Il a du voir le film où alors c'est pour Michel Vaillant le retour.
Dimanche 5 juin 2005
Loeb à la Michel Vaillant
Au terme d’une journée riche en rebondissements, Sébastien Loeb est finalement parvenu à se qualifier pour la 73e édition des 24 Heures du Mans. Retour sur une fin de journée pas comme les autres, digne de la légende des 24 Heures.
Dans le ciel manceau, des ULM, quelques hélicoptères et autres Cessna et d’épais nuages qui laissent échapper une pluie fine… Mais à 17 heures, toujours pas de Falcon 2000 spécialement affrété pour Sébastien Loeb en bout de piste. Le speaker officiel des 24 Heures du Mans annonce pourtant son arrivée imminente depuis plusieurs minutes, alors qu’une autre rumeur circule: le jet privé a pris du retard. Beaucoup de retard. Près d’une heure sur les prévisions initiales…
Les organisateurs et les journalistes présents attendent devant une porte en fer qui borde la piste d’atterrissage de l’aérodrome du Mans, situé à 100 mètres du circuit, sans vraiment savoir s’ils sont au bon endroit pour suivre le grand périple du champion du monde des rallyes. Hormis eux, personne. Le secret a été bien gardé. Le contrôleur posté près de la fameuse porte n’était même pas au courant que l’accès qu’il surveillait servirait de passage à ce concurrent tant attendu.
17h10, 17h30. Le temps passe… toujours rien à l’horizon. Dans les têtes, les questions se bousculent: le pari était-il trop périlleux? Comment Loeb va-t-il réussir à effectuer ses 10 tours avant 19 heures, sachant que les meilleurs pilotes tournent en 3’40 environ? L’aventure mancelle va-t-elle se terminer avant même d’avoir commencé? D’autant que la pluie redouble d’intensité et qu’en cas de fortes ondées, il est impossible d’atterrir sur la piste.
Les minutes défilent. Le doute s’amplifie. Un nouvel ULM fait son apparition dans le ciel: «C’est Loeb, c’est Loeb, le voilà», plaisantent quelques curieux arrivés en cours de route. Près de 40 personnes sont maintenant attirées par le phénomène de masse.
17h35: un avion arrive par le nord. Attroupement, bousculades, fausse alerte. Et puis la petite assemblée est enfin récompensée de sa patience. 18h02: des lumières font leur apparition dans la grisaille. Comparé à la taille des autres engins, le doute n’est pas permis. C’est bien lui. Tout monde prend soin de s’élever un peu plus pour voir l’appareil entamer sa descente. Les barrières, les lampadaires, les talus sont pris d’assaut. Personne ne veut en perdre une miette. Le freinage du jet sur la piste est particulièrement appuyé. «Pas très conventionnel, mais efficace», remarque un pilote d’hélicoptère venu s’ajouter au nombre.
Il faut faire vite, car l’heure de sécurité qu’ils s’étaient accordés est partie en fumée après de nombreuses déconvenues toutes plus incroyables les unes que les autres. Explications: Loeb a en fait été retardé à la douane turque, personne sur place n’était au courant de son départ express. Et le problème administratif s’est éternisé…Effet boule de neige: l’équipage a dû redemander l’autorisation de Bruxelles d’atterrir au Mans malgré le retard. Autorisation accordée, mais l’avion devait désormais passer au nord de Paris. Bilan: l’atterrissage est estimé à 18h40. Inconcevable. Seule solution: changer de couloir aérien à 2.800 pieds, se mélanger aux appareils légers et survoler les petits aéroports. Pire, le kérosène vient à manquer et la piste longue de 1.500 mètres est normalement trop courte pour ce type d’appareil. L’équipage est prié de s’attacher et de se mettre en position de sécurité… Rien que ça!
Au bout de cette aventure, Loeb est donc enfin présent. Quatre voitures attendent pour récupérer le précieux passager et les gens qui l’entourent. Girophares, warning, les véhicules effectuent le tour de l’aérodrome vitesse grand V. Installé confortablement au fond de la voiture à côté de sa compagne Séverine, Loeb a déjà revêtu sa combinaison de pilote. Mais d’endurance cette fois. Son passage par la porte en fer est bref. Juste le temps d’entendre crépiter quelques flashs, d’agiter le drapeau français ou de filmer l’événement.
18h11: Loeb rejoint son stand. Celui de la Pescarolo n°17. Dans les tribunes, c’est l’euphorie. L’ovation est belle. L’engouement total. Les sourires sont sur tous les visages. Dans les stands, des centaines de personnes sont regroupées autour de l’auto. Malgré l’agitation, Loeb prend quelques secondes pour livrer ses premiers mots au Mans: «Jusqu'à midi, mon but était fixé sur le rallye, mais ensuite, ça a été d’être là le plus rapidement possible.»
18h17: le moteur Judd rugit. Loeb prend enfin le départ en pneus pluies. Il sait déjà qu’il va devoir s’arrêter pour passer en pneus slick après deux tours. Mais alors qu’il approche de son stand, il passe au ralenti devant son équipe… sans s’arrêter. Manque d’habitude, Loeb s’est tout simplement trompé. Il repart pour effectuer son arrêt le tour suivant. Le suspense est à son comble… Il va atteindre son apogée peu avant 19 heures, l’heure fatidique.
Le temps s’égrène. Le pilote Pescarolo termine finalement son 9e tour à 18h59 et 30 secondes. A 30 secondes près, Loeb a réussit son incroyable pari. Il peut profiter de son 10e et dernier tour en toute tranquillité. Enfin un moment de calme dans cette folle journée. Un scénario qui aurait aisément trouvé sa place dans un bon Michel Vaillant!
