4 AOUT
GP D’ALLEMAGNE
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Dire que ce jour là, Jackie STEWART au volant de la MATRA-FORD réussit l’exploit le plus extraordinaire de sa pourtant très brillante carrière est un euphémisme. Ici l’écossais donna au monde du sport automobile une telle leçon de maestria, que cette victoire mérite de figurer au panthéon des courses et que c’est elle qui m’a définitivement conquis comme laudateur invétéré du champion écossais. Dompter la terrible NORDSCHLEIFE qui plus est au volant d’une frêle formule 1 relevait déjà à l’époque du surpassement, mais le faire dans les conditions dantesques de ce GP ne peut qu’être la résultante d’une grâce particulière dont Jackie a bénéficié à ce moment. Vous allez me dire que mon idolâtrie juvénile m’aveugle, mais je n’en veux pour preuve que les 3 minutes qui ont séparé le passage sur la ligne d’arrivée du vainqueur de son second qui était quand même un certain Graham HILL. Pourtant rien ne laissait prévoir une telle performance au terme des essais qui n’avait vu la MATRA de l’écossais ne signer que le 6ème temps, il est vrai, son pilote toujours handicapé par son poignet s’économisant en vue de la course. Les FERRARI, trustaient les deux premières places, ICKX dont tout le monde avait encore en mémoire sa course de 1967 qui lui avait déjà valu le titre envieux de « RING MEISTER », devançant son équipier AMON, lui même précédant RINDT et HILL. La grosse surprise de ces essais était la 5ème place de Vic ELFORD sur la pourtant bien modeste COOPER-BRM enfin dotée d’un aileron arrière comme toutes les autres sauf les 2 BRM officielles. Incontestablement cette performance le devait plus à la parfaite connaissance par le britannique des 22 Kms du tracé, qu’aux capacités de sa monture, son équipier BIANCHI étant relégué en fin de grille. Venaient donc ensuite STEWART-SURTEES-COURAGE et on notait une nouvelle contre performance des McLAREN qui ne cessent d’alterner le bon et le moins bon, encadrées par l’EAGLE de GURNEY et la MATRA de BELTOISE. Il convient de signaler que l’ensemble des ces positions avaient été déterminées le vendredi par beau temps, sauf celle de STEWART réalisée le samedi par temps de brouillard. Mais ce n’était rien à côté de ce qui attendait les 20 concurrents de ce GP d’ALLEMAGNE. Un temps digne d’un mois de novembre avec pluie plus ou moins intense et un brouillard à certains endroits à couper au couteau. Inutile de dire qu’aujourd’hui jamais le départ n’aurait été donné dans de telles conditions, mais en 1968 la bravoure si ce n’est l’inconscience, faisaient qu’on ne reculait pas devant l’adversité. Dès le départ on se rend vite compte qu’il y a un concurrent qui domine, les autres pataugeant. C’est d’abord ICKX qui manque caler et est relégué, alors que STEWART pourtant 6ème sur la grille est immédiatement dans les roues de HILL et AMON qui ont pris la tête, alors que ELFORD survolté par sa performance des essais, confond vitesse et précipitation et sort au bout de quelques centaines de mètres. Le charme de la NORDSCHLEIFE et de ses 22 kilomètres c’est qu’à l’époque, il faut attendre pas loin de 10 minutes ( en temps normal) pour voir où en est la course, chacun spéculant sur ce qu’il va voir passer sous son nez, faute de la moindre communication. Lorsque enfin le vagissement des 8 et 12 cylindres se fait entendre, s’est pour découvrir la MATRA de STEWART qui dispose déjà au terme du 1er tour d’un avantage considérable sur ses poursuivants. Il est vrai qu’étant leader, il s’évite toutes projections d’eau ce qui lui garantit une visibilité bien supérieure à ceux qu’ils précèdent et à ce moment là tout le monde a en mémoire sa course hollandaise et ses pneus DUNLOP . Résumé la domination de l’écossais à ce seul avantage technique, serait assurément inexact, car cette fois BELTOISE équipé à l’identique, est loin du compte. Incontestablement, Jackie est dans ces conditions souverain et le reste de la course qui va voir sa domination totale et sans faille, le démontrera à l’inverse de ses poursuivants. A chaque tour il creuse encore un peu plus l’écart sur un Graham HILL qu’on sent sur la réserve qui lui même contient AMON et RINDT dont les escarmouches animent un peu le défilé des monoplaces espacées pour essayer d’y voir clair. Ce trinôme derrière l’invincible écossais, se maintiendra jusqu’au 12ème tour, moment où la FERRARI du néo-zélandais perd pied en sortant de piste. Cette fois le podium est joué, RINDT montant sur la dernière marche. ICKX qui méticuleusement est remonté de sa bévue initiale, sauve l’honneur FERRARI en finissant 4ème devant BRABHAM et RODRIGUEZ. L’autre performance de cette course de régate est à mettre à l’actif de Dan GURNEY qui occupait une belle 5ème place quand il dû s’arrêter pour une crevaison. Reparti 17ème, il ne relâcha pas pour autant son rythme qui allait l’amener à la 9ème place finale. Au championnat STEWART repasse devant ICKX et HILL conserve toujours une maigre avance de 4 points sur son nouveau dauphin.
