Tout sur les modèles W108/109 W110 W111/112

[Invité]

Il y a un site de référence sur les "Ailes de Requin" où l'on puise toutes les informations que l'on veut(en anglais).

http://www.heckflosse.nl/

Le tissus pied de poule me pose des problèmes quand à sa rénovation car il risque d'être difficile à trouver.

Il existe des kits adaptables en vinil ou en cuir chez World Upholstery & Trim.

Par contre pour le tissu, c'est moins évident et si ca passe par un sellier et du sur mesure, ca note risque de ne montrer salée.

[Invité]

J'ai craqué, mais ce n'est pas la voiture du colonel !!!

[AlexS]

alors des présentations s'imposent (dans le sujet adapté)!
Bravo!
Nous sommes impatients...

[Sandorf]

Entre les deux modèles... la W110 est sans doute à la vue des photos celle qui est la plus en forme !
Nous sommes avides de détails quant à sa remise en état et plus...

[Invité]

J’adore les voitures américaines des années 60 dans leur démesure, leur exubérance de chromes et de détails qui tue mais voilà, celles-ci voient leur côte s’envoler pour atteindre des sommets de nos jours sans compter sur une consommation vertigineuse qui fait hésiter pour partir en vacances avec.

En même temps, je recherchai un modèle fiable et bien construit et mon expérience en véhicule me titillait Mercedes même si je n’en avais jamais possédé. Par contre, mon oncle et mon cousin tous deux taxis de leurs états sont des inconditionnels de la marque. Ils ont parcouru des distances records à leur volant ce qui a fortement influencé mon choix.

J’ai également la chance d’avoir deux filles, une femme et un chien, tout ça ne tient pas dans mon MGB et je me suis donc concentré sur les berlines pour transporter toute la petite famille et les modèle W110 ou W111 semblaient correspondre à ma recherche.

Bien sur j’ai également parcouru les annonces dans les magasines spécialisés et les annonces sur Internet.

J’ai trouvé ma voiture (W110 190C) sur eBay même si l’affaire a pris le temps de mûrir.

Son histoire est singulière puisque la voiture est une « quasi » première main. Elle affiche 86000 kilomètres certifiés d’origine et date de 1965. Son premier propriétaire est décédé récemment à l’age de 102 ans et je le remercie chaudement d’avoir su la préserver des outrages du temps en particulier la sellerie qui a toujours été sous housse car le papy devait faire parti de la race bénie des collectionneurs à savoir un maniaque.

Le vendeur à qui je l’ai acheté ne l’a gardé que deux ou trois mois. Il s’est occupé de la remise en route et a roulé quelques centaines de kilomètres avec. La remise en route a consisté en une vidange, à un remplacement des bougies et de la batterie ainsi qu’un bon nettoyage du carburateur et de l’allumeur.

Par contre, elle n’est pas restée immobile pendant vingt ans car le jardinier du papy faisait régulièrement tourner la voiture. La source provient d’une des héritières. De plus, étriers et les flexibles de freins semblent récents.

Ce modèle correspond au bas de gamme des Ailes de Requin et bien sur une motorisation plus avantageuse aurait pu me flatter mais j’ai fait la part des choses. La consommation est plus réduite (11 litres au cent contre 15) et les performances sont « suffisantes ». La 190 est donnée pour 80 chevaux et 150km/h en pointe.

J’ai donc fait affaire avec le vendeur qui s’est chargé de me l’apporter à mon domicile.

Avant qu’il ne parte, j’ai demandé à faire un tour avec moi au volant pour qu’il me montre les commandes et m’explique le fonctionnement de la chose.

L’expérience fut de courte durée car je suis tombé en panne au bout de cent mètres. Je ne pouvais plus passer les vitesses et bien sur j’avais déjà fait le chèque.

Heureusement, la panne concernait la tringlerie de passage de vitesses et nous avons pu réparer avec un fil de fer car miraculeusement un plombier avec sa fourgonnette était stationné à coté.

J’ai quand même acheté la voiture et je l’ai rangé soigneusement dans mon parking en attendant de réparer.

Le soir même, je n’étais pas très fier de mon achat.

