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Conquête spatiale Soviétique

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  • Conquête spatiale Soviétique

    En juillet 1955, les États-Unis et l'URSS annoncent, chacun de leur côté, qu'ils lanceront un satellite artificiel dans le cadre des travaux scientifiques prévus pour l'Année géophysique internationale (juillet 1957- décembre 1958). Sergueï Korolev (rescapé du goulag) est chargé de développer un missile balistique intercontinental capable de transporter une bombe H de 5 tonnes sur 8 000 km. Il crée la fusée de 280 tonnes R-7 dite « Sémiorka » en groupant plusieurs faisceaux de moteurs (20 moteurs). Début 1956, Korolev, réussit à convaincre les dirigeants soviétiques d'utiliser son missile comme lanceur spatial. À la surprise générale, le 4 octobre 1957, l'Union soviétique est la première à placer en orbite le satellite Spoutnik 1.
    Les Soviétiques, qui disposent alors d'une avance importante et d'une fusée fiable pouvant emporter une grosse charge utile, continuent au cours des années suivantes de multiplier les premières :
    A partir de 1967 le rapport de force se modifie. Mais revenons au premier exploit c’est-à-dire le lancement de Spoutnik 1 le 4 octobre 1957 jour anniversaire de la révolution (40è).
     

  • #2


    Lancé depuis la base de Tyuratam en URSS, Spoutnik 1 était constitué d'une sphère d'aluminium AMG6T de 2 mm d'épaisseur pour 58 cm de diamètre, soigneusement polie. Ses quatre antennes disposées selon un angle de 35° transmettaient un signal pulsé de 0,4 secondes sous 1 watt de puissance sur deux fréquences de 20,005 et 40,002 MHz, produit par un émetteur à tubes alimenté par une batterie zinc-argent. La thermo régulation de l'ensemble était assurée par une atmosphère d'azote sous pression, brassée par un ventilateur.
    Son orbite initiale était de 230 x 950 km décrite en 98 minutes. Spoutnik 1 est retombé dans l'atmosphère terrestre et s'y est désintégré le 4 janvier 1958.

    Petite anecdote. « J’avais 11 ans et à l’école on faisait partir dans la cour de récréation des fusées constituées d’un tube d’aspirine vide bourré de bouts d’allumettes. Et ça partait au moins à une dizaine de mètres de hauteur ; nous étions fiers ».
     

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    • #3
      Premier échec Spoutnik 2.

      Dans l'urgence, sans étude préalable, Spoutnik 2 est construit en quatre semaines et lancé le 7 novembre 1957. Laïka une petite chienne de 4 ans batarde croisée Husky-terrier mourut environ 5 heures après le lancement, de stress et de surchauffe, probablement due à une défaillance du système de régulation de température. La vraie cause de sa mort ne fut révélée que plusieurs décennies (2002) après la mission. Ce fut un échec dû à la précipitation et au désir de Nikita Khrouchtchev d’impressionner les USA. Par la suite il y eu au moins 13 essais avec des organismes vivants, assez réussis.



      Luna 1
      Luna 1 est une sonde spatiale soviétique lancée le 2 janvier 1959. C'est le premier engin spatial à passer à proximité de la Lune. La sonde devait effectuer des mesures dans l'espace interplanétaire puis s'écraser sur le sol lunaire. Mais elle rate sa cible et passe à environ 6 000 kilomètres de la Lune. Luna 1 est la première des sondes soviétiques du programme Luna d'exploration lunaire qui s'acheva en 1976.


       

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      • #4
        Le grand exploit de Gagarine le 12 Avril 1961
        .

        Onze minutes après le lancement, le vaisseau Vostok 1 est inséré en orbite et entame une révolution autour de la Terre qui va durer 1 heure et 48 minutes, à une altitude moyenne de 250 kilomètres (327 km et périgée : 180 km). L'orbite est beaucoup plus haute que prévue, avec un apogée supérieur de 70 km, ce qui fait craindre au centre de contrôle une mission plus longue si les rétrofusées ne fonctionnent pas. Le vaisseau était guidé entièrement automatique.

