Les chroniques racontent qu'en 1994 eut lieu un concours d'aviron
entre les rameurs de l'ENA et ceux d'une modeste université de province
à l'image de la grande confrontation anglaise Oxford-Cambridge.
Les rameurs de l'université provinciale brillèrent dès le départ et
arrivèrent avec une heure d'avance sur l'equipe énarque.
De retour dans les locaux de l'ENA, le CC (Comité de Consultation) se
réunit pour analyser les raisons d'un résultat imprévu et déconcertant.
Ses conclusions furent les suivantes :
L'équipe universitaire était formée d'un chef d'équipe et de 10
rameurs
L'équipe de l'ENA était, elle, constituée d'un rameur et de 10 chefs
d'équipe
Ces conclusions furent portées devant la SPS (Sphère de Planification
Stratégique) en vue d'une décision pour l'année suivante avec pour
cortège une réforme dont les répercussions se feraient sentir à tous les
niveaux de la délégation.
En 1995, dès le départ du concours, l'équipe universitaire prenait à
nouveau une fulgurante avance et cette fois-là l'équipe énarque arrivait
avec deux heures de retard sur sa compétitrice.
La nouvelle analyse du Comité de Consultation fit part des
constatations suivantes :
Dans l'équipe universitaire il y avait un chef d'équipe et 10 rameurs
Conformément aux réformes décidées par le Comité de Consultation et
approuvées par la Sphère de Planification Stratégique, l'équipe de
l'ENA comprenait :
un chef d'équipe
deux assistants de chef d'équipe
sept chefs de section
un rameur
La conclusion du Comité de Consultation fut rapide et lapidaire : ce
rameur n'est bon à rien !
En 1996 se présentait une nouvelle opportunité pour l'équipe énarque ;
en effet, le DHM (Département du Haut Management) de l'ENA, en
collaboration avec le DRRH (Département de Recherche sur les Ressources Humaines) de
cette vénérable école, avait mis au point une stratégie novatrice devant
améliorer sans aucun doute possible le rendement et la productivité grâce à
l'introduction de substantielles modifications de structures.
C'était là la clef de voute du succès, l'aboutissement d'une
méthodologie propre à faire pâlir d'envie même les meilleurs managers
au monde.
Le résultat fut catastrophique, l'équipe universitaire ayant pris
cette fois-là trois heures d'avance sur l'équipe de l'ENA.
Les conclusions du Comité de Consultation ne se firent pas attendre :
Dans un évident but de déstabilisation spéculative, l'équipe
universitaire avait opté pour une formation traditionnelle, à savoir :
un chef d'équipe et 10 rameurs
L'équipe énarque avait introduit une formation avant-gardiste :
un chef d'équipe
deux Consultants Qualité
un Auditeur en Empowerment
un Superviseur de Downsizing
un Analyste de Procédures
un Technologue
un Contrôleur
un Chef de Section
un Technicien Chronometre
un rameur
Après plusieurs jours d'épuisantes réunions et autant de séances de
brainstorming, le Comité de Consultation décida de punir le rameur en
lui supprimant ses bourses d'études et en le radiant de l'école dont la
Grandeur et la Réputation risquaient de se voir ternies par une telle
incompétence.
Lors de la réunion de clôture, le Comité de Consultation, appuyé par
le corps enseignant, statua ainsi :
Pour le prochain challenge, nous engagerons un nouveau rameur mais par
le biais d'un contrat d'Outsourcing afin d'éviter toute friction
syndicale
et d'esquiver tout contrat de travail et les charges sociales en
découlant,
éléments qui sans aucun doute ont jusque-là dégradé l'efficacité et la
productivité de nos ressources.
Il manque une suite à l'histoire :
après l'échec du nouveau recrutement de rameur sous contrat
d'outsourcing, l'équipe de l'ENA décida de lancer un nouveau modèle de
rame en matériaux composites développés par le PNDMC (Plan National de
Développement des Matériaux Composites). Ce nouveau modèle, testé en
laboratoire, avait pour seul inconvénient de ne pas être compatible avec
le bateau.
entre les rameurs de l'ENA et ceux d'une modeste université de province
à l'image de la grande confrontation anglaise Oxford-Cambridge.
