Allez en cette période de confinement puisqu'on a encore un peu de temps une petite bio vite fait bien fait ....
Georges "Johnny" SERVOZ-GAVIN: Le REBEL
En publiant cette photo dans mon carnet 1970, j'ai été surpris par l'attitude tragique et pathétique de SERVOZ à l'occasion du GP de MONACO. Lui qu'on disait désinvolte et superficiel, semble ici terriblement affecté par la profondeur de sa désillusion et sa destiné qu'il sait définitive...Il ne pilotera plus, sa vie passée vient de basculer et tout un monde s'effondre...Cela ne l'empêchera pas quelques heures plus tard de fêter dignement et généreusement, en stricte conformité avec sa réputation, sa non qualification qui débouchera quelques jours plus tard, par l'annonce de sa retraite prématurée au mépris des convenances et bien séances régnant déjà dans le milieu du sport professionnel en clamant haut et fort qu'il a la frousse et qu'il en assez vu. Contradiction? Oui et le bonhomme en était plein, capable d'un professionnalisme certain qui l'a mené au sommet du sport auto, mais aussi d'un manque d'implication qui avant cette étape finale lui a bien souvent joué des tours .Voilà pourquoi, fort de cette personnalité ambiguë mais oh combien attachante, surtout à l'heure actuelle des champions policés et standardisés, j'ai eu envie de narrer rapidement la vie et la courte carrière de ce bel âtre que rien à priori ne destinait à devenir pilote de course et qui aurait pu en ce mois de mai 1968, 10 ans pile après Maurice TRINTIGNANT, être le second pilote français a remporté le GP de MONACO F1. Là où son étoile a brillé au firmament et deux ans plus tard, là où elle s'est définitivement éteinte. Drôle de destin. Et puis raconter SERVOZ c'est aussi le récit d'un grande partie de l'épopée MATRA qui minot ou adolescent nous a tant fait rêver...alors pourquoi s'en priver.
Né le 18 janvier 1942 à Grenoble où ses parents tenaient un bar, Johnny ne poussa pas bien loin ses études puisque son destin était là qui s'imposait à lui, la reprise du bar familial....Oui mais voilà le garçon, comme lui même l'a écrit dans son bouquin "Mes excès de vitesse", par son physique avenant et sa gouaille, se pensait fait pour une toute autre vie, faite de conquêtes féminines et d'aventures sulfureuses bien loin des rues tristes et grises de la capitale du Dauphiné. Sa belle gueule et sa débrouillardise l'amèneront rapidement à fréquenter la "jet set" grenobloise qui, bien que ses origines et sa fortune en soit très éloignées, l'accueillera un peu comme le bouffon distrayant les soirées huppées. A cette occasion il rencontrera l'âme soeur et fortunée qui lui permettra ses premiers ébats automobilistiques en lui en donnant les moyens financiers, mais aussi et surtout l'homme qui fera de lui un pilote, la vedette locale des Rallyes, René TRAUTMANN. Celui-ci ayant repéré à l'occasion de virés nocturnes sur les routes alpestres environnantes, que le gaillard a un bon coup de volant, lui conseille de s'inscrire à l'école WINFIELD de Magny-Cours qui en 1963 vient d'ouvrir. Mais comme notre homme est de nature rebelle, le côté scolaire l'ennuyant vite, il laisse tomber en cours de route tout en ayant pris conscience de ses possibilités. Grâce à la magnificence de son épouse, il achète une VOLVO d'occasion avec laquelle il dispute quelques rallyes avec quelques coups d'éclats comme au Bordeaux-Sud Ouest de 1963 où il réussit à devancer Bernard CONSTEN ce qui lui vaut d'être repéré par les dirigeants du Dauphiné pour l'opération FORD JEUNESSE. Nous somme en 1964 et cette expérience avec la LOTUS SEVEN malgré le peu de résultats, le convint que la piste est faite pour lui. Grâce à TRAUTMANN, il est également contacté par CITROEN pour épauler sur une DS officielle, le jeune Jean-François PIOT à la Coupe des Alpes où ils abandonneront ce qui n'empêche pas qu'il dispute le MONTECARLO 1965 cette fois avec Jean-Claude OGIER toujours avec une DS. Voilà la carrière de Georges SERVOZ-GAVIN est lancée maintenant racontons la.