        Après une orbite complète, les rétrofusées du vaisseau sont mises à feu pour le freiner et déclencher la rentrée atmosphérique et le retour sur Terre.
        À quelques kilomètres du sol, en application d'une procédure commune à tous les vaisseaux Vostok, Gagarine s'éjecte de la capsule : il effectue le reste de sa descente en parachute car, pour des raisons de poids, on n'a pas pu installer sur le vaisseau Vostok des rétrofusées permettant de réduire suffisamment la vitesse résiduelle à l'atterrissage.

        Alors qu'il largue le siège avec lequel il a été éjecté et ouvre son parachute, Gagarine reconnaît immédiatement le paysage qui défile sous ses pieds : c'est une région près de la
        Volga où il a effectué son entraînement de parachutiste. Son parachute de secours s'ouvre de manière dangereuse en plus du parachute principal, mais reste heureusement sous lui sans s'emmêler avec ce dernier. Il se pose vers 10 h 55 (heure de Moscou, 7 h 55 GMT) dans un champ près d'un ravin à 400 km du site prévu : le premier vol habité a duré 108 minutes dont 89 en orbite terrestre. Il fallu plusieurs heures pour avoir la confirmation que Gagarine était vivant. Donc pas de comité d’accueil. Mais tout ceci n’a été révélé que bien plus tard.


         

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        • #5
          Les vols Valeri Bykovski Vostok 5 et Valentina Terechkova Vostok 6.

          Le premier des deux vaisseaux, Vostok 5, emportant Valeri Bykovski, décolle du cosmodrome de Baïkonour le 14 juin 1963 après plusieurs problèmes de mise au point qui retardent le départ de plusieurs heures. Terechkova assiste au décollage depuis un immeuble voisin puis félicite par radio son camarade une fois celui-ci en orbite. Alors que Bykovski tourne toujours autour de la Terre, elle décolle à son tour à bord de Vostok 6 deux jours plus tard, le 16 juin à 12h29 heure locale. Son indicatif radio est Tchaïka (mouette en russe), un surnom qui continuera d'être utilisé longtemps après son vol. L'indicatif radio de Bykovski est Iastreb (faucon en russe). Le décollage se déroule de manière nominale. Le vaisseau circule sur une orbite de 180,9 x 231,1 km avec une inclinaison orbitale de 64,95°. Le plan orbital fait un angle de 30° avec celui du vaisseau de Bykovski si bien que les deux vaisseaux ne sont proches que deux fois par orbite durant quelques minutes.



          Le vol de Terechkova a duré 70 heures et 43 minutes. Bykovski, à bord de Vostok 5, atterrit trois heures après Terechkova. Il établit un nouveau record d'endurance en ayant séjourné 118 heures et 57 minutes en orbite. Son vol a été émaillé d'incidents et comme Gagarine et Titov, au moment de la rentrée dans l'atmosphère, le module de service ne s'est pas détaché immédiatement, comme prévu, du module de descente. L'ensemble s'est mis en rotation jusqu'à ce que la chaleur fasse fondre les câbles solidarisant les deux modules. Sur le plan médiatique le vol de Terechkova fut un immense succès, moins sur le plan scientifique.
           

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          • #6
            Première sortie extravéhiculaire dans l'espace : Alexeï Leonov, le 18 mars 1965.

            Le 18 Mars 1965 Voskhod 2 décolle. Environ une heure et demie après que le vaisseau s'est placé sur une orbite de 173 x 498 km, Leonov pénètre dans le sas gonflable Volga de Voskhod 2 pour commencer sa sortie dans l'espace. L'écoutille interne est refermée par Beliaïev. Celui-ci déclenche la dépressurisation du sas puis l'ouverture de l'écoutille externe. Leonov émerge prudemment du sas relié à la capsule spatiale par un filin de 4,5 mètres. Après s'être complètement extrait du sas, il est ébloui par le Soleil. Il signale qu'il parvient néanmoins à discerner les montagnes du Caucase que le vaisseau survole. Il enlève le capuchon de l'optique de la caméra fixée à l'extérieur sur le sas qui filme l'événement. Il tente d'effectuer des photos avec son propre appareil photo attaché à sa combinaison spatiale mais ne parvient pas à appuyer sur le déclencheur.

