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Lorenzo bandini

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  • 20200514_223431.jpg 
    Dernière modification par tipo 151, 14 mai 2020, 21h40.

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    • A la sortie de l'ancienne gare ?

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      • Merci CMTARGA d'enrichir avec ces photos magnifiques ces textes.

        Oui cétait courant à l'époque de parler de la descente de la gare vers la station Hairpin. Depuis on parle plutôt de l'épingle du Loews.

        Cet hôtel remplacé actuellement par le 4 étoiles Fairmont 
        12 Avenue des Spélugues, 98000 Monaco
        Dernière modification par prosto, 15 mai 2020, 12h59.

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        • J'ai fait une petite enquête concernant les gares dans la principauté. Il existait au début du 20è siècle 2 gares. La gare de Monte-Carlo et celle de Monaco. La gare qui nous intéresse est celle de Monte-Carlo. Voir le plan. Elle était à la place de l'hôtel du Loews. Dont le nom de la descente vers la gare.





           
          Dernière modification par prosto, 15 mai 2020, 13h35.

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          • Elle était belle cette gare de Monaco, dommage de l'avoir détruite.





            Avant c'était mieux

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            • Oui Camerat elle était belle à cette époque ! Mais cette ligne a été supprimée et remplacée par les voitures. Et la gare par un hôtel et des habitations qui ne sont pas des HLM !!!

              2 photos aujourd'hui et une qui concerne le remplacement de la ligne de Chemin de fer par le boulevard Larvatto qui passe sous un tunnel qu ressort au même niveau que celui du circuit à côté.





              Dernière modification par prosto, 15 mai 2020, 18h39.

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              • Après cet apparté retour à la suite du GP.

                L’autre Ecossais n’est pas en reste. Au sixième tour, Stewart passe Denny Hulme, et commence à creuser un léger écart. Va-t-il rééditer son exploit de l’année précédente ? La démonstration de Stewart ne durera qu’une dizaine de tours : au quinzième tour, il abandonne sur panne de sa boite de vitesses. La course prend alors une configuration plus stable : Hulme est en tête, suivi à une quinzaine de secondes par Bandini, talonné par Surtees, lui-même suivi de très près par McLaren. Tandis que derrière, Clark continue sa remontée et pointe en septième position.

                A ce moment, comme souvent dans les courses automobiles, s’installe une dramaturgie, dont les principaux acteurs sont ici Bandini et Clark. Bandini commence à accentuer son effort, et soudain l’écart avec Hulme se met à diminuer. La foule est haletante : la Ferrari va-t-elle revenir, et faire la jonction ? Mais il y a aussi Clark, qui continue sa démonstration. Au 30ème tour, Surtees a abandonné, ce qui met Clark en 4ème position, juste derrière Bruce McLaren qui a lui-même Bandini en ligne de mire, ce dernier réduisant progressivement son écart sur le leader. La course est passionnante ; rien n’est en encore joué.

                Au 43ème tour, au moment où il s’apprête à attaquer McLaren, Clark doit renoncer à son tour, victime d’un bris de suspension au virage du Bureau de Tabac qui précipite sa Lotus sur le mur. Après avoir aidé les commissaires à ranger sa voiture sur le bas-côté, et ramasser quelques débris jonchant la piste, il rejoint son stand à pied sous les acclamations de la foule, avec la consolation du meilleur tour en course.

                A la mi-course, la succession des abandons a déjà singulièrement clarifié la situation : parmi les favoris, Brabham, Gurney, Stewart, Surtees, Clark ne sont plus là. Hulme caracole en tête, avec 7-8 secondes d’avance sur Bandini. Puis viennent McLaren, Amon, et Hill. C’est alors qu’intervient un nouveau facteur déterminant dans la lutte entre les deux hommes de tête : le dépassement des attardés. Facteur d’autant plus crucial sur un circuit sinueux comme Monaco : pour peu que la voiture de tête rejoigne le retardataire au mauvais endroit, dans un enchaînement sinueux qui ne permet pas les dépassements, et ce peut-être plusieurs secondes de perdues. Encore faut-il aussi que le retardataire soit attentif à ce qui se passe derrière lui, qu’il ne soit pas en train de « faire sa course », à la lutte avec un autre concurrent, et surtout qu’il fasse preuve de bonne volonté.

