Figaro du 15 septembre
Après la canicule de l'été et une pollution exceptionnelle, le premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, présente ce matin un «plan véhicules propres» destiné à donner un coup de pouce aux automobilistes qui veulent rouler écolo et aux constructeurs désireux de mettre sur le marché des engins moins polluants. Le secteur en a besoin : en 2002, seulement 220 000 véhicules propres sur les 34 millions de voitures particulières et d'utilitaires qui constituent le parc français étaient en circulation.
Pourtant, le transport routier est le principal responsable des émissions d'oxyde d'azote précurseurs de l'ozone et de gaz à effet de serre. Depuis de longues années, les constructeurs cherchent à réduire la pollution occasionnée par l'automobile. «Renault consacre entre 30 et 40% de son budget de recherche aux véhicules propres, précise Ségolène Arnal, chargée de la communication sur l'environnement. En 2000, nous avons lancé un programme d'étude sur la pile à combustible, doté de 810 millions. Nous avons des travaux en cours sur les véhicules hybrides et nous nous apprêtons à mettre sur le marché, à la fin de l'année, une Vel-Satis équipée d'un filtre à particules.»
Les progrès technologiques déjà accomplis ont permis une évolution favorable de la qualité de l'air : réduction de 10% par an des concentrations de dioxyde de soufre, diminution de 20% en six ans du dioxyde d'azote, division par trois des émissions de plomb. Mais il faut aller plus loin.
L'une des idées forces du plan présenté aujourd'hui est d'accroître les incitations d'achat des véhicules propres. Le crédit d'impôt en faveur des véhicules électriques devrait passer de 1 500 euros à 3 000 euros. L'acquisition d'un véhicule utilitaire léger électrique donnerait lieu à l'exonération de la taxe professionnelle. Par ailleurs, 4,5 millions d'euros sur trois ans (2003-2005) viendraient accroître le nombre de propriétaires de véhicules roulant au GPL (gaz de pétrole liquéfié) ou au GNV (gaz naturel véhicules). Pour favoriser l'installation de filtres à particules sur les camions, 1 000 poids lourds urbains recevront une aide financière de 3 000 euros chacun. En revanche, le gouvernement semble avoir renoncé à l'idée d'une subvention supplémentaire pour les voitures hybrides (thermiques et électriques).
Le plan «véhicules propres» fait la part belle à la recherche. «L'objectif est de lutter contre les émissions de gaz à effet de serre, la pollution locale et les nuisances sonores, tout en conservant des véhicules compétitifs», explique Claudie Haigneré, ministre délégué à la Recherche, qui sera chargée de piloter le volet recherche du plan gouvernemental. Une enveloppe supplémentaire de 38,5 millions d'euros (31 millions de plus en 2004 et 7,5 millions d'euros de plus en 2005) sera débloquée pour financer une quarantaine de nouveaux programmes articulés autour de cinq thèmes.»
La première des cinq briques technologiques auxquelles l'ancienne astronaute a décidé de donner la priorité concerne les moteurs et les carburants. Un meilleur contrôle de la combustion devrait permettre de réduire les émissions de polluants de 10 à 20%. Second point, une meilleure conception des véhicules hybrides pourrait permettre de diminuer le gaz carbonique (CO2), principal de 5% à 30%. Le troisième élément de la fusée porte sur les auxiliaires, en particulier la climatisation qui se traduit par une nette hausse de la consommation de carburants et par des fuites de fluide frigorigène. Quatrième thème, les nuisances sonores : «54% des Français placent le bruit en tête des nuisances liées à l'automobile, précise Claudie Haigneré. En favorisant les études sur les moteurs, les nouveaux matériaux ou la fermeture des portières par exemple, nous espérons réduire de six décibels, c'est-à-dire de diviser par quatre la puissance acoustique des voitures.» Dernière pierre de l'édifice : la pile à combustible, un espoir à plus long terme.
«Les mesures destinées à favoriser les véhicules propres sont les bienvenues, mais les améliorations technologiques ne permettent pas de compenser l'augmentation du parc, analyse Jean-Félix Bernard, président du Conseil national de l'air. Certes, il y a de plus en plus de véhicules peu polluants, mais le nombre de voitures vendues continue de progresser. Plus lourdes et équipées de la climatisation, elles consomment de plus en plus. Il faudra un jour ou l'autre organiser un vrai débat sur la consommation des véhicules.»