            Après une dizaine de minutes à flotter dans l'espace, Leonov s'apprête, comme prévu, à réintégrer le vaisseau spatial. Il doit rentrer dans le sas les pieds devant pour pouvoir se réinstaller dans son siège, sans avoir à effectuer une culbute car le diamètre du sas ne le permettait théoriquement pas. Mais il se rend compte que, dans le vide, sa combinaison spatiale s'est tellement dilatée que ses pieds et ses mains ne sont plus positionnés dans les gants et les bottes, comme s'il avait rétréci. Sa combinaison spatiale ayant pris du volume il ne parvient plus à pénétrer dans le sas par l'écoutille au diamètre trop réduit. Après beaucoup d’angoisse il parvint à rentrer dans la capsule Volga.

            Une fois reposé, il ouvre l'écoutille du vaisseau et pénètre dans celui-ci 24 minutes après l'avoir quitté. Leonov est exténué, son pouls est monté à 143 battements par minute et sa température corporelle à 38 degrés Celsius. La marche de Leonov dans l'espace a duré 12 minutes et 9 secondes, mais c’est un succès.


             

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            • #7
              Envoyé par prosto Voir le message
              Première sortie extravéhiculaire dans l'espace : Alexeï Leonov, le 18 mars 1965.

              Le 18 Mars 1965 Voskhod 2 décolle. Environ une heure et demie après que le vaisseau s'est placé sur une orbite de 173 x 498 km, Leonov pénètre dans le sas gonflable Volga de Voskhod 2 pour commencer sa sortie dans l'espace. L'écoutille interne est refermée par Beliaïev. Celui-ci déclenche la dépressurisation du sas puis l'ouverture de l'écoutille externe. Leonov émerge prudemment du sas relié à la capsule spatiale par un filin de 4,5 mètres. Après s'être complètement extrait du sas, il est ébloui par le Soleil. Il signale qu'il parvient néanmoins à discerner les montagnes du Caucase que le vaisseau survole. Il enlève le capuchon de l'optique de la caméra fixée à l'extérieur sur le sas qui filme l'événement. Il tente d'effectuer des photos avec son propre appareil photo attaché à sa combinaison spatiale mais ne parvient pas à appuyer sur le déclencheur.

              Après une dizaine de minutes à flotter dans l'espace, Leonov s'apprête, comme prévu, à réintégrer le vaisseau spatial. Il doit rentrer dans le sas les pieds devant pour pouvoir se réinstaller dans son siège, sans avoir à effectuer une culbute car le diamètre du sas ne le permettait théoriquement pas. Mais il se rend compte que, dans le vide, sa combinaison spatiale s'est tellement dilatée que ses pieds et ses mains ne sont plus positionnés dans les gants et les bottes, comme s'il avait rétréci. Sa combinaison spatiale ayant pris du volume il ne parvient plus à pénétrer dans le sas par l'écoutille au diamètre trop réduit. Après beaucoup d’angoisse il parvint à rentrer dans la capsule Volga.

              Une fois reposé, il ouvre l'écoutille du vaisseau et pénètre dans celui-ci 24 minutes après l'avoir quitté. Leonov est exténué, son pouls est monté à 143 battements par minute et sa température corporelle à 38 degrés Celsius. La marche de Leonov dans l'espace a duré 12 minutes et 9 secondes, mais c’est un succès.


               
              J'adore les anecdotes comme celle de la combinaison...
              Avant c'était mieux

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              • #8
                Merci Camerat. C'est vrai que l'espace est un endroit peu familier et qui demeurera dangereux !

                Premier atterrissage réussi sur la Lune : Sonde Luna 9, le 3 février 1966.



                La première tentative de lancement du nouveau modèle de sonde est un succès. La sonde Luna 9 est lancée le 31 janvier 1966. Elle se pose en douceur le 3 février 1966 à 18 h 44 min 52 s UTC dans l’Oceanus Procellarum (l'« Océan des tempêtes ») et envoie les premières images panoramiques du sol lunaire. Sept sessions de transmissions, soit un total de 8 h et 5 min, permirent la restitution de quatre panoramas avant que la batterie, source unique d'énergie, ne s'épuise. Une fois assemblés, on put reconstituer une vue panoramique du lieu d'atterrissage. Ces photographies comportaient des prises de vues des roches environnantes ainsi que la ligne d'horizon située à 1,4 km de l'atterrisseur.