                Il est temps ici de rétablir une vérité ; et de faire taire la calomnie. Les hommes de tête vont rattraper la Lotus de Graham Hill. Ce dernier a-t-il volontairement retardé Bandini dans sa poursuite de Denny Hulme ? C’est l’accusation qu’ont portée certains journalistes italiens à l’encontre du pilote britannique, évoquant une sorte de règlement de compte à distance après l’incident de Mexico trois ans auparavant. Graham Hill aurait « rendu la monnaie de sa pièce » à Bandini, ruinant la course-poursuite que ce dernier avait engagée avec Hulme. Bien des années plus tard, cette thèse a été reprise dans un documentaire de la RAI qui peut être consulté sur Youtube. Nous avons consulté avec attention la retransmission télévisée de cette course.


                L’épisode se situe entre le 58ème et le 62ème tour. Au 58ème tour, quand Hulme passe Graham Hill, il y a 8-9 secondes entre Hulme et Bandini au virage du Gazomètre. Quand Bandini rattrape Hill à la fin du 61ème tour, il est à 10 secondes de Hulme, toujours au virage du Gazomètre. Au début du 62ème tour, il est dans les roues de Hill à la fin de la ligne droite des stands, et il le dépasse rapidement un peu plus loin entre Beau Rivage et Casino. L’écart avec Hulme est alors de 11 secondes à Mirabeau. Certes, l’écart s’est légèrement creusé, mais une chose est sûre : Graham Hill ne s’est livré à aucune obstruction.
                La retransmission télévisée entre le 58ème et le 62ème tour, quand Hulme et Bandini prennent un tour à Graham Hill. On remarque l’extraordinaire aisance de Denny Hulme, qui semble se promener. La retransmission est interrompue environ trente secondes durant le 61ème tour en raison de l’arrivée du tiercé qui est diffusée en direct quoi qu’il arrive. A l’époque, on ne plaisantait pas avec l’arrivée du tiercé.

                 

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                • Et c'est que le Tiercé ça en fait des sous....pour l'Etat  

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                  • C'est toujours le cas !

                    Vers le 65ème tour, Bandini commence progressivement à lâcher prise. Petit à petit, l’écart recommence à se creuser : 15 secondes au 70ème tour. Au même moment, McLaren s’arrête à son stand, laissant la troisième place à Chris Amon. En tête, Denny Hulme maîtrise la course, avec une incroyable aisance, aidé il est vrai par une voiture parfaite pour la circonstance. « Ma voiture était la meilleure du plateau, parfaitement équilibrée Elle survirait un peu mais son comportement était vraiment extraordinaire grâce à sa légèreté. Je n’avais presque pas besoin de tourner le volant et je pouvais la diriger à l’accélérateur. » déclara-t-il après la course. A l’évidence, Bandini ne peut pas en dire autant et commence à montrer des signes de fatigue. Bien des années plus tard, Giulio Borsari se souvenait : « il était arrivé à 7 secondes du leader, Denny Hulme. Il donnait l’impression de pouvoir le rattraper. A chaque passage devant les stands, nous lui faisions des signes et il nous répondait.

                    Puis, soudain, il a cessé de nous répondre. Il pilotait la tête inclinée vers l’avant, comme s’il dormait. Il était clairement victime d’un écroulement physique. Il fallait l’arrêter ! Mais on n’arrête pas un pilote qui a accompli une telle remontée et qui se retrouve deuxième, à quelques centaines de mètres du leader. Ce n’était pas une décision facile à prendre pour le directeur sportif, Franco Lini. On le laissa donc continuer ainsi. Ce qui devait arriver arriva. »


                    Dans le stand Ferrari, on ne se fait plus d’illusions. Après tout, finir aux deuxième et troisième, ce n’est pas si mal même si on espérait plus. Franco Lini a montré le panneau SLOW à Bandini. Au 80ème tour, il y a 20 secondes d’écart. Bandini a ralenti, tout simplement parce qu’il est épuisé. C’est visible à l’œil nu : ses zones de freinage varient d’un tour à l’autre, ses trajectoires sont changeantes, il manque des changements de vitesses. Phil Hill apporte son témoignage : « à la fin du 81ème tour, il était en train de craquer, déjà un peu « en vrac » après le Gazomètre à l’entrée de la ligne droite des stands. »

                    Margherita a une dernière vision de son mari passant devant les stands à l’amorce du 82ème tour (10). Elle ne voit pas ce que lui indiquent les panneauteurs de l’équipe, mais en réponse, elle le voit lâcher brièvement les deux mains de son volant, et les lever au ciel, probablement en signe d’exaspération et d’impuissance dans sa poursuite de Denny Hulme : il ne peut pas aller plus vite. Surtout, il est épuisé. Pourtant, il n’abandonne pas. A la sortie du tunnel, plusieurs témoins ont l’impression que la Ferrari va encore plus vite que d’habitude. Trop vite ? les freins commencent-t-ils à donner des signes de fatigue ? La Ferrari heurte le pilonne gauche de la chicane *.
                    Il est 17 heures 10, ce dimanche 7 mai 1967.