Après la canicule de l'été et une pollution exceptionnelle, le premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, présente ce matin un «plan véhicules propres» destiné à donner un coup de pouce aux automobilistes qui veulent rouler écolo et aux constructeurs désireux de mettre sur le marché des engins moins polluants. Le secteur en a besoin : en 2002, seulement 220 000 véhicules propres sur les 34 millions de voitures particulières et d'utilitaires qui constituent le parc français étaient en circulation.
Pourtant, le transport routier est le principal responsable des émissions d'oxyde d'azote précurseurs de l'ozone et de gaz à effet de serre. Depuis de longues années, les constructeurs cherchent à réduire la pollution occasionnée par l'automobile. «Renault consacre entre 30 et 40% de son budget de recherche aux véhicules propres, précise Ségolène Arnal, chargée de la communication sur l'environnement. En 2000, nous avons lancé un programme d'étude sur la pile à combustible, doté de 810 millions. Nous avons des travaux en cours sur les véhicules hybrides et nous nous apprêtons à mettre sur le marché, à la fin de l'année, une Vel-Satis équipée d'un filtre à particules.»
Les progrès technologiques déjà accomplis ont permis une évolution favorable de la qualité de l'air : réduction de 10% par an des concentrations de dioxyde de soufre, diminution de 20% en six ans du dioxyde d'azote, division par trois des émissions de plomb. Mais il faut aller plus loin.
L'une des idées forces du plan présenté aujourd'hui est d'accroître les incitations d'achat des véhicules propres. Le crédit d'impôt en faveur des véhicules électriques devrait passer de 1 500 euros à 3 000 euros. L'acquisition d'un véhicule utilitaire léger électrique donnerait lieu à l'exonération de la taxe professionnelle. Par ailleurs, 4,5 millions d'euros sur trois ans (2003-2005) viendraient accroître le nombre de propriétaires de véhicules roulant au GPL (gaz de pétrole liquéfié) ou au GNV (gaz naturel véhicules). Pour favoriser l'installation de filtres à particules sur les camions, 1 000 poids lourds urbains recevront une aide financière de 3 000 euros chacun. En revanche, le gouvernement semble avoir renoncé à l'idée d'une subvention supplémentaire pour les voitures hybrides (thermiques et électriques).
Le plan «véhicules propres» fait la part belle à la recherche. «L'objectif est de lutter contre les émissions de gaz à effet de serre, la pollution locale et les nuisances sonores, tout en conservant des véhicules compétitifs», explique Claudie Haigneré, ministre délégué à la Recherche, qui sera chargée de piloter le volet recherche du plan gouvernemental. Une enveloppe supplémentaire de 38,5 millions d'euros (31 millions de plus en 2004 et 7,5 millions d'euros de plus en 2005) sera débloquée pour financer une quarantaine de nouveaux programmes articulés autour de cinq thèmes.»
La première des cinq briques technologiques auxquelles l'ancienne astronaute a décidé de donner la priorité concerne les moteurs et les carburants. Un meilleur contrôle de la combustion devrait permettre de réduire les émissions de polluants de 10 à 20%. Second point, une meilleure conception des véhicules hybrides pourrait permettre de diminuer le gaz carbonique (CO2), principal de 5% à 30%. Le troisième élément de la fusée porte sur les auxiliaires, en particulier la climatisation qui se traduit par une nette hausse de la consommation de carburants et par des fuites de fluide frigorigène. Quatrième thème, les nuisances sonores : «54% des Français placent le bruit en tête des nuisances liées à l'automobile, précise Claudie Haigneré. En favorisant les études sur les moteurs, les nouveaux matériaux ou la fermeture des portières par exemple, nous espérons réduire de six décibels, c'est-à-dire de diviser par quatre la puissance acoustique des voitures.» Dernière pierre de l'édifice : la pile à combustible, un espoir à plus long terme.
«Les mesures destinées à favoriser les véhicules propres sont les bienvenues, mais les améliorations technologiques ne permettent pas de compenser l'augmentation du parc, analyse Jean-Félix Bernard, président du Conseil national de l'air. Certes, il y a de plus en plus de véhicules peu polluants, mais le nombre de voitures vendues continue de progresser. Plus lourdes et équipées de la climatisation, elles consomment de plus en plus. Il faudra un jour ou l'autre organiser un vrai débat sur la consommation des véhicules.»
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