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En hommage à Jean-Pierre JABOUILLE qui vient de nous quitter.
Pour moi le souvenir le plus impérissable du GRAND BLOND c'est incontestablement sa victoire au championnat d'Europe F2 1976 lors de la finale courue à HOCKENHEIM le 26 septembre et à laquelle j'étais présent dans le stadium. Mais je dois avouer que faute d'information à l'époque où l'électronique n'était pas encore accessible au public, je ne l'ai pas apprécié dans toute sa finesse. Voilà donc l'occasion pour moi de rattraper ce retard 45 ans après….
Un véritable coup de génie ou de Trafalgar suivant qui on soutient dû à son équipe dont je ne doute pas qu'il en fut l'instigateur vu sa science de la course. Avant cette ultime confrontation René ARNOUX qui pilote une MARTINI RENAULT de Hugues DE CHAUNAC mène avec 4 points d'avance sur JABOUILLE et son ELF SWITZERLAND-RENAULT. L'attribution des points à l'époque se fait sur la même base que la F1 savoir 9-6-4-3-2-1 aux 6 premiers. Pour l'emporter JABOUILLE doit donc combler son retard de 4 points sur ARNOUX et finir au pire 2ème pour marquer deux points de plus que son adversaire si ce dernier finit derrière mais qui pourrait l'emporter au nombre de victoires déjà acquises en cas d'égalité. Il faut aussi rappeler pour comprendre toute la dramaturgie de cette ultime manche que les courses à HOCKENHEIM par tradition se courent en deux manches avec addition des temps pour le classement final et que la grille de départ de la seconde manche se fait selon le classement de la première. Enfin avant de passer au récit de cette épreuve, rappelons aussi que JABOUILLE et ARNOUX peuvent compter sur leurs équipiers respectifs pour brouiller les cartes qui sont respectivement Michel LECLERE et Patrick TAMBAY. Voilà le tableau; maintenant action.
Aux essais les 4 protagonistes se classent respectivement ainsi: 1er JABOUILLE-2ème STUCK (MARCH-BMW) -3ème TAMBAY-4ème ARNOUX -5ème LECLERE. Dès le départ donné sur une piste encore grasse humide ( mais tout le monde est en slicks), JABOUILLE s'envole alors que STUCK et TAMBAY se frictionnent ce qui provoque un peu plus loin la sortie de ce dernier qui de ce fait ne pourra jouer aucun rôle en faveur de son équipier qui lui se retrouve second talonné par LECLERE. La situation est ainsi rapidement figée et les 3 protagonistes achèvent les 20 tours de cette première manche ainsi, JABOUILLE l'emportant avec un écart de 4 secondes en sa faveur sur son adversaire et 5 sur son équipier.
Arrive la seconde manche .Le ciel est toujours gris et menaçant mais la piste sèche impose à nouveau les slicks. JABOUILLE à nouveau en pôle ARNOUX à ses côtés, LECLERE à l'intérieur sur la seconde ligne en 3ème position. Tout le monde s'attend à une farouche empoignade entre les deux premiers pour s'imposer en tête. Mais rappelez vous, entre la première et la seconde place, il n' y a que 3 points d'écart, insuffisants pour combler le retard au championnat de JABOUILLE sur ARNOUX. Par contre entre la 1ère et la 3ème place, là c'est bon puisque 5 points séparent les deux places. Il est donc impératif pour l'équipe ELF SWITZERLAND de JABOUILLE et LECLERE que ses 2 pilotes finissent au classement cumulé des deux manches, devant le grenoblois avec JABOUILLE vainqueur et LECLERE second. Or pour ce faire il faut que JABOUILLE maintienne au pire les 5 secondes d'avance sur ARNOUX qu'il possède au terme de la première manche, mais surtout que LECLERE distance suffisamment ARNOUX, tout en ne créant par un écart trop important sur JABOUILLE qui ferait de lui le vainqueur en défaveur de son équiper. Une équation qui tient en gros en 5 secondes et qui nécessite de la jouer très fine. Chez ELF SWITZERLAND on met en place le scénario idéal qui passe par la victoire de LECLERE dans la seconde manche mais avec moins de 5 secondes d'avance sur son équiper qui lui doit impérativement finir devant ARNOUX. Vous avez tout compris ? Alors place à la seconde manche.
Ce qu'il y a de remarquable c'est qu'il faut rappeler qu'à l'époque il n'existe pas de liaison radio entre le stand et le pilote et que tout va se passer par les braves panneaux affichés à chaque tour pour informer des écarts. Une méthode en conséquence aussi aussi empirique qu'incertaine...
Au départ JABOUILLE maintient sa première place et LECLERE saute dans ses roues surprenant ARNOUX qui ne peut résister au risque de s'accrocher et tout perdre. Rapidement LECLERE passe son équipier qui ne fait aucune résistance et s'envole pendant que ce dernier, lui résiste aux assauts du pilote MARTINI. Le scénario se réalise parfaitement reste plus qu'à contrôler les écarts. Pas plus de 5 secondes d'avance pour LECLERE sur JABOUILLE qui lui doit se contenter de maintenir ARNOUX derrière lui. Il en sera ainsi pendant les 20 tours et JABOUILLE, vainqueur à l'adition des deux manches, avec une avance de seulement 1 seconde et 6 dixièmes sur son équipier, remporte ainsi le championnat au nez et à la barbe du déconfit ARNOUX qui aura sa revanche en 1977.