                    René Fiévet et Jean-Paul Orjebin extrait du livre de Franco Lini « Addio Bandini ».

                    *Victime d’un malaise ? Piste jamais évoquée.

                     

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                    • Merci PROSTO 

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                      • C'est avec plaisir CMTARGA. Il y a une suite qui s'intitule "Il est 17 heures 10" qui est passionnante.

                        Quelques photos.



                        Avec Franco Lini



                        Au départ
                         
                        Dernière modification par prosto, 17 mai 2020, 11h05.

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                        • Alors n'hésite pas....

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                          • Bonsoir, merci pour la dernière partie du récit que je ne connaissais pas.

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                            • Voici la 4è partie. Merci à toi ferrari p4 !

                              Quinze secondes…

                              …dix-huit secondes, vingt, vingt-cinq. Les aiguilles du chronomètre continuent de tourner, implacables, indifférentes. Dans la courbe, plus loin, personne ne bouge. Seulement ce silence vibrant, absurde. Il semblerait que le circuit soit soudainement déserté ; que les voitures rouges et vertes et le hurlement de leurs moteurs n’ont jamais existé. La voiture de Hulme est passée devant le stand il y a une trentaine de secondes, elle est loin maintenant, oubliée. La piste est vide, l’asphalte tremble légèrement dans la chaleur paresseuse de ce dimanche de mai. L’on n’entend que le bourdonnement léger de la foule. Depuis les gradins, les spectateurs se penchent en avant, tout le monde regarde, au loin, à la recherche d’une voiture qui n’arrive pas. Dans ce silence oppressant, le son saturé d’un transistor provient des tribunes, il est poussé à fond, il paraît très fort dans ce silence vide et immobile. Puis il se tait, brusquement.

                              Les aiguilles des chronomètres sont les seules à bouger, leur tic-tac est fort, il pénètre dans la tête de ceux qui le serrent d’une main nerveuse. Un tic-tac de plus en plus fort, martelant et tragique.

                              Margherita Bandini lève les yeux du cadran pour regarder une nouvelle fois le virage. Puis elle lève la tête et cherche du regard le Directeur sportif. Franco Lini a glissé une main dans son col pour l’écarter, comme s’il avait soudainement très chaud, comme si la température devenait insupportable. D’un mouvement de la tête, il regarde toutes ces mains serrées sur les chronos, chacune de ces paires d’yeux qui s’interrogent et qui attendent une réponse de sa part.


                              Marie-Annick

                              Il y a toujours beaucoup de monde dans un stand pendant une course. Les mécaniciens ne sont qu’un des éléments d’une sorte de chorégraphie, D’autres personnages forment ce ballet : il y a les épouses des pilotes, les amis du patron, des photographes avec leur Leica suspendus au cou, des jeunes filles en jeans. Tous ont un chronomètre. La course est ressentie à travers le tic-tac qui fait vibrer la paume de votre main. Marie-Annick (3) est la plus nerveuse. « Que se passe-t-il ? » (En français dans le texte), demande-t-elle en montrant son chronomètre. Personne ne lui répond. Elle tapote l’épaule de Franco Lini. Il ne se tourne même pas. Marie-Annick est très douée pour prendre les temps, elle sait tout du monde de la course. Elle est l’amie de tous les pilotes, elle va de circuit en circuit. Elle a une passion intense pour ce sport. Le clan Ferrari, c’est sa maison. Il n’y a aucune raison précise qui justifie qu’elle soit là, dans les stands. Mais sa présence est devenue une évidence, c’est comme ça. « Que se passe-t-il ? », répète-t-elle de nouveau, en français.