                Les Soviétiques battent ainsi une fois de plus les Américains qui parviennent à poser Surveyor 1 le 2 juin 1966 à la première tentative après avoir été longtemps retardés par les déboires de l'étage Centaur. Un deuxième atterrisseur soviétique du même modèle, Luna 10, est lancé le 21 décembre 1966 et parvient également à se poser en douceur.
                La sonde, de type Ye-6M, est longue de 2,7 mètres pour une masse d'environ 1,6 tonne. Elle comprend trois sous-ensembles dans le prolongement l'un de l'autre.

                Le système de propulsion principal repose sur un moteur-fusée Isaïev, de 4,64 tonnes de poussée et consommant des ergols hypergoliques, est chargé d'annuler la vitesse de la sonde avant l'atterrissage. Quatre petits moteurs de 245 newtons de poussées situées sur ses flancs sont utilisés pour le contrôle d'attitude durant la phase de descente.
                Au sommet se trouve l'atterrisseur proprement dit qui est une sphère de 58 cm de diamètre hermétiquement scellée et pesant 105 kg.
                 

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                • #9
                  14 janvier 1966 décès de Korolev

                  Korolev le père des fusées avait de graves problèmes de santé depuis plusieurs années. Il meurt pendant une opération. Il existait beaucoup de divergences avec les autres ingénieurs concernant la stratégie lunaire et sur les carburants des lanceurs. On peut constater qu’après son décès, les succès soviétiques ce sont raréfiés, jusqu’à l’échec du lanceur lunaire N1 en 1969.

                  Formidable fusée N1 – 1969-1972



                  À la fin de l'année 1964, Korolev propose une première version du lanceur d'une masse de 2 200 tonnes permettant de placer en orbite basse une charge utile de 72 tonnes. Finalement, le projet N1 retenu en 1967 (un an après la mort de Korolev) mesure 112,5 mètres de haut, pèse 2 700 tonnes pour une charge utile de 95 tonnes. De dimensions similaires à la fusée lunaire Saturn V, la N1 a une poussée plus importante au décollage (4 620 tonnes de poussée au décollage, contre 3 440 tonnes pour Saturn V) mais ne permet de placer en orbite qu'une charge deux fois moins importante à cause des performances limitées des moteurs de ses étages supérieurs.
                  Elle comprend 5 étages fonctionnant au kérosène RP-1 (le carburant) et à l'oxygène liquide (LOX) (le comburant), facile d'emploi mais moins performant que le couple hydrogène/oxygène liquides :
                  • un 1er étage (dit bloc A) comprenant pas moins de 30 moteurs-fusées NK-15 délivrant une poussée de 4 620 tonnes au décollage (154 tonnes dans le vide). Il devait fonctionner pendant 125 s et avait pour impulsion spécifique : 330 s. Après les quatre premier vols, il était envisagé d'utiliser des moteurs NK-33 (utilisant eux aussi du kérosène) sur les versions N1F du lanceur destinées à mettre sur orbite les stations Saliout ;
                  • un 2e étage (dit bloc B) comprenant 8 moteurs NK-15V (devant également être remplacés dès le 5e vol par des NK-43) délivrant une poussée de 1 427 tonnes au total et qui devait fonctionner pendant 120 s ;
                  • un 3e étage (dit bloc V) comprenant 4 moteurs NK-21 (ou NK-39) de 653 tonnes de poussée totale et qui devait fonctionner durant 370 s ;
                  • un 4e étage (dit bloc G) comprenant un seul moteur NK-19 de 40,8 tonnes. Son temps de fonctionnement étant de 443 s avec possibilité d'allumages multiples, destiné à propulser le « train lunaire ».
                  • un 5e étage (dit bloc D) comprenant un seul RD-58 de 8,5 tonnes de poussée faisant partie du « train lunaire ». Son temps de fonctionnement étant de 600 s avec la possibilité d'allumages multiples. Ce Bloc D a été utilisé par la suite, après l'arrêt du programme N-1.
                  Les quatre lancements depuis le site 110 du cosmodrome de Baïkonour de la fusée lunaire N1 sont tous des échecs dus à une défaillance du 1er étage. 21 février 1969 – 3 juillet 1969 – 26 juin 1971 – 23 novembre 1972. Ils embarquaient que des maquettes du train lunaire.

