Le site ronronne un peu trop à mon goût aussi pour le secouer un peu, voilà donc un nouveau carnet, cette fois consacré à la saison 1973. Il sera développé sur le même modèle que celui de 1970, la chronologie servant de guide à mes développements et bien sure une fois de plus vous êtes TOUS invités à participer. La lecture c'est bien et ça me fait plaisir, mais quelques commentaires ou photos de votre part c'est TELLEMENT MIEUX....
Maintenant la question qui fâche POURQUOI 1973 ??? ....Tout simplement par ce que j'en avais envie. Pas vous??? De façon plus réaliste, pour moi plusieurs raisons...
La première et comme maintenant vous devez tous le savoir, compte tenu de ma totale partialité ( revendiquée) en faveur de Jackie STEWART, ce fut son ultime saison qui plus est couronnée par son 3ème titre. Une saison comme vous le savez tous également, achevée dans le drame qui le priva de son 100ème GP. Toujours en F1, la lutte fratricide entre les deux pilotes LOTUS ( pardon JPS) au volant de la plus sublime évolution du modèle 72 dans sa superbe parure noir et or, constitue encore pour moi aujourd'hui un souvenir ému, d'autant qu'elle favorisa mon idole....
En protos, je considère la saison 1973 comme l'ultime combat régulier au sommet de la discipline entre deux constructeurs à taille humaine. L'affrontement MATRA/FERRARI, sur le plan technique voyait les chances de l'un et de l'autre au départ strictement équivalentes. Moteur 12 cylindres , barquette typée F1 et basta... Foin de turbo et autres électroniques qui depuis on tout gâché même si c'était inéluctable après la crise du pétrole. Ah oui, celle là aussi date de 73 et elle en a fait des dégâts pour notre sport....
1973 c'est aussi le premier championnat du monde pour les rallyes, certes limité aux seuls constructeurs, mais ce label va recentrer les épreuves dans un calendrier plus structuré donnant une cohérence qui jusque là faisait sérieusement défaut et puis bien sure la Berlinette sera sacrée ...ça aussi justifie mon choix, non ? Enfin comme en 1970 d'autres disciplines ne seront pas oubliées comme la F2 ( et oui....) et aussi les courses américaines...
Bon alors ne perdons pas de temps, d'autant que l'année commence fort, avec l'inoubliable victoire au MONTECARLO du duo, je devrai dire trio, ANDRUET-BICHE et la BERLINETTE ALPINE
19-26 JANVIER
RALLYE MONTECARLO
La 62ème édition du Rallye MONTECARLO ouvre donc l'histoire du Championnat du Monde des Rallyes, discipline qui bizarrement jusque là, malgré le caractère extrêmement international des ses épreuves courus sur tous les continents, n'était pas dotée d'un tel label. Cette édition sera donc marquée par deux évènements majeurs. En premier lieu et comme indiqué dans mon intro par la victoire ALPINE menée par le duo ANDRUET-BICHE, mais aussi par la polémique causée suite à la décision particulièrement injuste de l'organisation d'exclure les 2/3 des participants amateurs, au motif d'une organisation douteuse ayant entraîné pour ces équipages l'annulation pour eux de la fameuse spéciale de BURZZET et en conséquence leur exclusion pure et simple ce qui faillit aboutir au blocage complet de l'épreuve par ces malheureux floués et révoltés à juste titre.
Avant d'en arriver là passons en revue la situation des principaux protagonistes du monde du rallye international et de leur participation à ce nouveau championnat et la première de ses 12 manches. Par rapport à la saison 1970 narrée dans mon carnet précédent, à une seule exception on retrouve les mêmes et cette exception c'est PORSCHE. La firme de Stuttgart suite au relatif échec de la 914/6 sur le terrain du rallye en 1971 a mis un terme à ses participations officielles tout en continuant à soutenir des équipes représentatives de la marque comme SONAUTO en France. Toujours est-il que pour ce MONTECARLO aucun équipage labellisé PORSCHE n'est au départ et ses anciens pilotes à commencer par le double vainqueur de l'épreuve, Bjorn WALDEGAARD ont dû trouver refuge ailleurs tout comme Gérard LARROUSSE. Celui-ci, tout au moins pour l'épreuve monégasque, devra se contenter d'une ALFA-ROMEO GR1 qu'il mènera aisément à la victoire de groupe, alors que le suédois sera pour cette épreuve chez FIAT qui depuis deux saisons a intensifié son effort avec la 124 SPYDER ABARTH devenue une véritable bête de course. FIAT qui du reste à l'occasion de ce rallye engage un des plus forts contingent puisqu'aux côtés du suédois on trouve également au volant de spyders 124, PAGANELLI-PINTO et BARBASIO. Les cousins LANCIA forts de leur titre 1972 et en attendant la STRATOS non encore homologuée, font encore confiance à la traditionnelle FULVIA dans son ultime développement confiée à un trio composé du vainqueur 1972, Sandro MUNARI épaulé par les nordiques KALLSTROM et LAMPINEN. FORD toujours avec ses ESCORT qui ont encore gagné en puissance est là avec les traditionnels MIKKOLA et MAKINEN ( Timo) et DATSUN poursuit avec son volumineux coupé 240Z pour AALTONEN et FALL. Enfin et bien sure, the last but not the least, ALPINE avec son quartet français ANDRUET-DARNICHE-THERIER-NICOLAS complété par le suédois Ove ANDERSSON tous au volant de berlinette 1800 cm3 apparaît bien comme le favori logique à la fois de l'épreuve enfin remportée en 1971 par le suédois et qui a échappé de peu aux bleus en 1972, mais aussi favori du championnat. Voilà pour les principaux protagonistes. A noter la présence également pour cette épreuve de deux R12 GORDINI GRr2 pour RAGNOTTI et le jeune pistard Patrick TAMBAY ( cf une excellente bio...), en groupe 2 où on retrouve également une SIMCA 1000 RALLYE pour FIORENTINO.