Le lendemain, je me suis mis en route pour trouver la pièce défaillante.

Ma première démarche a été d’aller chez le concessionnaire Mercedes le plus proche car les sites en ligne ne proposaient rien du tout.

Arrivé chez le concessionnaire étoilé, show room prestigieux, hôtesse d’accueil accorte et je demande le bureau des pièces détachées.

La charmante hôtesse me redirige vers un petit bureau beaucoup moins classe et je cherche la pièce dans la nomenclature Mercedes avec le technicien sur place. Au préalable, j’avais réalisé des photos de la pièce cassée.

La super bonne nouvelle, c’est que Mercedes assure la maintenance de toutes ses voitures produites et livre dans les 24 heures mais attention, au tarif Mercedes.

Par contre, pas moyen de repérer la pièce dans les diagrammes de ma belle voiture. Il me conseille d’aller voir chez un spécialiste des anciennes Mercedes situé à Suresnes (Etoile Collection).

Arrivé chez les experts, j’expose mon problème avec un mécano sur place qui me dit « c’est une rotule de boîte, j’en ai vu une traîner ». Il farfouille ses boîtes de pièces et m’en ressort la fameuse pièce en neuf, le tout à un tarif très démocratique : 6 euros.

Bien sur, je m’empresse de monter la pièce sur mon étoile pour rouler avec. La réparation a du me prendre dix minutes car l’accessibilité mécanique est globalement excellente.

Dans un premier temps, la conduite d’un tel tank dans un parking d’immeuble réclame beaucoup de vigilance. La voiture est longue (475 centimètres), les rétroviseurs particulièrement minables puisque à peine bons à équiper un vélo. On imagine les ailes avant et arrière bien bien loin, les pares-chocs débordent facilement de la caisse de 5 centimètres et bien sur, il n’y a pas de direction assistée. Bref, j’étais très fier de rouler enfin avec et en même temps très anxieux de ne pas abîmer ma belle carrosserie.

Le coté positif d’un tel vaisseau et que la place ne manque pas à l’intérieur et la conduite en gardant son chapeau sur la tête est tout à fait possible. Le coffre prend également des dimensions abyssales et on peut facilement emporter la table et les chaises pour un pique-nique.

Sur d’un terrain moins piégeur, j’ai enfin savouré la conduite de ma berline et il faut bien dire qu’il avait une différence notable en terme de qualité de fabrication entre MG et Mercedes qui se révèle sur de nombreux détails et de finitions.

Par contre, les automobiles ont considérablement évolué en 40 ans et le degré d’équipement est minimaliste par rapport à une voiture actuelle notamment avec des tapis de sol en caoutchouc (pas de moquettes) sans parler du reste des équipements.

La voiture démarre au quart de tours et roule superbement bien dans un silence digne de la limousine qu’elle est.

Elle ne chauffe pas, la direction s’allège sensiblement avec la vitesse et on bénéficie d’un confort très appréciable dans une ambiance de bateau le tout en jouant avec la commande de boite au volant.

La Mercedes possède une garde au sol digne d’un petit 4x4 qui permet de passer sous la voiture sans la soulever. Il faut bien sur qu’elle soit chaussée des pneus d’origine sur une jante de 13 pouces. Ces pneus possèdent des flancs plus hauts que ceux trouvés actuellement en grande série et coûtent forcément plus cher ce qui explique que je n’ai trouvé les dimensions d’origine que sur la mienne.

Les amortisseurs sont souples ce qui garanti un étonnant confort général.

Attention, je n’ai pas dis que la voiture tient le parquet et j’avoue rouler à une allure très sénatoriale. En revanche, le double circuit de freinage et les freins à disques se montrent rassurant.

Bref, j’ai retrouvé un méga banane.

Maintenant tout n’est pas fini car la voiture a tout de même besoin de quelques soins.

Les principaux concernent la carrosserie avec les bas de portières à droite attaqués par la rouille de façon « relativement » superficielle.

La mécanique devrait également connaître une bonne inspection pour identifier les éventuelles faiblesses et les réparer.

Le controle technique signale un problème de parallèlisme et enfin la ventilateur de chauffage ne fonctionne plus.

