Pour commencer vous me permettrez un GRAND COUP DE GUEULE
Devant l’apathie générale qui règne ici, je me vois contraint de reprendre la plume, car mise à part le brave DUSER qui s’ingénie à poster régulièrement pour sauver un temps soit peu la vie de ce forum , les autres je ne vous félicite vraiment pas. Même la nomination du circuit des 24H comme monument préféré des français n’a soulevé aucun enthousiasme de votre part …Alors , j’espère que cette nouvelle bio vous animera un tant soit peu, mais peut être suis-je d’un optimisme béat ?? Détrompez moi et réveillez vous, les CAMERAT-TIPO-P4-INDY-P4-PAPY-RB29-SEBASTIEN-TON TON CLAUDE etc etc... sans parler de la CANETTE qui se fait de plus en plus discret malheureusement!!!!
Après mes longs récits précédents et avant d’attaquer un autre gros morceau ( si je ne suis pas dégoûté…), j’ai ressenti le besoin impérieux de faire court et les brèves vie et carrière d’Ignazio GIUNTI correspondaient à cet objectif. Mais en analysant un peu plus le sujet, et surtout en découvrant que plus de 50 ans après, la passion des italiens pour ce pilote était toujours aussi vive, je me suis vite rendu compte que cet aspect purement égoïste et matériel de ma part, laissait vite place à un intérêt particulier qui mérite largement qu’on se penche sur la carrière et le palmarès de ce pilote.
Tout d’abord, en à peine 10 saisons de compétition, il est passé d’une banale petite berline de Monsieur Tout le Monde à une FERRARI F1, là où à l’époque, seul un long cheminement, passant par tous les stades de la compétition, permettait d’accéder à ce Graal. Encore plus fort, avant de glisser ses fesses dans le baquet de la F1 de Maranello, il n’était même pas monté dans une FERRARI de course avant le 1e r janvier de cette année 1970 qui le voyait débuter dans la Scuderia et il n’avait jamais réellement piloté une monoplace de sa vie. Je ne crois pas, qu’il y ait beaucoup de précédents équivalents dans la longue histoire de la Scuderia.
Qu’est-ce qui a pu pousser, l’ineffable Commendatore à donner sa confiance à ce niveau, à un garçon aussi inexpérimenté alors qu’avec la F1 312B, son écurie retrouvait enfin le chemin du succès au point de viser les titres 1970. Pour ma part, j’aurai tendance à penser que la personnalité d’Ignazio, en plus de son talent, y est pour quelque chose, comme ce sera le cas pour un Gilles VILLENEUVE quelques années plus tard. A l’inverse du canadien, de par ses origines de la haute vieille noblesse italienne, GIUNTI, était un modèle de réserve et de bonne éducation, tant derrière un volant qu’en public, donnant de lui une image du gendre parfait à l’inverse de celui qui était son rival de l’époque pour piloter la seconde F1 de la Scuderia, l’exubérant et démonstratif Clay REGAZZONI.
A ce titre Ignazio était le digne héritier d’autres anciens de la Scudieria, comme les TARUFFI-MUSSO-VILLORESI ou Alfonso DE PORTAGO et enfin Lodovico SCARFIOTTI, mêlant vitesse, efficacité et élégance naturelle. Une autre particularité d’Ignazio, est qu’il n’a pratiquement jamais piloté autre chose que des voitures italiennes tout au long de sa carrière. Est-ce par nationalisme ou du fait des circonstances qu’il en fut ainsi ? Et puis bien sûr il y a le drame de BUENOS AIRES qui donne à ce pilote une dimension particulière et à ce titre, j’indique tout de suite que je ne prendrai aucune position au regard des circonstances de l’accident qui lui coûta la vie. Non pas que je ne le veuille pas, mais tout simplement que ce n’est ici ni mon but, ni ma volonté, chacun étant libre de son jugement à ce propos. Sur ce point, j’indique immédiatement que mon récit s’arrêtera sur la grille de départ de ces tragiques 1000 kms de BUENOS AIRES courus le 10 janvier 1971, soit exactement 10 ans, 6 mois et 15 jours après la toute première victoire d’Ignazio en automobile au Rallye des DOLOMITES.
Rien ne laissait présager que le jeune GIUNTI deviendrait pilote de course. Né à Rome en 1939 ( même si il déclara au début de sa carrière être natif de 1941?) , d’une mère descendante de la noblesse calabraise, le moins que l’on puisse dire, c’est que sa famille vit dans une certaine opulence. Pour autant ce n’est pas auprès d’elle qu’il recevra un soutient quelconque pour assouvir sa passion de la course bien au contraire. Certes à 20 ans il est déjà propriétaire d’une ALFA ROMEO GULIETTA TI qui va lui permettre de débuter en cachette de ses parents, à l’occasion de la course de côte FRASCATI-TUSCOLO à une centaine de kilomètres de Rome au printemps 1961 où il finit 3ème de sa catégorie. En juillet toujours avec sa GULIETTA bleue nuit et en compagnie d’un ami d’enfance comme co-pilote, il s’inscrit au Rallye des DOLOMITES, comptant pour le championnat national, qu’il termine à la 15ème place au général et remporte sa catégorie. Toujours avec sa GIULETTA à la quelle il va rester fidèle longtemps, il dispute encore 4 courses de côte italiennes dont la fameuse TRENTO BONDONE où il se classe second de sa catégorie et début 1962, il dispute le RALLYE DES FLEURS ( qui va devenir le SAN REMO) où il remporte à nouveau sa catégorie.
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