Comme de tradition les quelques 270 équipages s'élançaient des 4 coins de l'Europe pour le parcours de concentration qui cette année fera une victime de marque en la personne de Marie-Claude BEAUMONT sur une OPEL ASCONA.
La neige est au rendez-vous de la première spéciale le Col du COROBIN et surprise les ALPINE sont nettement dominées, la meilleure celle d'ANDRUET n'est que 6ème à près de 15 secondes de MUNARI meilleur temps. Toutes les bleues ont été handicapées par des rapports de boites de vitesses inadaptés (??) qu'on s'empresse à l'assistance de remplacer avant d'entamer le parcours commun qui mène les concurrents de MONACO à VALS LES BAINS et retour. Dès lors la logique va retrouver ses droits puisque dès la première ES ( PONT DES MIOLANS) ANDRUET signe le scratch et même si MIKKOLA et sa FORD font encore mine d'être menaçants en se maintenant en tête, les ALPINE sont à ses trousses avec un trio ANDRUET-ANDERSSON-THERIER. Puis arrive LE BURZET, DARNICHE qui porte le N°1 et de ce fait handicapé sur le terrain très enneigé, s'élance alors que la "burle" commence à souffler et très vite il est bloqué par des congères dont lui et ses poursuivants à commencer par WALDEGGARD arriveront à se dépêtrer mais pour ce dernier pas sans conséquence puisque privé de radio il finira par sortir définitivement. Pendant ce temps ANDRUET signe un nouveau scratch mais il ne le sait pas suite à une erreur de chrono ce dont profite MUNARI virtuel leader. Plus loin derrière quelques 150 équipages sont bloqués au départ de la spéciale et les organisateurs pour éviter que le rallye ne prenne trop de retard, décident ni une ni deux de les éliminer purement et simplement. Ceux-ci, à juste titre, s'estimant lésés (vu les prix d'un engagement au MONTECARLO on les comprend....) menacent de bloquer le rallye mais finalement y renonceront. La course reprend avec MUNARI qui se croit leader et attaque au maximum pour préserver son avance et signe le scratch dans St BONNET LE FROID puis le second temps dans St JEAN EN ROYANS devant ANDRUET mais dans la suivante il force le destin et sort de la route pour le compte laissant les ALPINE seules en tête au retour à MONACO, avec ANDRUET leader devant ANDERSSON et NICOLAS bien revenu qui précède MIKKOLA toujours là mais à plus de 3 minutes du leader. THERIER est 5ème alors que manquent également à l'appel PAGANELLI, LAMPINEN et BARBASIO.
Jean-Claude ANDRUET attaque donc la "nuit du Turini" avec 1.44 minutes d'avance sur ANDERSSON et donc sauf incident il a normalement course gagnée. Si le suédois réussit le scratch dans la première des 7 ES de ce parcours complémentaire, il ne reprend que 8 secondes au leader qui se contente de contrôler jusqu'au deuxième des trois passages dans le Turini lorsqu'il heurte une pierre qui entraîne immédiatement une crevaison. Le parisien décide de ne pas s'arrêter pour changer de roue et perd 3 minutes sur ANDERSSON et NICOLAS qui sont maintenant premier et second avec respectivement 1minute et 45 secondes d'avance sur lui. Alors va commencer pour le duo ANDRUET-BICHE une folle remontée qui va tenir tous les passionnés en éveil jusqu'au petit matin et l'arrivée à MONACO. A LA COUILLOLE en plus du scracth le français regagne près de 30 secondes. Puis dans le dernier TURINI le suédois est victime de sa carburation et ne peut rien contre le retour fracassant d'ANDRUET qui reprend la tête pour 15 secondes, la dernière ES ne changera plus rien et c'est à un triplé de berlinette qui entame triomphalement le championnat sous les meilleurs auspices.