JABOUILLE v/s ARNOUX ..Le titre d'AUTOSPRINT résume le tout
Pour moi le souvenir le plus impérissable du GRAND BLOND c'est incontestablement sa victoire au championnat d'Europe F2 1976 lors de la finale courue à HOCKENHEIM le 26 septembre et à laquelle j'étais présent dans le stadium. Mais je dois avouer que faute d'information à l'époque où l'électronique n'était pas encore accessible au public, je ne l'ai pas apprécié dans toute sa finesse. Voilà donc l'occasion pour moi de rattraper ce retard 45 ans après….
Un véritable coup de génie ou de Trafalgar suivant qui on soutient dû à son équipe dont je ne doute pas qu'il en fut l'instigateur vu sa science de la course. Avant cette ultime confrontation René ARNOUX qui pilote une MARTINI RENAULT de Hugues DE CHAUNAC mène avec 4 points d'avance sur JABOUILLE et son ELF SWITZERLAND-RENAULT. L'attribution des points à l'époque se fait sur la même base que la F1 savoir 9-6-4-3-2-1 aux 6 premiers. Pour l'emporter JABOUILLE doit donc combler son retard de 4 points sur ARNOUX et finir au pire 2ème pour marquer deux points de plus que son adversaire si ce dernier finit derrière mais qui pourrait l'emporter au nombre de victoires déjà acquises en cas d'égalité. Il faut aussi rappeler pour comprendre toute la dramaturgie de cette ultime manche que les courses à HOCKENHEIM par tradition se courent en deux manches avec addition des temps pour le classement final et que la grille de départ de la seconde manche se fait selon le classement de la première. Enfin avant de passer au récit de cette épreuve, rappelons aussi que JABOUILLE et ARNOUX peuvent compter sur leurs équipiers respectifs pour brouiller les cartes qui sont respectivement Michel LECLERE et Patrick TAMBAY. Voilà le tableau; maintenant action.
Aux essais les 4 protagonistes se classent respectivement ainsi: 1er JABOUILLE-2ème STUCK (MARCH-BMW) -3ème TAMBAY-4ème ARNOUX -5ème LECLERE. Dès le départ donné sur une piste encore grasse humide ( mais tout le monde est en slicks), JABOUILLE s'envole alors que STUCK et TAMBAY se frictionnent ce qui provoque un peu plus loin la sortie de ce dernier qui de ce fait ne pourra jouer aucun rôle en faveur de son équipier qui lui se retrouve second talonné par LECLERE. La situation est ainsi rapidement figée et les 3 protagonistes achèvent les 20 tours de cette première manche ainsi, JABOUILLE l'emportant avec un écart de 4 secondes en sa faveur sur son adversaire et 5 sur son équipier.
Arrive la seconde manche .Le ciel est toujours gris et menaçant mais la piste sèche impose à nouveau les slicks. JABOUILLE à nouveau en pôle ARNOUX à ses côtés, LECLERE à l'intérieur sur la seconde ligne en 3ème position. Tout le monde s'attend à une farouche empoignade entre les deux premiers pour s'imposer en tête. Mais rappelez vous, entre la première et la seconde place, il n' y a que 3 points d'écart, insuffisants pour combler le retard au championnat de JABOUILLE sur ARNOUX. Par contre entre la 1ère et la 3ème place, là c'est bon puisque 5 points séparent les deux places. Il est donc impératif pour l'équipe ELF SWITZERLAND de JABOUILLE et LECLERE que ses 2 pilotes finissent au classement cumulé des deux manches, devant le grenoblois avec JABOUILLE vainqueur et LECLERE second. Or pour ce faire il faut que JABOUILLE maintienne au pire les 5 secondes d'avance sur ARNOUX qu'il possède au terme de la première manche, mais surtout que LECLERE distance suffisamment ARNOUX, tout en ne créant par un écart trop important sur JABOUILLE qui ferait de lui le vainqueur en défaveur de son équiper. Une équation qui tient en gros en 5 secondes et qui nécessite de la jouer très fine. Chez ELF SWITZERLAND on met en place le scénario idéal qui passe par la victoire de LECLERE dans la seconde manche mais avec moins de 5 secondes d'avance sur son équiper qui lui doit impérativement finir devant ARNOUX. Vous avez tout compris ? Alors place à la seconde manche.
Ce qu'il y a de remarquable c'est qu'il faut rappeler qu'à l'époque il n'existe pas de liaison radio entre le stand et le pilote et que tout va se passer par les braves panneaux affichés à chaque tour pour informer des écarts. Une méthode en conséquence aussi aussi empirique qu'incertaine...
Au départ JABOUILLE maintient sa première place et LECLERE saute dans ses roues surprenant ARNOUX qui ne peut résister au risque de s'accrocher et tout perdre. Rapidement LECLERE passe son équipier qui ne fait aucune résistance et s'envole pendant que ce dernier, lui résiste aux assauts du pilote MARTINI. Le scénario se réalise parfaitement reste plus qu'à contrôler les écarts. Pas plus de 5 secondes d'avance pour LECLERE sur JABOUILLE qui lui doit se contenter de maintenir ARNOUX derrière lui. Il en sera ainsi pendant les 20 tours et JABOUILLE, vainqueur à l'adition des deux manches, avec une avance de seulement 1 seconde et 6 dixièmes sur son équipier, remporte ainsi le championnat au nez et à la barbe du déconfit ARNOUX qui aura sa revanche en 1977.
JABOUILLE v/s ARNOUX ..Le titre d'AUTOSPRINT résume le tout
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