                              « Mais que fait donc Lorenzo ? »

                              Francesco Ferrari, un monsieur déjà âgé, fort et élégant, chuchote. « Mais que fait donc Lorenzo ? » Il dit cela d’une voix basse et hésitante. Il est le propriétaire d’un grand hôtel de luxe à Rome. C’est un client et pilote amateur de Ferrari, mais surtout un tifosi fidèle de la Scuderia qui ne manque jamais une course où les voitures de Maranello sont en piste. « Pourquoi ne passe-t-il pas ? » ajoute-t-il, se penchant hors du stand pour essayer de voir quelque chose au loin ; mais les épaules massives de deux mécaniciens devant lui l’en empêchent. Giorgio Scarlatti se tient debout sur un tas de pneus. Lui aussi regarde au loin. Il regarde, étonné par le silence qui a envahi la piste. Un peu plus loin, Ludovico Scarfiotti est figé, le regard dans le vide, distingué, élégant dans son complet de gentleman en villégiature.

                              Un photographe lui demande quelque chose. Il ne l’entend pas. Dans un coin, frêle, timide, la femme de Chris Amon. Une jeune femme douce et blonde, venue avec lui de leur Nouvelle-Zélande natale. Il y a tellement de monde devant elle qu’elle ne voit même pas la piste. Elle a l’air effrayé, elle ne comprend pas bien ce qui se passe, mais une chose est certaine, elle a peur.
                               

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                                Regard perdu, Margherita, cherche un soutien dans ce lieu clos et rassurant. Elle est toujours assise sur sa chaise haute d’où elle n’a pas bougé depuis le moment où Chiron a baissé le drapeau du départ. Elle regarde toujours son chronomètre. Elle se penche vers lui, espérant y trouver une réponse à l’angoisse qui l’étreint et qui augmente. Elle lève à nouveau les yeux vers la piste. Un nuage noir, un nuage de fumée noire s’élève lentement derrière la tribune. Il est loin, peut-être un kilomètre, peut-être plus. Il est lourd, il monte lentement en s’effilochant dans le ciel pur. Tout le monde le voit. La foule dans les tribunes ondule en formant des vagues. Un bruissement confus devient de plus en plus fort. Margherita porte la main à son front, en visière. Le regard au loin. L’autre main serre toujours le chronomètre. Maintenant tout le monde est debout, dans les tribunes comme dans les stands.


                                Franco Lini

                                Le bruit d’un moteur monte du bas de la courbe. Une voiture rouge. Elle passe vite : c’est Amon. L’inquiétude est totale : cette fumée signifie qu’il est arrivé quelque chose à Bandini. Au milieu de tous ces visages, Franco Lini croise les yeux de Pignatti. Son regard en dit long ; en une fraction de seconde, Lini a compris. Pignatti est un vieux mécanicien de Ferrari, il est l’homme qui a suivi des centaines et des centaines de courses. C’est un peu le factotum de la Scuderia : il conduit le camion transportant les voitures et s’occupe en expert de prendre les temps au tour. Il a acquis ce sixième sens qui lui permet de comprendre immédiatement les situations. Il sait de quoi il s’agit, il sait de quel point du circuit provient cette fumée. À la chicane, si une voiture est en feu cela signifie qu’elle n’a pas fini dans le port. Et si elle n’a pas fini dans l’eau… Franco Lini a compris ce que pense Pignatti. Mais il faut éviter que d’autres comprennent. Surtout pas Margherita.

                                Il opine rapidement de la tête et s’adresse d’un ton sévère et brusque à Pignatti : « le temps d’Amon ; quel est le temps d’Amon ? », crie-t-il suffisamment fort pour être entendu de tous. Il le sait parfaitement, il l’a lu sur son chronomètre mais il faut distraire Margherita, calmer l’anxiété qui règne dans le stand. Du haut-parleur parvient une information. « La voiture numéro dix-huit a été victime d’un incident à la courbe de la chicane. Le pilote est indemne et revient au stand. » Clameur de la foule.

                                Commentaires. C’est comme si la course était finie : Hulme a la victoire dans la poche. Ce malheureux Bandini, il a trop forcé. Quelqu’un dit qu’il était fatigué. Dans les derniers tours, son pilotage était dangereux. Phil Hill, assis dans le stand, dit : « Il n’était pas bien. Je l’ai vu à sa façon de sortir du virage avant la ligne droite dans le tour précédent. ». Franco Lini se tourne vers l’ingénieur Forghieri : « Nous sommes maintenant sans voiture pour le Grand Prix de Hollande. Un sacré problème ! »


                                A suivre...

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