ANDRUET-BICHE La victoire à l'arrachée
Maintenant la question qui fâche POURQUOI 1973 ??? ....Tout simplement par ce que j'en avais envie. Pas vous??? De façon plus réaliste, pour moi plusieurs raisons...
La première et comme maintenant vous devez tous le savoir, compte tenu de ma totale partialité ( revendiquée) en faveur de Jackie STEWART, ce fut son ultime saison qui plus est couronnée par son 3ème titre. Une saison comme vous le savez tous également, achevée dans le drame qui le priva de son 100ème GP. Toujours en F1, la lutte fratricide entre les deux pilotes LOTUS ( pardon JPS) au volant de la plus sublime évolution du modèle 72 dans sa superbe parure noir et or, constitue encore pour moi aujourd'hui un souvenir ému, d'autant qu'elle favorisa mon idole....
En protos, je considère la saison 1973 comme l'ultime combat régulier au sommet de la discipline entre deux constructeurs à taille humaine. L'affrontement MATRA/FERRARI, sur le plan technique voyait les chances de l'un et de l'autre au départ strictement équivalentes. Moteur 12 cylindres , barquette typée F1 et basta... Foin de turbo et autres électroniques qui depuis on tout gâché même si c'était inéluctable après la crise du pétrole. Ah oui, celle là aussi date de 73 et elle en a fait des dégâts pour notre sport....
1973 c'est aussi le premier championnat du monde pour les rallyes, certes limité aux seuls constructeurs, mais ce label va recentrer les épreuves dans un calendrier plus structuré donnant une cohérence qui jusque là faisait sérieusement défaut et puis bien sure la Berlinette sera sacrée ...ça aussi justifie mon choix, non ? Enfin comme en 1970 d'autres disciplines ne seront pas oubliées comme la F2 ( et oui....) et aussi les courses américaines...
Bon alors ne perdons pas de temps, d'autant que l'année commence fort, avec l'inoubliable victoire au MONTECARLO du duo, je devrai dire trio, ANDRUET-BICHE et la BERLINETTE ALPINE
19-26 JANVIER
RALLYE MONTECARLO
La 62ème édition du Rallye MONTECARLO ouvre donc l'histoire du Championnat du Monde des Rallyes, discipline qui bizarrement jusque là, malgré le caractère extrêmement international des ses épreuves courus sur tous les continents, n'était pas dotée d'un tel label. Cette édition sera donc marquée par deux évènements majeurs. En premier lieu et comme indiqué dans mon intro par la victoire ALPINE menée par le duo ANDRUET-BICHE, mais aussi par la polémique causée suite à la décision particulièrement injuste de l'organisation d'exclure les 2/3 des participants amateurs, au motif d'une organisation douteuse ayant entraîné pour ces équipages l'annulation pour eux de la fameuse spéciale de BURZZET et en conséquence leur exclusion pure et simple ce qui faillit aboutir au blocage complet de l'épreuve par ces malheureux floués et révoltés à juste titre.
Avant d'en arriver là passons en revue la situation des principaux protagonistes du monde du rallye international et de leur participation à ce nouveau championnat et la première de ses 12 manches. Par rapport à la saison 1970 narrée dans mon carnet précédent, à une seule exception on retrouve les mêmes et cette exception c'est PORSCHE. La firme de Stuttgart suite au relatif échec de la 914/6 sur le terrain du rallye en 1971 a mis un terme à ses participations officielles tout en continuant à soutenir des équipes représentatives de la marque comme SONAUTO en France. Toujours est-il que pour ce MONTECARLO aucun équipage labellisé PORSCHE n'est au départ et ses anciens pilotes à commencer par le double vainqueur de l'épreuve, Bjorn WALDEGAARD ont dû trouver refuge ailleurs tout comme Gérard LARROUSSE. Celui-ci, tout au moins pour l'épreuve monégasque, devra se contenter d'une ALFA-ROMEO GR1 qu'il mènera aisément à la victoire de groupe, alors que le suédois sera pour cette épreuve chez FIAT qui depuis deux saisons a intensifié son effort avec la 124 SPYDER ABARTH devenue une véritable bête de course. FIAT qui du reste à l'occasion de ce rallye engage un des plus forts contingent puisqu'aux côtés du suédois on trouve également au volant de spyders 124, PAGANELLI-PINTO et BARBASIO. Les cousins LANCIA forts de leur titre 1972 et en attendant la STRATOS non encore homologuée, font encore confiance à la traditionnelle FULVIA dans son ultime développement confiée à un trio composé du vainqueur 1972, Sandro MUNARI épaulé par les nordiques KALLSTROM et LAMPINEN. FORD toujours avec ses ESCORT qui ont encore gagné en puissance est là avec les traditionnels MIKKOLA et MAKINEN ( Timo) et DATSUN poursuit avec son volumineux coupé 240Z pour AALTONEN et FALL. Enfin et bien sure, the last but not the least, ALPINE avec son quartet français ANDRUET-DARNICHE-THERIER-NICOLAS complété par le suédois Ove ANDERSSON tous au volant de berlinette 1800 cm3 apparaît bien comme le favori logique à la fois de l'épreuve enfin remportée en 1971 par le suédois et qui a échappé de peu aux bleus en 1972, mais aussi favori du championnat. Voilà pour les principaux protagonistes. A noter la présence également pour cette épreuve de deux R12 GORDINI GRr2 pour RAGNOTTI et le jeune pistard Patrick TAMBAY ( cf une excellente bio...), en groupe 2 où on retrouve également une SIMCA 1000 RALLYE pour FIORENTINO.
