pour montrer à tous ce que vaut son enfant. Flanqué de Michèle DUBOSC, voilà Guy qui retrouve les routes des rallyes qu'il n'a plus fréquentées ces dernières années. La JS1 a en tout et pour tout couvert une centaine de kilomètres sur les pistes MICHELIN à LADOUX à côté de CLERMONT quand elle débarque dans le parc concurrents de MONTPELLIER. Inutile de dire que le pari est osé, car si il y a un grave pépin avec ce modèle unique, c'est toute l'entreprise qui est compromise mais cela n'affole guère notre LIGIER qui a la carapace solide. Malgré la météo traditionnellement exécrable de la fin d'automne cévenole, Guy retrouve vite ses automatismes et dès la seconde ES, il pointe dans les 20 premiers et précède même JABOUILLE au volant d'un proto ALPINE A220 identique à ceux du MANS qui sert de référence à la LIGIER mais qui disparaît bien vite. Pour notre duo les ennuis vont bientôt commencer après avoir atteint la 14ème place scratch, soit peu avant la mi-course. Ce sont d'abord des coupures électriques dues à une mauvaise étanchéité du circuit électrique qui privent la LIGIER de tout éclairage de façon intempestive. Un peu gênant en pleine spéciale de nuit.... Puis peu après, un support moteur casse qui entraîne l'abandon. Pas grave l'expérience est concluante. La JS1 tient bien la route et est efficace, bref elle est bien née.

CRITERIUM DES CEVENNES 1969 Un peu fier et heureux Guy


Avec Michèle DUBOSC, les tous premiers pas de l'aventure

[tipo 151]

Jean-Pierre Jabouille et Jean-Claude Guenard sur la grosse Alpine, à conduite à droite, dont nous parle CM :


 

[CMTARGA]

youpiiiiiii

[Tonton Claude]

Ne sachant pas trop à quel moment poster cet essai et la genèse de la JS1 parus dans Sport-Auto, et pensant qu'une fois les compétitions abordées, il serait trop tard, voici donc ces documents.

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Désolé pour la qualité, je n'ai malheureusement pas mieux !

[CMTARGA]

Merci TONTON (ça tombe à pic et ça révèle mes sources.....)

[Duser]

Un  bien beau sujet 
En complément,  un fil  ouvert en 2002
Ligier JS2

https://forums.motorlegend.com/forum/voiture-fran%C3%A7aise/forum-artisans-et-autres-constructeurs-fran%C3%A7ais/21089-ligier-js2#post1306639

[CMTARGA]

Merci DUSER d'avoir rappelé ce fil que j'avoue ne pas avoir recherché ( en 2015 je n'étais pas là....) Le pauvre est tellement émasculé qu'il en reste pas grand chose. J'espère que mon récit comblera cette perte.

[CMTARGA]

Fort de cette expérience, la petite équipe se lance dans la construction d'un second châssis qui va comporter de nombreuses améliorations mais surtout recevoir une motorisation moins pointue que le moteur F2 trop typée piste pour un 1800 cm3 beaucoup plus souple d'utilisation. Ce moteur sera monté dans le châssis N°1 et c'est avec cet équipement que Guy démarre la saison 1970 à l'occasion du meeting d'ALBI au mois de mars où il l'emporte devant une concurrence très clairsemée ne donnant pas un résultat vraiment significatif quoi qu'encourageant. Puis ce sont les essais préparatoires pour les 24 H du MANS. Cette fois LIGIER et son équipe sont dans le grand bain, sous les projecteurs de la presse internationale. Pas question de se louper. C'est le châssis N°2 qui est de sortie. Guy va partager le volant avec Jean-Claude ANDRUET qui dispose déjà d'un palmarès flatteur au MANS bien qu'avant tout rallye-man. Sous une pluie tenace la belle rouge va signer le cinquième meilleur temps entre les mains du pilote parisien certes à 40 secondes de la référence du jour la PORSCHE 917 de Brian REDMAN qui concourt dans une toute autre catégorie avec sa cavalerie de 5000 cm3. Plus significatif la LIGIER a collé plus de 20 secondes à la meilleure PORSCHE 911.

Une semaine plus tard, c'est sur le circuit PAUL RICARD, que l'on retrouve cette fois les deux châssis. Comme je l'ai déjà narré dans mon "carnet 1970", cette toute première manche du nouveau championnat d'Europe des protos 2 litres, était aussi la course inaugurale du tracé provençal. Une belle occasion pour Guy et ses troupes, de se mesurer cette fois à une véritable compétition internationale même si ses coupés ne pouvaient pas réellement lutter avec les agiles protos LOLA, CHEVRON ou ABARTH. Le principe étant toujours le même, montrer à la face du monde que LIGIER existe et est compétitif. De nouveau c'est Jean-Claude ANDRUET comme au MANS, qui sera au volant d'une des deux JS1, Guy bien évidemment étant sur l'autre. Aux essais c'est lui qui réalise un bon 10ème temps, ANDRUET le 16ème sur les 30 participants et de loin les meilleurs GT ou assimilés. Malheureusement la course verra une grosse déconvenue pour les troupes vichyssoises, aucune des deux LIGIER ne verra la ligne d'arrivée, pire l'une et l'autre étant très vite éliminées pour causes mécaniques.

Heureusement 15 jours plus tard sur le brontosaure de MONTHLERY au volant du châssis N°2, Guy l'emporte au nez et à la barbe d'un essaim de LOLA T70, FORD GT40 et autres PORSCHE 906 ou 910 sous les hourras des spectateurs parisiens . Au moins Guy LIGIER a déjà conquis le public, reste à conquérir les victoires qui comptent et notamment LE MANS. En attendant, il dispute encore une course nationale début mai à MAGNY COURS où il finit 3ème et puis arrivent les 24H.

Une bonne performance aux préliminaires du MANS de quoi instaurer la confiance


Deux JS1 au Paul RICARD....


...mais aucune à l'arrivée.


Victoire à MONTHLERY


MAGNY COURS 3ème

[camerat]

Chic je peux aider... A Albi en mars, photo Echappement.

[CMTARGA]

Merci CAMERAT voilà un manque comblé....il y en aura d'autres.