Je vais également installer des ceintures de sécurité à l’arrière (option d’époque) afin de transporter mes filles en sécurité.

[Invité]

Pour ce qui concerne le ventilateur de chauffage je te suggère de vérifier le fusible; Ma Pagode qui souffrait de ce mal s'est trouvée nettement mieux après le remplacement du fusible correspondant.

[Huhu]

Ah, la belle aventure ! Merci de la faire partager.

La conduite de voitures d'avant 70-75 nous rapelle quels progrès ont touché suspensions, freins et direction notamment.
Mais n'est-ce pas une réponse à l'ennui que distille finement le radar caché au coin du bois ?
Une autre façon de conduire, des voyages offrant le temps de vivre, vitres ouvertes ; la vitesse le permet et annule les besoins de climatisation, vitres électriques et autres machins GPS : la bonne carte en papier que ma femme retourne quand nous roulons nord-sud !
Et le temps de s'arrêter pour ton chien qui a soif et ne doit pas salir la belle.

[Invité]

En ce qui concerne les fusibles, j'ai été faire un rapide tour par de ce coté mais je n'ai rien vu.

Au passage, je recherche de la doc technique donc si vous avez l'info concernant le numéro du fusible concerné.

[Sandorf]

Toujours agréable que de lire un tel récit de prise en main... et je partage l'avis de huhu... quoi de meilleur que de manipuler une carte et d'en sentir l'odeur des encres et papier... surtout en été sur une petite route ! hummm

[Invité]

Ce récit m'a vraiment interessé... on parle d'une époque que je ne connais pas du tout (23 ans seulement à mon actif)... mais j'arrive à cerner le brin de nostalgie que l'on doit ressentir au volant d'une telle auto.

Belle acquisition en tout cas [img]graemlins/thumb.gif[/img]

ps: même chose pour la carte vs. le GPS (même à Paris, un bon bouquin de la banlieue et hop...)

[Sandorf]

Avec les beaux jours et le soleil... celà donne envie de partir en vacances ! A mon avis, nous allons bientôt voir une W110 noire sur la route des vacances ( merci à Charles Trenet... nationale 7 ) et celà ne m'étonnerait pas qu'un certain Jp... dans quelques années s'offre une belle ( évident même ) MBenz Oldtimer... il commence à montrer des symptomes du virus Oldtimer... sourire

[kulta]

A mon tour , je ne résiste pas à l'envie de remercier Olivier pour ce récit intéressant!
Authentiques dans mes souvenirs, la direction non assistée qui devient agréable quand on augmente la vitesse, et le problème du parallélisme est un défaut que j'ai connu sur les deux 200 D W115 que j'ai possédées. Ce n'est pas bien grave à réparer, on s'y retrouve après en usant les pneus de façon normale et uniforme.
Mais pour une petite famille (j'avais aussi deux petites filles à l'époque) , la petite mecedes aux généreuses dimensions, c'est sympa et normalement fiable!

[Invité]

J'avoue avoir un faible pour une Oldtimer: la Pagode avec sa ligne si particulière...

... mais dans 20 ans, mon coupé sera parfaitement conservé et sera ma première oldtimer!

[AlexS]

Quel récit! Tout ce que j'aime.
En lisant il y a quelques semaines les histoires de notre ami au sujet de sa volonté d'achat, je me suis pris à rêver que j'avais la place pour stocker un tel engin (et les moyens, et le temps de m'en occuper...).
Maintenant, je vois qu'il est le plus heureux du monde avec son vieux joujou et cela me fait plaisir pour lui.
Lorsqu'on parle de berlines anciennes, on ne pense que très rarement M-Benz, d'où un cote raisonnable, et en plus la fiavilité/qualité de construction sont là.
C'est bien le problème de ce forum, je me suis mis à aimer les berlines M-Benz anciennes (j'étais déjà conquis par la Pagode et les coupés W111/112).
J'en parlais il y a quelques jours avec Paul: le projet de 6,3L murit...

[Invité]

Ah la 6.3 ... [soupir]

Quand on imagine les performances de la "bête" remises dans son contexte et son époque...