Georges "Johnny" SERVOZ-GAVIN: Le REBEL
En publiant cette photo dans mon carnet 1970, j'ai été surpris par l'attitude tragique et pathétique de SERVOZ à l'occasion du GP de MONACO. Lui qu'on disait désinvolte et superficiel, semble ici terriblement affecté par la profondeur de sa désillusion et sa destiné qu'il sait définitive...Il ne pilotera plus, sa vie passée vient de basculer et tout un monde s'effondre...Cela ne l'empêchera pas quelques heures plus tard de fêter dignement et généreusement, en stricte conformité avec sa réputation, sa non qualification qui débouchera quelques jours plus tard, par l'annonce de sa retraite prématurée au mépris des convenances et bien séances régnant déjà dans le milieu du sport professionnel en clamant haut et fort qu'il a la frousse et qu'il en assez vu. Contradiction? Oui et le bonhomme en était plein, capable d'un professionnalisme certain qui l'a mené au sommet du sport auto, mais aussi d'un manque d'implication qui avant cette étape finale lui a bien souvent joué des tours .Voilà pourquoi, fort de cette personnalité ambiguë mais oh combien attachante, surtout à l'heure actuelle des champions policés et standardisés, j'ai eu envie de narrer rapidement la vie et la courte carrière de ce bel âtre que rien à priori ne destinait à devenir pilote de course et qui aurait pu en ce mois de mai 1968, 10 ans pile après Maurice TRINTIGNANT, être le second pilote français a remporté le GP de MONACO F1. Là où son étoile a brillé au firmament et deux ans plus tard, là où elle s'est définitivement éteinte. Drôle de destin. Et puis raconter SERVOZ c'est aussi le récit d'un grande partie de l'épopée MATRA qui minot ou adolescent nous a tant fait rêver...alors pourquoi s'en priver.
Né le 18 janvier 1942 à Grenoble où ses parents tenaient un bar, Johnny ne poussa pas bien loin ses études puisque son destin était là qui s'imposait à lui, la reprise du bar familial....Oui mais voilà le garçon, comme lui même l'a écrit dans son bouquin "Mes excès de vitesse", par son physique avenant et sa gouaille, se pensait fait pour une toute autre vie, faite de conquêtes féminines et d'aventures sulfureuses bien loin des rues tristes et grises de la capitale du Dauphiné. Sa belle gueule et sa débrouillardise l'amèneront rapidement à fréquenter la "jet set" grenobloise qui, bien que ses origines et sa fortune en soit très éloignées, l'accueillera un peu comme le bouffon distrayant les soirées huppées. A cette occasion il rencontrera l'âme soeur et fortunée qui lui permettra ses premiers ébats automobilistiques en lui en donnant les moyens financiers, mais aussi et surtout l'homme qui fera de lui un pilote, la vedette locale des Rallyes, René TRAUTMANN. Celui-ci ayant repéré à l'occasion de virés nocturnes sur les routes alpestres environnantes, que le gaillard a un bon coup de volant, lui conseille de s'inscrire à l'école WINFIELD de Magny-Cours qui en 1963 vient d'ouvrir. Mais comme notre homme est de nature rebelle, le côté scolaire l'ennuyant vite, il laisse tomber en cours de route tout en ayant pris conscience de ses possibilités. Grâce à la magnificence de son épouse, il achète une VOLVO d'occasion avec laquelle il dispute quelques rallyes avec quelques coups d'éclats comme au Bordeaux-Sud Ouest de 1963 où il réussit à devancer Bernard CONSTEN ce qui lui vaut d'être repéré par les dirigeants du Dauphiné pour l'opération FORD JEUNESSE. Nous somme en 1964 et cette expérience avec la LOTUS SEVEN malgré le peu de résultats, le convint que la piste est faite pour lui. Grâce à TRAUTMANN, il est également contacté par CITROEN pour épauler sur une DS officielle, le jeune Jean-François PIOT à la Coupe des Alpes où ils abandonneront ce qui n'empêche pas qu'il dispute le MONTECARLO 1965 cette fois avec Jean-Claude OGIER toujours avec une DS. Voilà la carrière de Georges SERVOZ-GAVIN est lancée maintenant racontons la.
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