                  Une explosion semblable à celle de Hiroshima

                  Le 3 juillet 1969, l’une des quatre fusées N1 que les Soviétiques voulaient envoyer sur la lune a explosé sur la rampe de lancement. L’explosion de 678 574 kilos d’oxygène liquide et de kérosène a propulsé une énergie égale à l’explosion de Hiroshima. C’était la plus grosse explosion d’origine non nucléaire de l’histoire de l’humanité.
                  Même si les lancements avaient réussi, les lanceurs n’emportaient que des maquettes du train lunaire et surtout pas d’homme.

                   

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                  • #10
                    L'explosion de 3 juillet a du faire des victimes autour de l'aire de lancement. Censuré ?
                    Avant c'était mieux

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                    • #11
                      Lors de l'explosion de la seconde N1 (3 juillet 1969) elle explose en ascension, il n'y eu pas de mort d'homme selon les russes...!

                      Pas comme la catastrophe de Nedelin est survenue en octobre 1960, au cosmodrome de Baïkonour, en Union soviétique. L’allumage prématuré des moteurs du second étage d’un prototype de la fusée R-16 a provoqué une explosion qui a tué entre 78 et 126 personnes, selon les sources. L’une des victimes était le maréchal des forces stratégiques soviétiques, Mitrofan Nedelin, qui a donné son nom au désastre.

                      Ce n'est qu'avec la politique de la glasnost (transparence), mise en place par le dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev à compter de 1986, que l'existence du lanceur N-1 et du programme lunaire habité soviétique est officiellement confirmée par les autorités soviétiques. Toutefois ce n'est qu'en 1989 que la première photo de la N1 est diffusée. C'est également à cette époque qu'on apprend l'existence du premier vol (seuls les trois suivants étaient connus des services secrets).
                      Dernière modification par prosto, 28 avril 2020, 13h42.

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                      • #12
                        Le drame de Soyouz 1



                        Soyouz 1 décolle le 23 avril 1967 à 0h35 TU, et atteint une orbite située autour de 220 km d’altitude. Peu de temps après, les ennuis techniques commencent : un des deux panneaux solaires devant fournir l’énergie au vaisseau ne se déploie pas, le vaisseau peut devenir instable à tout moment ; de ce fait, le lancement du second Soyouz est annulé. Par ailleurs, Komarov rencontre des difficultés supplémentaires avec le système de commande, l’obligeant à guider manuellement le vaisseau. Pendant ce temps, l’agence Tass communique au monde que… « Tout va bien ».

                        Face à tous ces problèmes inquiétants, les responsables du vol finissent par ordonner le retour du vaisseau sur Terre. Le système d’orientation étant également en panne, la rentrée s’effectue en mode balistique. A la 19e révolution, Komarov entame la descente. Juste avant l’interruption des communications, au moment où le vaisseau pénètre dans les couches denses de l’atmosphère, les techniciens au sol reçoivent de Komarov les derniers mots suivants : « Ici Rubin ! La séparation va avoir lieu… ». Komarov faisait référence à la séparation de la capsule de retour du module de service.

                        Après la séparation des compartiments et le ralentissement du vaisseau dans l’atmosphère, le parachute de freinage ne se déploie pas comme prévu, gênant de ce fait le parachute de secours. La cause ? Très certainement la mauvaise conception du container dans lequel se trouvaient les parachutes.



                        Soyouz 1 s’écrase le 24 avril à 3h22 dans la steppe d’Orenburg, à la vitesse d’environ 50 m/s. Komarov est incinéré le jour même ; les cendres du héros sont ramenées à Moscou et reçoivent le 26 les derniers honneurs. Par ailleurs, comme le souligne Didier Capdevila dans son site Capcom Espace, « si les Soviétiques avaient lancé Soyouz 2, les deux cabines auraient connu le même problème au retour et quatre cosmonautes seraient morts. Le problème sur un panneau solaire du Soyouz 1 a fait annuler la mission du Soyouz 2, sauvant par la même occasion la vie de Valéri Bykovski, Alexeï Elisseïev et Evgueni Khrounov, leur pilote ». Le programme de vol habité soviétique fut paralysé pour de longs mois. Tout ceci 3 mois après le drame d’Apollo 1.