Dimanche 5 juin 2005
Loeb à la Michel Vaillant
Au terme d’une journée riche en rebondissements, Sébastien Loeb est finalement parvenu à se qualifier pour la 73e édition des 24 Heures du Mans. Retour sur une fin de journée pas comme les autres, digne de la légende des 24 Heures.
Dans le ciel manceau, des ULM, quelques hélicoptères et autres Cessna et d’épais nuages qui laissent échapper une pluie fine… Mais à 17 heures, toujours pas de Falcon 2000 spécialement affrété pour Sébastien Loeb en bout de piste. Le speaker officiel des 24 Heures du Mans annonce pourtant son arrivée imminente depuis plusieurs minutes, alors qu’une autre rumeur circule: le jet privé a pris du retard. Beaucoup de retard. Près d’une heure sur les prévisions initiales…
Les organisateurs et les journalistes présents attendent devant une porte en fer qui borde la piste d’atterrissage de l’aérodrome du Mans, situé à 100 mètres du circuit, sans vraiment savoir s’ils sont au bon endroit pour suivre le grand périple du champion du monde des rallyes. Hormis eux, personne. Le secret a été bien gardé. Le contrôleur posté près de la fameuse porte n’était même pas au courant que l’accès qu’il surveillait servirait de passage à ce concurrent tant attendu.
17h10, 17h30. Le temps passe… toujours rien à l’horizon. Dans les têtes, les questions se bousculent: le pari était-il trop périlleux? Comment Loeb va-t-il réussir à effectuer ses 10 tours avant 19 heures, sachant que les meilleurs pilotes tournent en 3’40 environ? L’aventure mancelle va-t-elle se terminer avant même d’avoir commencé? D’autant que la pluie redouble d’intensité et qu’en cas de fortes ondées, il est impossible d’atterrir sur la piste.
Les minutes défilent. Le doute s’amplifie. Un nouvel ULM fait son apparition dans le ciel: «C’est Loeb, c’est Loeb, le voilà», plaisantent quelques curieux arrivés en cours de route. Près de 40 personnes sont maintenant attirées par le phénomène de masse.
17h35: un avion arrive par le nord. Attroupement, bousculades, fausse alerte. Et puis la petite assemblée est enfin récompensée de sa patience. 18h02: des lumières font leur apparition dans la grisaille. Comparé à la taille des autres engins, le doute n’est pas permis. C’est bien lui. Tout monde prend soin de s’élever un peu plus pour voir l’appareil entamer sa descente. Les barrières, les lampadaires, les talus sont pris d’assaut. Personne ne veut en perdre une miette. Le freinage du jet sur la piste est particulièrement appuyé. «Pas très conventionnel, mais efficace», remarque un pilote d’hélicoptère venu s’ajouter au nombre.
Il faut faire vite, car l’heure de sécurité qu’ils s’étaient accordés est partie en fumée après de nombreuses déconvenues toutes plus incroyables les unes que les autres. Explications: Loeb a en fait été retardé à la douane turque, personne sur place n’était au courant de son départ express. Et le problème administratif s’est éternisé…Effet boule de neige: l’équipage a dû redemander l’autorisation de Bruxelles d’atterrir au Mans malgré le retard. Autorisation accordée, mais l’avion devait désormais passer au nord de Paris. Bilan: l’atterrissage est estimé à 18h40. Inconcevable. Seule solution: changer de couloir aérien à 2.800 pieds, se mélanger aux appareils légers et survoler les petits aéroports. Pire, le kérosène vient à manquer et la piste longue de 1.500 mètres est normalement trop courte pour ce type d’appareil. L’équipage est prié de s’attacher et de se mettre en position de sécurité… Rien que ça!
Au bout de cette aventure, Loeb est donc enfin présent. Quatre voitures attendent pour récupérer le précieux passager et les gens qui l’entourent. Girophares, warning, les véhicules effectuent le tour de l’aérodrome vitesse grand V. Installé confortablement au fond de la voiture à côté de sa compagne Séverine, Loeb a déjà revêtu sa combinaison de pilote. Mais d’endurance cette fois. Son passage par la porte en fer est bref. Juste le temps d’entendre crépiter quelques flashs, d’agiter le drapeau français ou de filmer l’événement.
18h11: Loeb rejoint son stand. Celui de la Pescarolo n°17. Dans les tribunes, c’est l’euphorie. L’ovation est belle. L’engouement total. Les sourires sont sur tous les visages. Dans les stands, des centaines de personnes sont regroupées autour de l’auto. Malgré l’agitation, Loeb prend quelques secondes pour livrer ses premiers mots au Mans: «Jusqu'à midi, mon but était fixé sur le rallye, mais ensuite, ça a été d’être là le plus rapidement possible.»
18h17: le moteur Judd rugit. Loeb prend enfin le départ en pneus pluies. Il sait déjà qu’il va devoir s’arrêter pour passer en pneus slick après deux tours. Mais alors qu’il approche de son stand, il passe au ralenti devant son équipe… sans s’arrêter. Manque d’habitude, Loeb s’est tout simplement trompé. Il repart pour effectuer son arrêt le tour suivant. Le suspense est à son comble… Il va atteindre son apogée peu avant 19 heures, l’heure fatidique.
Le temps s’égrène. Le pilote Pescarolo termine finalement son 9e tour à 18h59 et 30 secondes. A 30 secondes près, Loeb a réussit son incroyable pari. Il peut profiter de son 10e et dernier tour en toute tranquillité. Enfin un moment de calme dans cette folle journée. Un scénario qui aurait aisément trouvé sa place dans un bon Michel Vaillant!
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