Les rameurs de l'université provinciale brillèrent dès le départ et
arrivèrent avec une heure d'avance sur l'equipe énarque.
De retour dans les locaux de l'ENA, le CC (Comité de Consultation) se
réunit pour analyser les raisons d'un résultat imprévu et déconcertant.
Ses conclusions furent les suivantes :
L'équipe universitaire était formée d'un chef d'équipe et de 10
rameurs
L'équipe de l'ENA était, elle, constituée d'un rameur et de 10 chefs
d'équipe
Ces conclusions furent portées devant la SPS (Sphère de Planification
Stratégique) en vue d'une décision pour l'année suivante avec pour
cortège une réforme dont les répercussions se feraient sentir à tous les
niveaux de la délégation.
En 1995, dès le départ du concours, l'équipe universitaire prenait à
nouveau une fulgurante avance et cette fois-là l'équipe énarque arrivait
avec deux heures de retard sur sa compétitrice.
La nouvelle analyse du Comité de Consultation fit part des
constatations suivantes :
Dans l'équipe universitaire il y avait un chef d'équipe et 10 rameurs
Conformément aux réformes décidées par le Comité de Consultation et
approuvées par la Sphère de Planification Stratégique, l'équipe de
l'ENA comprenait :
un chef d'équipe
deux assistants de chef d'équipe
sept chefs de section
un rameur
La conclusion du Comité de Consultation fut rapide et lapidaire : ce
rameur n'est bon à rien !
En 1996 se présentait une nouvelle opportunité pour l'équipe énarque ;
en effet, le DHM (Département du Haut Management) de l'ENA, en
collaboration avec le DRRH (Département de Recherche sur les Ressources Humaines) de
cette vénérable école, avait mis au point une stratégie novatrice devant
améliorer sans aucun doute possible le rendement et la productivité grâce à
l'introduction de substantielles modifications de structures.
C'était là la clef de voute du succès, l'aboutissement d'une
méthodologie propre à faire pâlir d'envie même les meilleurs managers
au monde.
Le résultat fut catastrophique, l'équipe universitaire ayant pris
cette fois-là trois heures d'avance sur l'équipe de l'ENA.
Les conclusions du Comité de Consultation ne se firent pas attendre :
Dans un évident but de déstabilisation spéculative, l'équipe
universitaire avait opté pour une formation traditionnelle, à savoir :
un chef d'équipe et 10 rameurs
L'équipe énarque avait introduit une formation avant-gardiste :
un chef d'équipe
deux Consultants Qualité
un Auditeur en Empowerment
un Superviseur de Downsizing
un Analyste de Procédures
un Technologue
un Contrôleur
un Chef de Section
un Technicien Chronometre
un rameur
Après plusieurs jours d'épuisantes réunions et autant de séances de
brainstorming, le Comité de Consultation décida de punir le rameur en
lui supprimant ses bourses d'études et en le radiant de l'école dont la
Grandeur et la Réputation risquaient de se voir ternies par une telle
incompétence.
Lors de la réunion de clôture, le Comité de Consultation, appuyé par
le corps enseignant, statua ainsi :
Pour le prochain challenge, nous engagerons un nouveau rameur mais par
le biais d'un contrat d'Outsourcing afin d'éviter toute friction
syndicale
et d'esquiver tout contrat de travail et les charges sociales en
découlant,
éléments qui sans aucun doute ont jusque-là dégradé l'efficacité et la
productivité de nos ressources.
Il manque une suite à l'histoire :
après l'échec du nouveau recrutement de rameur sous contrat
d'outsourcing, l'équipe de l'ENA décida de lancer un nouveau modèle de
rame en matériaux composites développés par le PNDMC (Plan National de
Développement des Matériaux Composites). Ce nouveau modèle, testé en
laboratoire, avait pour seul inconvénient de ne pas être compatible avec
le bateau.