                        Les restes de Komarov
                        Dernière modification par prosto, 29 avril 2020, 09h20.

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                        • #13
                          Soyouz 11
                          Le vaisseau fut lancé le 6 juin 1971, depuis la base de Baïkonour, Kazakhstan. Quelques mois auparavant, la première mission en direction de Saliout 1, Soyouz 10, n’avait pas réussi à s’amarrer à la station. L’équipage de Soyouz 11 y réussit et passa 22 jours à bord, établissant à l’époque un record de durée de vol qui ne sera battu qu’avec la mission Skylab 2, en mai-juin 1973.

                          En pénétrant dans la station, l’équipage détecta immédiatement une odeur de brûlé, qu’ils chassèrent en réparant le système de ventilation, qu’ils laissèrent tourner un jour durant alors qu’ils attendaient dans leur capsule. Leur séjour sur Saliout fut productif, incluant des retransmissions en direct à la télévision. Fait notable pour l’époque, la Pravda donna régulièrement des nouvelles du déroulement de la mission.

                          Après 11 jours, un départ de feu sur une installation électrique fut maîtrisé par l’équipage, faisant envisager un instant l’abandon de la station.



                          Mort de l’équipage


                          Le 29 juin 1971, après une rentrée apparemment normale de la capsule, l’équipe de récupération trouva l’équipage mort lors de l’ouverture du Soyouz.

                          Après enquête, il apparut qu'au moment de la séparation entre le module orbital et le module de descente, les boulons pyrotechniques se sont déclenchés tous en même temps au lieu d'exploser les uns à la suite des autres. La violence de la déflagration a descellé deux valves utilisées pour égaliser la pression avec l'extérieur à faible altitude lorsque la pression atmosphérique est redevenue presque normale. L’équipage a été tué par asphyxie, alors que l’atmosphère de la cabine s’échappait dans l’espace.
                          Cette valve prévue pour l’équilibrage des pressions atmosphériques quelques instants avant l’atterrissage ne mesurait qu’un millimètre de diamètre et était située sous les sièges des cosmonautes. Il a été calculé que l’air de la cabine dut s’échapper en environ 30 secondes, à une altitude de 168 km. Les cosmonautes portaient une combinaison qui les protégeait du froid mais pas de la dépressurisation. Pendant ces secondes cruciales, Patsaïev se rendit compte de ce problème et se détacha de son siège pour essayer de refermer la valve ou de l’obstruer, mais en pure perte : il lui aurait fallu disposer d’une minute pour refermer manuellement la valve, que l’on retrouva à demi fermée. Dobrovolski et Volkov, sanglés dans l’étroit espace de la capsule, n’avaient pratiquement aucune marge de manœuvre pour aider leur compagnon.

                          Privés d’air pendant les 15 minutes que durait la descente, ils étaient bien au-delà de tout secours quand l’équipe de récupération les découvrit et procéda aux techniques de respiration artificielle, comme en témoignent les documents vidéo de l’époque.

                          Il fut donné aux trois victimes de grandioses funérailles nationales, et ils furent tous trois enterrés dans les murs du Kremlin, sur la Place Rouge, à Moscou. L’astronaute Thomas Stafford fut l’un des porteurs des cercueils des cosmonautes.

                          Après ce dramatique accident, la capsule Soyouz fut entièrement redessinée. Afin d’éviter une répétition de ce drame, les cosmonautes revêtirent une combinaison spatiale légère lors des phases d’envol et d’atterrissage, ce qui contraignit, pour des raisons de place, à réduire le nombre des membres d’équipage embarqués de 3 à 2.
                          Une nouvelle version du vaisseau, Soyouz-T (T pour « Transport »), en 1980, permit à nouveau d’envoyer des équipages de 3 hommes, également en combinaison spatiale.


                          Merci de m'avoir lu. Fin.

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                          • #14
                            J'avais vu il y a pas mal d'années un reportage sur les capsules Soyouz, avec visite et description de l'intérieur. En comparaison de la technologie américaine, la version russe m'avait semblé "primitive" avec des gros robinets !!!!

                            Merci Prosto, c'était culturel.
                            Avant c'était mieux

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                            • #15
                              Bonsoir, comment ça: c'était culturel? Non monsieur, c'est culturel et je remercie Prosto de continuer à conter la suite.

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