Départ ICKX cafouille, STEWART va prendre la roue de HILL et AMON
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Jackie STEWART impérial
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Graham HILL second toujours leader au championnat
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Dan GURNEY et son EAGLE mal récompensé
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Vic ELFORD (COOPER-BRM) la perf des essais
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GP D’ALLEMAGNE
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Dire que ce jour là, Jackie STEWART au volant de la MATRA-FORD réussit l’exploit le plus extraordinaire de sa pourtant très brillante carrière est un euphémisme. Ici l’écossais donna au monde du sport automobile une telle leçon de maestria, que cette victoire mérite de figurer au panthéon des courses et que c’est elle qui m’a définitivement conquis comme laudateur invétéré du champion écossais. Dompter la terrible NORDSCHLEIFE qui plus est au volant d’une frêle formule 1 relevait déjà à l’époque du surpassement, mais le faire dans les conditions dantesques de ce GP ne peut qu’être la résultante d’une grâce particulière dont Jackie a bénéficié à ce moment. Vous allez me dire que mon idolâtrie juvénile m’aveugle, mais je n’en veux pour preuve que les 3 minutes qui ont séparé le passage sur la ligne d’arrivée du vainqueur de son second qui était quand même un certain Graham HILL. Pourtant rien ne laissait prévoir une telle performance au terme des essais qui n’avait vu la MATRA de l’écossais ne signer que le 6ème temps, il est vrai, son pilote toujours handicapé par son poignet s’économisant en vue de la course. Les FERRARI, trustaient les deux premières places, ICKX dont tout le monde avait encore en mémoire sa course de 1967 qui lui avait déjà valu le titre envieux de « RING MEISTER », devançant son équipier AMON, lui même précédant RINDT et HILL. La grosse surprise de ces essais était la 5ème place de Vic ELFORD sur la pourtant bien modeste COOPER-BRM enfin dotée d’un aileron arrière comme toutes les autres sauf les 2 BRM officielles. Incontestablement cette performance le devait plus à la parfaite connaissance par le britannique des 22 Kms du tracé, qu’aux capacités de sa monture, son équipier BIANCHI étant relégué en fin de grille. Venaient donc ensuite STEWART-SURTEES-COURAGE et on notait une nouvelle contre performance des McLAREN qui ne cessent d’alterner le bon et le moins bon, encadrées par l’EAGLE de GURNEY et la MATRA de BELTOISE. Il convient de signaler que l’ensemble des ces positions avaient été déterminées le vendredi par beau temps, sauf celle de STEWART réalisée le samedi par temps de brouillard. Mais ce n’était rien à côté de ce qui attendait les 20 concurrents de ce GP d’ALLEMAGNE. Un temps digne d’un mois de novembre avec pluie plus ou moins intense et un brouillard à certains endroits à couper au couteau. Inutile de dire qu’aujourd’hui jamais le départ n’aurait été donné dans de telles conditions, mais en 1968 la bravoure si ce n’est l’inconscience, faisaient qu’on ne reculait pas devant l’adversité. Dès le départ on se rend vite compte qu’il y a un concurrent qui domine, les autres pataugeant. C’est d’abord ICKX qui manque caler et est relégué, alors que STEWART pourtant 6ème sur la grille est immédiatement dans les roues de HILL et AMON qui ont pris la tête, alors que ELFORD survolté par sa performance des essais, confond vitesse et précipitation et sort au bout de quelques centaines de mètres. Le charme de la NORDSCHLEIFE et de ses 22 kilomètres c’est qu’à l’époque, il faut attendre pas loin de 10 minutes ( en temps normal) pour voir où en est la course, chacun spéculant sur ce qu’il va voir passer sous son nez, faute de la moindre communication. Lorsque enfin le vagissement des 8 et 12 cylindres se fait entendre, s’est pour découvrir la MATRA de STEWART qui dispose déjà au terme du 1er tour d’un avantage considérable sur ses poursuivants. Il est vrai qu’étant leader, il s’évite toutes projections d’eau ce qui lui garantit une visibilité bien supérieure à ceux qu’ils précèdent et à ce moment là tout le monde a en mémoire sa course hollandaise et ses pneus DUNLOP . Résumé la domination de l’écossais à ce seul avantage technique, serait assurément inexact, car cette fois BELTOISE équipé à l’identique, est loin du compte. Incontestablement, Jackie est dans ces conditions souverain et le reste de la course qui va voir sa domination totale et sans faille, le démontrera à l’inverse de ses poursuivants. A chaque tour il creuse encore un peu plus l’écart sur un Graham HILL qu’on sent sur la réserve qui lui même contient AMON et RINDT dont les escarmouches animent un peu le défilé des monoplaces espacées pour essayer d’y voir clair. Ce trinôme derrière l’invincible écossais, se maintiendra jusqu’au 12ème tour, moment où la FERRARI du néo-zélandais perd pied en sortant de piste. Cette fois le podium est joué, RINDT montant sur la dernière marche. ICKX qui méticuleusement est remonté de sa bévue initiale, sauve l’honneur FERRARI en finissant 4ème devant BRABHAM et RODRIGUEZ. L’autre performance de cette course de régate est à mettre à l’actif de Dan GURNEY qui occupait une belle 5ème place quand il dû s’arrêter pour une crevaison. Reparti 17ème, il ne relâcha pas pour autant son rythme qui allait l’amener à la 9ème place finale. Au championnat STEWART repasse devant ICKX et HILL conserve toujours une maigre avance de 4 points sur son nouveau dauphin.
Départ ICKX cafouille, STEWART va prendre la roue de HILL et AMON
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Jackie STEWART impérial
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Graham HILL second toujours leader au championnat
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Dan GURNEY et son EAGLE mal récompensé
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Vic ELFORD (COOPER-BRM) la perf des essais
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