Comme de tradition les quelques 270 équipages s'élançaient des 4 coins de l'Europe pour le parcours de concentration qui cette année fera une victime de marque en la personne de Marie-Claude BEAUMONT sur une OPEL ASCONA.
La neige est au rendez-vous de la première spéciale le Col du COROBIN et surprise les ALPINE sont nettement dominées, la meilleure celle d'ANDRUET n'est que 6ème à près de 15 secondes de MUNARI meilleur temps. Toutes les bleues ont été handicapées par des rapports de boites de vitesses inadaptés (??) qu'on s'empresse à l'assistance de remplacer avant d'entamer le parcours commun qui mène les concurrents de MONACO à VALS LES BAINS et retour. Dès lors la logique va retrouver ses droits puisque dès la première ES ( PONT DES MIOLANS) ANDRUET signe le scratch et même si MIKKOLA et sa FORD font encore mine d'être menaçants en se maintenant en tête, les ALPINE sont à ses trousses avec un trio ANDRUET-ANDERSSON-THERIER. Puis arrive LE BURZET, DARNICHE qui porte le N°1 et de ce fait handicapé sur le terrain très enneigé, s'élance alors que la "burle" commence à souffler et très vite il est bloqué par des congères dont lui et ses poursuivants à commencer par WALDEGGARD arriveront à se dépêtrer mais pour ce dernier pas sans conséquence puisque privé de radio il finira par sortir définitivement. Pendant ce temps ANDRUET signe un nouveau scratch mais il ne le sait pas suite à une erreur de chrono ce dont profite MUNARI virtuel leader. Plus loin derrière quelques 150 équipages sont bloqués au départ de la spéciale et les organisateurs pour éviter que le rallye ne prenne trop de retard, décident ni une ni deux de les éliminer purement et simplement. Ceux-ci, à juste titre, s'estimant lésés (vu les prix d'un engagement au MONTECARLO on les comprend....) menacent de bloquer le rallye mais finalement y renonceront. La course reprend avec MUNARI qui se croit leader et attaque au maximum pour préserver son avance et signe le scratch dans St BONNET LE FROID puis le second temps dans St JEAN EN ROYANS devant ANDRUET mais dans la suivante il force le destin et sort de la route pour le compte laissant les ALPINE seules en tête au retour à MONACO, avec ANDRUET leader devant ANDERSSON et NICOLAS bien revenu qui précède MIKKOLA toujours là mais à plus de 3 minutes du leader. THERIER est 5ème alors que manquent également à l'appel PAGANELLI, LAMPINEN et BARBASIO.
Jean-Claude ANDRUET attaque donc la "nuit du Turini" avec 1.44 minutes d'avance sur ANDERSSON et donc sauf incident il a normalement course gagnée. Si le suédois réussit le scratch dans la première des 7 ES de ce parcours complémentaire, il ne reprend que 8 secondes au leader qui se contente de contrôler jusqu'au deuxième des trois passages dans le Turini lorsqu'il heurte une pierre qui entraîne immédiatement une crevaison. Le parisien décide de ne pas s'arrêter pour changer de roue et perd 3 minutes sur ANDERSSON et NICOLAS qui sont maintenant premier et second avec respectivement 1minute et 45 secondes d'avance sur lui. Alors va commencer pour le duo ANDRUET-BICHE une folle remontée qui va tenir tous les passionnés en éveil jusqu'au petit matin et l'arrivée à MONACO. A LA COUILLOLE en plus du scracth le français regagne près de 30 secondes. Puis dans le dernier TURINI le suédois est victime de sa carburation et ne peut rien contre le retour fracassant d'ANDRUET qui reprend la tête pour 15 secondes, la dernière ES ne changera plus rien et c'est à un triplé de berlinette qui entame triomphalement le championnat sous les meilleurs auspices.
ANDRUET-BICHE La victoire à l'arrachée
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